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Equal Opportunities Commission: plus d’une centaine de cas de discrimination alléguée par an
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Equal Opportunities Commission: plus d’une centaine de cas de discrimination alléguée par an
Le président l’Equal Opportunities Commission (EOC), Ahmad Jeewah, a fait l’objet d’une question lors du committee of supply au Parlement. C’est l’occasion pour faire un bilan sur cette commission qui a été créée pour combattre la discrimination alors que les chiffres pour cette année sont en compilation. D’après les chiffres qu’elle nous a fournis, l’EOC a enregistré 114 plaintes en 2022. Toutefois, elle a traité 245 cas comprenant les plaintes déposées durant les années précédentes. Toujours durant l’année dernière, elle a rejeté 128 plaintes, alors que 81 cas ont été résolus. Toutefois, en deux occasions, il a été difficile de concilier les deux parties. Les deux affaires ont dû être référées à l’Equal Opportunities Tribunal. Ahmad Jeewah précise que la commission prépare également un rapport sur le fonctionnement de l’EOC et sur ses accomplissements.
Ahmad Jeewah affirme qu’une affaire devant l’EOC peut prendre en moyenne entre un an et demi et deux ans dépendant de sa complexité. «Si les parties concernées viennent avec des avocats, ils vont argumenter et quand ils ne sont pas libres, l’enquête pourra prendre un mois», ditil. Dans certains cas, explique Ahmad Jeewah, des plaignants déposent également une plainte au ministère du Travail. Dans ce genre de cas, la commission doit attendre la fin de l’enquête du ministère du Travail avant de procéder. «Nous sommes devant un cas qui dure depuis cinq ans car l’un des protagonistes a saisi la Cour suprême», indique-t-il.
Éduquer la population
Malgré ces chiffres, la perception veut faire croire que l’EOC ne fonctionne pas. Peu après sa création, le premier président, Brian Glover, communiquait beaucoup à la presse qui faisait état des cas résolus devant l’EOC. C’était sa façon à lui d’éduquer la population sur la discrimination. L’on se souvient de l’affaire médiatisée de Hewlett Nelson, une handicapée interdite d’accès à une boîte de nuit à Rose-Hill. Elle avait eu gain de cause devant l’EOC et devant l’Equal Opportunities Tribunal également. Finalement, le défendeur avait sollicité la Cour suprême qui, elle, avait demandé un nouveau procès en 2016. Ce faisant, Brian Glover était convaincu qu’il respectait l’Equal Opportunities Act qui exige que la commission mène des campagnes de sensibilisation.
Cependant, depuis son départ, ni Khalid Tegally ni Ahmad Jeewah n’a fait état à la presse de cas qu’ils ont traités. L’actuel président de l’EOC affirme qu’il y a deux écoles de pensées. «Certaines personnes croient qu’il faut en parler dans la presse. La discrimination est un sujet très sensible qui peut fragiliser le tissu social. De plus, c’est quelque chose de personnel également. Donc, il faut peser le pour et le contre avant de rendre publique une affaire», explique-t-il. Le président de l’EOC se défend en insistant que la commission mène des campagnes de sensibilisation dans des firmes et dans différents ministères. «Il est malheureux que nous ayons dû tout arrêter pendant les restrictions sanitaires. C’était difficile pour nous d’organiser des réunions dans des salles. Il fallait respecter les restrictions imposées par le gouvernement», dit-il.
Pour rappel, toute personne se sentant victime de discrimination en raison de son appartenance politique, ethnique, religieuse ou état physique pourra solliciter l’EOC depuis l’introduction de l’Equal Opportunities Act de 2008.
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