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Maurice doit changer son image pour devenir le futur hub des TIC
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Maurice doit changer son image pour devenir le futur hub des TIC
Le dernier sommet Inde-Afrique de l’entrepreneuriat et de l’investissement a mis en évidence le concept de dividende démographique considéré comme point de départ pour un nouveau modèle économique, orienté vers la capacité de consommation d’un continent où la masse démographique est dominée par une population productive âgée entre 18 et 65 ans.
Il fait partie de nombreux concepts et approches économiques et financiers qui ont fait surface lors des échanges lors de l’India/Africa Entrepreneurship & Investment Summit qui s’est tenu les 20 au 21 juillet à l’hôtel le Méridien, à Balaclava. Ce sommet réunissait des têtes pensantes de l’Afrique et de l’Inde, voulant trouver des solutions aux nombreux problèmes économiques auxquels les deux continents sont confrontés, dont le chômage.
Le concept qui a dominé les débats : le dividende démographique, terme issu du vocabulaire du Fonds des Nations unies pour la population, qui se réfère à la situation d’un pays ou d’un ensemble de pays disposant d’une population active âgée entre 18 et 65 ans. C’est sur cette carte qu’une Inde moderne et économiquement forte veut marquer sa présence dans le monde, mais plus particulièrement en Afrique, soutenue par sa diaspora qui depuis des années a préparé le chemin pour une pénétration dans toutes les parties du monde, comme en Angleterre où un des fils de cette diaspora occupe le poste de Premier ministre ou aux États-Unis, qui a donné naissance à la fameuse Silicon Valley, qui abrite les grands noms de la technologie que sont Google, Apple, Facebook et Amazon.
Dans son intervention, indiquant une parfaite maîtrise du dossier, la haute-commissaire indienne à Maurice, Nandini Singla, a brossé un tableau complet de l’aide que l’Inde peut apporter, avec Maurice comme base de lancement, au développement du continent africain. Et Maurice dans tout cela ? Aussi contradictoire que cela puisse paraître, ce n’est pas un fils du sol habitué aux clichés conventionnels présentant l’île Maurice par ses plages, entre autres, que viendra la réponse mais d’un ressortissant indien, qui fait figure de référence pour la Grande péninsule en énergie renouvelable : Sushil Jiwarajka, éminent industriel très respecté et président du conseil d’administration du groupe Artheon. Il estime que le recours à l’énergie propre est possible pour l’ensemble du continent et dans toutes les sphères de la vie quotidienne de ses ressortissants
L’Inde, dit-il, a les moyens de rendre cela possible. Non seulement il propose que la canne ne produise pas seulement du sucre, mais aussi de l’’éthanol pour les voitures. «Il est temps pour Maurice,soutient Sushil Jiwarajka, de réfléchir sérieusement à la possibilité de changer son image de marque trop longtemps collée aux clichés de plages et soleil du tourisme. Maurice doit la réorienter afin que celle-ci s’articule autour de la technologie de l’information fournie par l’Inde et devienne une référence en matière de technologie de l’information provenant de l’Inde. C’est dans le cadre d’un rebranding que la Silicon Valley et Bangalore sont devenus ce qu’ils sont aujourd’hui.»
Message reçu cinq sur cinq par le pays. Les circonstances ont voulu que l’indisponibilité de Mahen Seeruttun, ministre des Services financiers et de la Gouvernance permette à Deepak Balgobin, ministre de la Technologie de l’Information, de la Communication et l’Innovation de trouver la posture pour hisser l’ambition du pays au niveau souhaité par la dynamique occasionnée par ce nouvel axe de développement IndeAfrique. Maurice a décidé de revoir toute son architecture technologique. L’élaboration d’un blueprint pour définir les futures orientations du pays est en cours. Autrement dit, sur le plan purement technologique, le pays ne va pas rater le rendezvous du tandem Inde/Afrique
Coup mortel
La dynamique de dividende démographique servira de base au lancement d’un autre concept économique qui viendra bouleverser la structure même de l’économie mondiale dominée par la production de biens et services pour la consommation. Elle permettra à l’Inde et au continent africain d’orienter leur approche économique selon les besoins de la consommation. Une population âgée entre 18 et 65 ans présente ainsi un énorme potentiel. Si la consommation n’écarte pas l’inévitable processus de production, ce dernier est loin de des effets que la production selon le modèle des puissances économiques de l’hémisphère nord a porté un coup mortel à la stabilité climatique et dont les effets provoquent des crises partout dans le monde. Bref, une approche qui fera tout pour ne pas tomber dans le piège actuel en prenant la nature non pas comme une poubelle, mais comme partenaire du développement en ayant recours à la production de l’énergie verte.
Un autre atout pour cette dynamique Inde-Afrique est la contribution de la technologie comme partenaire de l’homme dans une nouvelle approche à la production de biens et de services. Dans un environnement où la technologie ne cesse de se réinventer avec les derniers-nés que sont l’intelligence artificielle et ChatGPT, le mot d’ordre est de s’armer de start-up, dont la survie repose essentiellement sur l’innovation, pour se démarquer du modèle industriel actuel qui occasionne bien des dégâts à la nature et au climat. C’est un domaine où l’Inde n’a rien à apprendre de l’extérieur et qui lui a permis de faire un bond dans son développement économique.
Dans cette perspective, l’Afrique ne part pas les mains vides. «La technologie fintech, confie Zacharia George, managing partner de Launch Africa Ventures, a fait un bond conséquent sur le continent.» Ce n’est que lorsqu’on ose prendre du temps pour écouter les fils du sol que de telles informations peuvent circuler. Cela, pour dire que dans la perspective de l’ambition d’une grande percée de l’Afrique, l’Inde ne part pas sur un terrain qui ne dispose pas d’une base pour asseoir les fondements de sa nouvelle approche.
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