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Rupture de stock: pas de riz «ration» sur le marché
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Rupture de stock: pas de riz «ration» sur le marché
«Non ! Non ! Cela fait un peu plus d’une semaine que je n’en ai plus», se désole un boutiquier de Terre-Rouge alors qu’en ce mercredi après-midi, les étagères de son commerce sont remplies de riz basmati de différentes marques. Pourtant, le riz est sa spécialité, mais il n’a pas de riz appelé communément «ration». Beaucoup plus loin, soit à Grand-Gaube, une autre commerçante ajoute son grain de sel. «Je n’ai pas de riz ‘ration’ depuis deux semaines. Un distributeur devait faire une livraison lundi, mais il m’a dit qu’il n’en a plus en stock», dit-elle.
L’express a mené une enquête, entre mardi et mercredi, dans différents commerces du Nord. Que ce soit à Port-Louis, à Ste-Croix, à Le Hochet, à Terre-Rouge, à Bois-Pignolet, à Triolet ou à Trou-aux-Biches, il n’y a pas un seul grain de riz «ration» dans les différents commerces que nous avons visités. Une situation qui dure depuis plus d’une semaine, indiquent les commerçants. D’ailleurs, depuis la semaine dernière, le gouvernement indien, le principal fournisseur de riz «ration» à l’île Maurice, a interdit toute exportation de riz non basmati, avec effet immédiat.
Ouma, habitante de Grand-Baie, est inquiète. Elle consomme ce type de riz. Mère de famille avec trois enfants et employée dans une boutique, elle avait eu vent auprès des distributeurs qu’il y avait un risque de pénurie. «J’avais fait mon stock, mais il y a beaucoup de personnes qui n’ont pas eu le riz. Mon patron me dit que la prochaine livraison sera pour bientôt. Nou geté ziska kotsa mo reserv pou tini. Après, on verra», dit-elle. Toujours à Grand-Baie, Natasha n’a plus de riz depuis quatre jours après l’épuisement de son stock. «Mes enfants n’aiment pas le basmati. Un de mes proches a fait toutes les boutiques jusqu’à Cap-Malheureux, mais il n’en a pas trouvé. J’ai dû emprunter quelques ‘goblé’ de riz chez ma belle-sœur ces derniers jours», déclare cette femme qui tente de renouveler son stock depuis une semaine.
Du côté de la State Trading Corporation (STC), l’importateur de ce type de riz, on rassure. Malgré le fait que le produit ne soit pas disponible dans divers endroits, sa responsable de communication, Sheena Ramdonee, affirme que la STC est en possession d’une réserve. «Il n’y a pas d’absence de riz ‘ration’ sur le marché. Nous contrôlons uniquement la livraison pour que les consommateurs n’achètent pas en grande quantité et causent une pénurie artificielle après l’annonce de l’Inde. La dernière cargaison que nous avons eue remonte au 25 juillet et un autre bateau arrive ce vendredi avec 980 tonnes métriques», rassure-t-elle.
Suffisamment de riz en stock
Comment se fait-il alors que l’enquête de l’express a permis de découvrir que ce riz n’est pas disponible dans une bonne partie du Nord ? «Nous attendions l’arrivée du cargo de ce vendredi pour augmenter la distribution. Il était très important d’attendre son arrivée. Il est vrai que 980 tonnes métriques ne représentent pas beaucoup de riz. Mais je le redis ; nous avons suffisamment de riz en stock», insiste-t-elle. La responsable de communication de la STC ajoute que trois autres cargaisons sont attendues le mois prochain. Avec ces différentes cargaisons, maintient-elle, il y a aura une réserve jusqu’à la mi-septembre.
La décision du gouvernement indien pourrait impacter Maurice. Cependant, à la STC, on affirme que le ministère du Commerce et celui des Affaires étrangères travaillent ensemble afin de trouver une solution auprès du gouvernement indien. «Nous ne pouvons rien dire pour le moment, mais il y aura une solution», déclare Sheena Ramdonee. De plus, elle affirme que la STC a pris contact avec le Pakistan et le Vietnam pour approvisionner le marché mauricien en riz «ration».
D’ailleurs, dit-elle, même si le prix de ce riz prend l’ascenseur sur le plan mondial, la STC sera dans l’obligation de le vendre au prix actuel, en raison de la subvention gouvernementale. Toutefois, tout changement de prix des produits subventionnés reviendra au gouvernement. La STC importe 24 000 tonnes métriques de riz par an dont 6 000 tonnes métriques sont destinées à Rodrigues.
L’Inde craint une pénurie et une flambée de prix
<p>Le gouvernement indien a interdit l’exportation de certains types de riz. Ce pays est le plus grand exportateur de riz, soit 40 % du commerce de riz dans le monde, et ses exportations sont destinées à 140 pays. Ce gouvernement craint qu’il y ait une hausse de prix de ce céréale et que la prochaine récolte dans le pays sera très mauvaise. D’où cette décision prise, jeudi dernier. Le gouvernement indien rappelle que le riz a connu une hausse de 11,5 % ces dernières années et qu’il est plus cher de 3 % depuis le mois dernier. Dans un communiqué, le ministère du Commerce indien a affirmé que cette mesure vise à assurer que le riz non basmati soit disponible sur le marché local et de réduire la hausse de prix de ce produit en Inde. La difficulté pour l’Ukraine d’exporter des céréales après la volte-face de la Russie est également un facteur qui a influencé la décision du gouvernement indien dont le pays exporte 22,5 millions de tonnes de riz.</p>
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