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Licenciement de Yogita Babboo: Megh Pillay prend position
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Licenciement de Yogita Babboo: Megh Pillay prend position
L’ex-CEO d’Air Mauritius (MK) ne veut plus se taire. Cela, dans le sillage de la marche de sensibilisation qui a été organisée après le licenciement de Yogita Babboo, dans la capitale hier. Megh Pillay affirme ainsi : «Il est dans l’intérêt de MK de galvaniser le peu de ressources vitales qui lui reste pour profiter de la reprise massive du transport aérien. La dernière chose à faire était de se tirer une balle dans le pied en créant un climat de terreur parmi ses propres employés. Les élus syndicaux représentent les intérêts collectifs de leurs membres. Ils ont droit à leurs opinions, aussi désagréables soient-elles, sur l’employeur.» D’ajouter : «Ce dernier doit faire preuve de modération et ne pas céder à l’émotion. Les bonnes relations patron-employés demandent que l’on respecte les responsables syndicaux. En punissant une représentante syndicale, en tant qu’employée, pour avoir exprimé une opinion négative sur la gestion de MK, on n’a fait que tirer sur le messager. Que le bon sens prévale dans l’intérêt commun !»
Quant à Yogita Babboo, elle se dit satisfaite de la solidarité exprimée par les Mauriciens en général à son égard et surtout des membres de l’Air Mauritius Cabin Crew Association (AMCCA) qui ont bravé l’actuel climat de terreur qui prévaut chez MK. Elle remercie aussi toutes les organisations qui l’ont soutenue comme l’ONG Dis-Moi et la State Employees Federation de Radhakrishna Sadien.
Peur des représailles
Toutefois, certains employés de MK n’ont pas fait le déplacement à Port-Louis, hier. Une employée confirme que la crainte de représailles l’a découragée à participer à cette mobilisation. «Si la direction n’a pas hésité à punir la présidente du syndicat, ils n’hésiteront pas à agir contre une simple employée. Cependant, je suis de tout cœur avec Yogita. J’espère qu’elle comprendra.» Pour un ancien employé qui suit cette marche de l’étranger, «Arian & Co doivent bien jubiler d’avoir la confirmation de visu qu’ils ont réussi pleinement dans leur entreprise pour garder définitivement le personnel dans le silence de la résignation… Je suis bien triste pour Yogita en tout cas». Les huit autres syndicats d’Air Mauritius ont brillé par leur absence. En tout cas, on n’a point vu de banderoles de ces syndicats regroupés autour de l’Intersyndical.
Milliards et millions
Osman Mahomed était aussi dans les rues de Port-Louis en ce mercredi. Il affirme que c’est la première fois qu’il participe à une manif concernant MK. «Jamais MK n’a reçu autant d’aide de l’État – Rs 28 milliards – et jamais elle n’avait vendu des avions pour dipin diber, certains pour moins que le prix d’un moteur d’avion qui coûte selon mes renseignements environ Rs 50 M. Et c’est sans compter les Rs 158 M payées aux administrateurs qui ont soldé ses avions et ses employés. Et que l’on ne me parle pas du Covid. Beaucoup de compagnies internationales ont pu retrouver leur santé d’avant la pandémie et certaines en volant des avions de MK. Il fallait le faire !» Le député s’insurge contre le fait que la direction d’Air Mauritius ait licencié Yogita Babboo justement parce qu’elle a dénoncé la mauvaise gestion de la compagnie.
Joanna Bérenger qui marchait aux côtés de Yogita Babboo, hier, trouve incroyable que le gouvernement, qui demande constamment aux femmes de se mettre sur le marché du travail, laisse faire une telle chose contre «cette maman qui a une fille à nourrir et qui a été en plus privée de salaires pendant deux ans parce qu’elle n’était pas vaccinée».
L’inacceptable normalité
L’ONG Dis-Moi était aux avant-postes de cette marche. Lindley Couronne est satisfait qu’elle ait réuni 400 personnes en pleine semaine. «’Dis-Moi’ ne se mêle normalement pas des cas qui concernent les syndicats. Si nous l’avons fait exceptionnellement, c’est parce que dans ce pays, beaucoup de choses inacceptables sont en train de devenir la norme. Le plus grave, de petits potentats sont en train de faire n’importe quoi chez MK.» Il nous rappelle que la répression a commencé depuis avant à Air Mauritius. «Comment expliquer le maintien de l’obligation de se faire vacciner pour les PNC alors que les touristes voyagent dans les avions de MK sans être vaccinés ? Si ce n’était pas une affaire sérieuse, j’en rirais.»
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