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Vieux autobus: dangers en roue libre
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Vieux autobus: dangers en roue libre
Un accident impliquant un autobus de la United Bus Service à La Butte a coûté la vie à Nicolas Low Kwong, âgé de 19 ans seulement, jeudi. Si le chauffeur évoque un ennui mécanique, du côté de la compagnie, on affirme le contraire. Cette tragédie remet en tout cas un problème sur le tapis de bitume : les «katchak charlie», ces vieux autobus qui sont dans le coaltar, doivent-ils continuer à opérer ?
Il n’avait que 19 ans. Jeudi, Nicolas Low Kwong est mort coincé entre un mur et un autobus de la United Bus Service (UBS), dans un accident qui s’est produit à La Butte. Dans sa déposition à la police, le chauffeur a expliqué que son véhicule a connu un problème mécanique et qu’il n’arrivait plus à contrôler le volant alors que les freins ne marchaient plus. Une enquête a été initiée et le chauffeur devra répondre des accusations d’homicide involontaire par imprudence devant la justice. Si un préposé de la UBS affirme que l’autobus ‘fonctionnait’ comme il se doit, du côté du département mécanique, on maintient que certains autobus doivent être retirés de la circulation. «Certains autobus datent des années 2000 et sont toujours en train d’effectuer de longs trajets alors qu’ils sont au bout du rouleau.» Un ingénieur explique pour sa part que «les accidents sont souvent causés par une défaillance technique ou mécanique de l’autobus, un problème sur la route ou une négligence du conducteur».
«Ena bann bis-la kan roul ladan, ou trouv li pe koulé. Ena pran difé. Ena ou trouv simé à traver trou. Ena vis pé sorti dan bann siez», lâche un passager excédé, que nous avons rencontré à Port-Louis. «Malérezman métro pa passe par bann ti simé, sinon pa ti pou rant dan sa bann vié-vié bis-la», renchérit une habitante d’Eau-Coulée. «Vrémem parfwa gagn per. Zot krass gro-gro lafimé nwar. Parfwa senti brilé, koumma dir patin frin inn izé.»
Il faut savoir qu’un autobus roule de 4 à 22 heures tous les jours et après une dizaine d’années, et tous ces kilomètres sur roues, ça use... «Après dix ans, il vaudrait mieux changer l’autobus, mais à Maurice, ce que nous faisons, c’est remplacer les pièces défectueuses par d’autres et souvent après plusieurs années, on ne retrouve plus les pièces d’origine. Donc pour y remédier, on bricole ici et là et cela peut être dangereux. Le gouvernement propose de nouveaux autobus pour répondre aux besoins environnementaux mais il faudrait surtout enlever les vieux de la route», dit l’ingénieur. Plusieurs des autobus qui opèrent toujours sont des modèles conventionnels fabriqués en 2007 et 2012.
Maintenance irrégulière
Si du côté des compagnies d’autobus l’on maintient que les véhicules passent par une maintenance régulière, des chauffeurs assurent le contraire. Ils expliquent que bien que les autobus doivent être soumis à une vérification mécanique et technique tous les jours avant de prendre la route, ce n’est pas nécessairement le cas. «Parfois, ce n’est que quand le conducteur signale un problème que les mécaniciens vérifient le véhicule. Cela peut se faire plusieurs jours après que le problème a été signalé.» Par ailleurs, souligne un chauffeur, «il y a un gros problème avec la gestion de la flotte. Le matin la plupart des autobus sortent pour effectuer les trajets vers les écoles, il y a aussi les trajets express. Maintenant, avec Metro Express, ou pansé gagn létan fer tou kalité check avan sorti gramatin ?»
«Sofer roul tro brit»
Cet accident qui s’est produit à La Butte jeudi devant une école primaire – heureusement en congé – a fait réagir beaucoup de personnes, certains témoins présents au moment de l’accident et d’autres passagers sur des réseaux sociaux. Pour beaucoup d’entre eux, les chauffeurs ont aussi leur part de tort car «sofer roul tro brit». Un passager témoigne que certains chauffeurs de la UBS ou même de la Compagnie nationale de transport (CNT) font la course le matin. «Bann bis-la vyé mem, mé bann sofer la ousi bien an tor. Ena gramatin koumadir pé fer rali lor simé. Koumma larout lib zot apiyé. Ti bizin éna limit vites pou bann bis.»
D’autre part, certains remettent en question le certificat de fitness accordé à ces autobus vieux de plus de 20 ans. «Les vieilles voitures souvent n’obtiennent pas un certificat de fitness en raison de l’état du véhicule ; ces autobus qui sont visiblement usés et en fin de leur cycle de vie, comment font-ils pour obtenir le feu vert des autorités ?» Il faudrait également, conseillent d’autres chauffeurs, évaluer régulièrement les aptitudes de leurs collègues plus âgés.
Certificat de fitness requis chaque trois mois
Un autobus de moins de dix ans obtient normalement un certificat de fitness chaque année. S’il compte plus d’une dizaine d’années de service, le certificat doit être renouvelé tous les six mois. Si le véhicule a plus de 16 ans, c’est tous les trois mois qu’un certificat de fitness est alors requis. Les poids lourds n’ont pas droit à un certificat de fitness pour rouler sur les routes du pays, si les véhicules ne sont pas équipés d’un limiteur de vitesse. Cette mesure concerne les poids lourds de plus de 3 500 kg, les autobus et les poids lourds munis de remorque(s). La vitesse maximale de ces véhicules sur nos routes est de 70 km/h. La vitesse maximale pour un poids lourd muni d’une remorque a été fixée à 50 km/h et à 40 km/h pour un poids lourd pourvu de plus d’une remorque.
Le centre de fitness de la National Land Transport Authority (NLTA) dispose pour sa part d’un bus plan par rapport aux travaux effectués sur les autobus. Il en ressort qu’avant de procéder à la carrosserie d’un autobus, la compagnie doit soumettre un plan à la NLTA pour approbation. S’il est conforme à la réglementation, il est approuvé ; sinon, des modifications doivent être apportées. Après l’achèvement des travaux de carrosserie, le bus doit être amené au centre d’examen des véhicules pour vérification avec le plan approuvé.
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