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Monde des affaires: une autre descente de la Special Striking Team qui interpelle

9 août 2023, 19:00

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Monde des affaires: une autre descente de la Special Striking Team qui interpelle

Une femme d’affaires allègue que son ex-époux serait derrière une perquisition de la Special Striking Team (SST) à son domicile. Et dénonce, par la même occasion, les activités présumées illégales de son ex-mari, qui, lui, ne semble subir aucune tracasserie.

Pourquoi la SST a-t-elle fait une descente chez S. R., le 3 avril ? Cette dernière ne le sait toujours pas jusqu’à présent. Ni aucun des neuf policiers qui ont, ce jour-là, débarqué chez elle et qui ne semblent pas en connaître le but. Si l’un des collaborateurs de S. R. a vu le mandat de perquisition, montré brièvement par un policier paraissant être le chef du groupe, il n’a trouvé aucune raison indiquée sur ledit mandat pour justifier cette perquisition, le policier l’empêchant d’examiner le document et lui reprochant d’être trop curieux.

Cependant, selon la lettre que cette dame a écrite au Directeur des poursuites publiques et à plusieurs autres institutions, son collaborateur est sûr que le mandat était signé par un surintendant de police et non par un magistrat. Le nom du surintendant était toutefois illisible. Les policiers ont fouillé l’appartement de S. R. «de fond en comble» mais n’ont rien trouvé d’incriminant et ils sont repartis bredouilles, laissant une S. R. traumatisée et vivant dans la peur.

La femme d’affaires est convaincue que si la SST est «passée» chez elle un lundi matin, c’est parce que les policiers pensaient qu’elle détenait de l’argent en espèces après un week-end de travail et que ce serait là un moyen de la «coincer et de ternir [sa] réputation». Une semaine avant ce débarquement policier, le 29 mars, alors qu’elle venait de conclure une acquisition de terrain, elle a reçu un appel d’un employé du notaire, qui continue à s’occuper des affaires des deux anciens conjoints. Celui-ci lui a demandé une preuve de la provenance licite de ses fonds. Car, lui a dit le clerc de notaire, des agents de la Financial Intelligence Unit étaient présents à l’étude notariale pour une vérification de routine et réclamaient cette information. Cependant, lorsque S. R. lui a dit qu’elle allait chercher un certificat de sa banque pour le lui envoyer, l’employé s’est ravisé, lui conseillant de ne rien envoyer car il a précisé s’être trompé.

S. R. a reçu la visite de neuf policiers pour une «vérification de routine» les 14 et 31 mai suivants et, cette fois, c’était dans une de ses guest houses. Les policiers sont repartis sans rien trouver de compromettant et sans rien avoir à reprocher à S. R. Celle-ci trouve que ces visites sont étranges, d’autant plus, dit-elle, que celles de routine s’effectuent habituellement par deux ou trois policiers et non avec neuf d’entre eux, venus dans au moins quatre véhicules de la police.

La femme d’affaires voit dans ces tracasseries la main de son ex-mari car leur divorce et le partage des biens ne se sont pas bien passés. Elle allègue que ce serait une tentative de son ex-conjoint de lui faire du tort pour ensuite être en mesure de récupérer le contrôle total de toutes les compagnies qu’ils avaient ensemble et qui ont dû être partagées lors de leur séparation. Du fait qu’il ait des connexions, elle pense qu’il aurait bénéficié d’un coup de pouce de certaines «autorités», estime-t-elle. D’ailleurs, S. R. nous parle d’un patrimoine national, qui a été délisté par les autorités en 2020 pour que son ex-mari puisse éventuellement y faire un «développement».

S. R. ne comprend pas que son ex-mari n’ait eu aucun problème avec les institutions en dépit de ses activités qu’elle allègue être «illicites». Par exemple, le chiffre d’affaires de quatre des compagnies de son ancien conjoint, dit-elle, frise les Rs 6 millions annuellement sans jamais les dépasser, ce qui lui per- mettrait de ne pas enregistrer ces business et de payer moins de taxes sur la valeur ajoutée (TVA). Ces chiffres d’affaires étonnent d’autant plus S. R. qu’une des compagnies de son ancien mari a pu obtenir un emprunt de Rs 60 millions auprès d’une banque d’État. «Comment a-t-il pu obtenir un tel emprunt alors que son chiffre d’affaires est de Rs 4,9 millions seulement ?» S. R., qui a reçu d’un anonyme, un extrait de relevé bancaire de la compagnie, a pu constater que cet emprunt a été effectivement déboursé pour Rs 40 millions au 30 juin 2022.

Or, en vérifiant le bilan financier présenté par la société en question, elle a eu une autre surprise : cet emprunt n’y figure pas, que ce soit pour Rs 40 ou Rs 60 millions ! N’étant pas un amateur en la matière – S. R. détient un statut de Fellow Chartered and Certified Accountant et un Master of Business Administration –, elle fait une autre découverte. Son ex-mari a acquis un terrain pieds dans l’eau, y a construit une guest house de 38 chambres, qui est entrée en opération en 2019. Une fois de plus, le bilan financier de cette nouvelle société indique, au 30 juin 2022, un chiffre d’affaires de moins de Rs 6 millions. Elle se pose la question: comment un tel bâtiment peut-il valoir Rs 15,6 millions, comme indiqué sur le bilan alors que selon elle, la valeur devrait être supérieure, soit de cinq à six fois plus. Et comme passifs, selon les comptes déposés au Registrar, comme emprunts, il n’y a que la somme de Rs 23 millions.

S. R. est d’avis qu’il y a eu de possibles dissimulations pour payer non seulement moins de TVA mais aussi moins d’impôts sur les sociétés, entre autres. Quant à l’emprunt contracté par son ex-mari, elle se demande si la banque d’État, qui a autorisé le prêt, n’est pas «complice» dans cette affaire. «Et c’est moi qui fais l’objet de toutes sortes de tracasseries policières!» En tout cas, c’est la visite qu’elle a reçue de la part de la SST, qui l’a incitée à faire autant de recherches sur les affaires de son ex-mari. Serait-ce un mauvais service rendu par ces policiers ?

Nous sommes dans l’attente d’une réponse du service de presse de la police concernant la raison de cette descente chez S. R.