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Soodesh Khadawoo, activiste PTr: «Je ne suis pas à vendre»

12 août 2023, 15:30

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Soodesh Khadawoo, activiste PTr: «Je ne suis pas à vendre»

Ces derniers jours, la campagne pour débaucher des adversaires du Mouvement socialiste militant (MSM) afin qu’ils intègrent le parti au pouvoir s’est intensifiée. Il ne se passe pas une semaine sans que l’on entende un activiste, surtout du Parti travailliste (PTr), annoncer sa démission du parti. Et de justifier son geste, notamment par le fait que Navin Ramgoolam ne l’écoute plus, ajoutant qu’il n’est pas d’accord avec l’alliance que le PTr a conclue avec le Mouvement militant mauricien (MMM) et le Parti mauricien social-démocrate (PMSD). 

Il y a aussi ceux qui refusent les offres mais qui, par peur de représailles, évitent d’en parler publiquement. C’est le cas d’une jeune activiste d’une circonscription de l’Est. Après nous avoir dit qu’elle allait nous raconter comment il y a eu des tentatives pour qu’elle change de camp et devienne une transfuge, elle a préféré se taire car elle a subi des intimidations. 

Ce n’est pas le cas pour Soodesh Khadawoo, 59 ans, activiste de longue date du PTr dans la circonscription de Rivière-des-Anguilles/Souillac (N°13) et qui vit à Bois-Chéri. Il a décidé de parler ouvertement, tout en affirmant qu’il n’a rien à craindre, étant un retraité qui a un problème de santé. 

Il raconte qu’il s’est rapproché du PTr en l’an 2000 et que depuis, il soutient ce parti et est proche de Navin Ramgoolam. Il y a environ deux semaines, un proche d’un ancien ministre du PTr, Ajay Ramdhony, très actif dans la circonscription de Piton-Rivière-du-Rempart, l’a contacté. «Je le connais très bien et dès qu’il m’a parlé de politique, sollicitant une rencontre avec moi, j’ai commencé à comprendre où il voulait en venir. Il a insisté pour me rencontrer. Comme je devais me rendre à Bambous, le jeudi 3 août, en compagnie d’un de mes cousins, j’ai accepté de le voir. Il m’a demandé de donner un coup de main au MSM en me disant qu’il peut me faire rencontrer Pravind Jugnauth en ajoutant qu’il mettrait des conditions sur la table. Il a poursuivi en me disant que le MSM restera au pouvoir après les prochaines élections générales. J’ai alors répliqué que si le MSM est sûr de retourner au pouvoir, pourquoi les Oranges viennent nager dans le bassin du PTr ? Je lui ai fait comprendre que s’il a choisi de quitter le PTr c’était son choix. Mais qu’il n’est pas question pour moi, Soodesh Khadawoo, de devenir un chatwa et de vendre ma conscience. Il est parti en me disant de bien réfléchir. Une quinzaine de minutes plus tard, il m’a appelé en me disant que je peux rencontrer Pravind Jugnauth dès le lendemain, si je le souhaite. J’ai refusé catégoriquement. Au début, il avait signifié son intention d’organiser une rencontre entre Rakesh Gooljaury et moi. J’ai rappelé que Gooljaury était un fervent du PTr, notamment de Navin Ramgoolam à l’époque et j’ai demandé si c’était ce Monsieur que je devais rencontrer, maintenant ?» 

Soodesh Khadawoo soutient qu’il a une ligne de conduite et qu’il n’agira pas en traître envers les Rouges. «Chacun est libre de faire son choix. Mais je n’apprécie pas cette politique de débauchage contre des promesses.» Interrogé, Ajay Ramdhony confirme avoir rencontré Soodesh Khadawoo. Mais il nie avoir tenté de le débaucher en lui faisant des promesses. «C’est un ami. J’ai voulu le rencontrer, un point c’est tout.» Il précise qu’il a démissionné du PTr mais que jusqu’à présent, il n’a intégré aucun autre parti politique. «Comme moi, il y a d’autres amis, qui ont pris leurs distances du PTr. Nous sommes dans une période de réflexion et en temps et lieu, nous annoncerons ce que nous comptons faire au niveau politique. Mais il n’est pas question de travailler pour un quelconque parti pour l’instant.»