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La semaine décryptée
Lundi 7 août 2023: Une seule condamnation…
On apprend dans l’express du lundi 7 août que le palmarès de performance de l’Independent Commission against Corruption (ICAC) pour l’année 2021-22 se résume à… une condamnation. Pour le Mauricien lambda, cette commission semble être une institution hyperactive. En jetant un coup d’œil sur les camions, yachts et bolides saisis, qui pourrissent au soleil dans l’enceinte du Réduit Triangle, on croirait qu’un combat acharné est mené contre les corrompus et les fraudeurs.
À n’obtenir qu’une condamnation pour toute une année refléterait mal sur l’efficacité non seulement de l’ICAC, mais de tout le système policier et légal du pays. Ainsi, la pétition de Cader Sayed-Hossen contestant l’élection du MSM Gilbert Bablee ne sera entendue que les 3, 4 et 5 octobre 2023 alors que les élections générales ont eu lieu le 7 novembre 2019. Soit presque quatre ans après ce scrutin. Reste à savoir si jamais l’élection de Bablee est cassée, l’homme, aussi connu comme Manhattan, serait amené à rembourser aux contribuables mauriciens tout ce qu’il a touché comme salaires, allocations, dépenses de voiture, frais de voyages à l’étranger et per diem.
Mardi 8 août 2023: On a touché le fond…
Suivant le meurtre à Mahébourg de Madoomuttee Mungrah à Mahébourg, la police soupçonne son fils Vidoor d’avoir mortellement agressé sa mère de 62 ans. C’est ce que rapporte l’express du mardi 8 août.
Si les soupçons de la police sont éventuellement prouvés car le fils serait un toxicomane impliqué dans de violents incidents dans le passé, ce crime prouverait que le fléau de la drogue synthétique dans la société mauricienne a touché le fond. Les cas de violence physique sur des parents et grands-parents sont d’ailleurs rapportés régulièrement dans les postes de police du pays.
Si le combat contre la drogue synthétique s’avère toujours inefficace, on assisterait à une dislocation même de la société mauricienne connue pour son attachement aux valeurs traditionnelles comme l’attachement aux parents et grands-parents. Cela entraînerait des répercussions sur l’économie même du pays.
Mercredi 9 août 2023: La rupture en question
Dans l’édition de l’express du mercredi 9 août, Nad Sivaramen analyse la portée du slogan Navin Ramgoolam, Premier ministre de la rupture. Ainsi, la question reste posée : rupture avec quoi ou avec qui ? Très probablement, ce message a été importé d’un pays étranger connu pour ses activités «intellectuelles». Donc, un concept qui passerait par-dessus la tête des Mauriciens.
Il se peut aussi que Navin Ramgoolam compte opérer d’une façon totalement différente de ce qui a été pratiqué jusqu’ici. Par exemple, sa proposition de faire passer les grandes nominations par une commission parlementaire marque une véritable rupture de la tradition qui veut que c’est le Premier ministre qui dans les faits décide de l’attribution des postes les plus importants dans le secteur public même s’il est tenu dans certains cas de consulter le leader de l’opposition.
Pour sir Anerood Jugnauth (SAJ), le devoir de ‘consulter’ ce dernier consistait à l’informer d’une éventuelle nomination. SAJ veillait toutefois à ce que le leader de l’opposition en soit informé avant la presse. On saura éventuellement quelles seraient les autres initiatives de Navin Ramgoolam qui remettent en question la pratique établie.
Jeudi 10 août 2023: Craint-on la menace Ramgoolam ?
Selon l’express du jeudi 10 août, le MSM chercherait à démobiliser l’Alliance PTr-MMM-PMSD en lui refusant l’accès à des endroits stratégiques pour la tenue de ses congrès. La nouvelle attitude du MSM serait dictée par le succès d’affluence qu’a connu cette alliance lors de son premier congrès à Mare-d’Albert le 28 juillet dernier.
La démarche du MSM pourrait s’avérer contre-productive car elle pourrait faire accroire que le Sun Trust craindrait vraiment la menace représentée surtout par Navin Ramgoolam. Si le MSM adopte une telle attitude en temps normal, qu’en serait-il quand le pays sera engagé dans une campagne électorale après la dissolution du Parlement au plus tard en novembre 2024 ? On pousserait certainement l’opposition dans la clandestinité. Mais avec les caméras de surveillance et le clonage des portables, même la clandestinité aurait ses limites…
Vendredi 11 août 2023: Un cas d’empowerment exceptionnel
Il n’avait que 15 ans et il s’apprêtait déjà à acheter une moto de la marque Bajaj-Pulsar équipée d’un moteur de 200cc. Et c’est en voulant essayer l’engin que cet adolescent a connu une mort violente dans un accident à Grand-Baie. C’est ce qu’on lit dans l’express du vendredi 11 août. Ce jeune homme, Fahad Hossein Sakib, un Bangladeshi, avait un permis de résidence dans l’île car sa mère a épousé un Mauricien. Bien qu’on regrette sincèrement la disparition de cet adolescent, son sens de la débrouillardise devrait impressionner les Mauriciens.
L’apport des étrangers dans l’économie mauricienne donne lieu à des débats depuis quelques mois. Les Bangladais, depuis de nombreuses années, contribuent d’une façon remarquable aux diverses activités économiques de Maurice. Souffrant du phénomène de vieillissement de la population et de l’émigration des jeunes, le pays est condamné à accueillir un nombre grandissant d’étrangers pour faire rouler le système. Malheureusement le talentueux Fahad Hossein Sakib n’aura pas eu l’occasion de faire Maurice bénéficier davantage de son apport.
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