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Le fantôme de La Citadelle : Une BD primée par l’Alliance française réunit cinq élèves et leur prof 35 ans après
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Le fantôme de La Citadelle : Une BD primée par l’Alliance française réunit cinq élèves et leur prof 35 ans après
Une forteresse énigmatique. Une famille de touristes qui immortalise chaque coin et recoin en images. Soudain, Sylvia, leur enfant, s’éloigne un peu trop, malgré l’avertissement de son père et se retrouve dans la pénombre face à une «chose». Les visiteurs quittent les lieux, mais la chose se manifeste dans l’antre de La Citadelle, revendiquant que le fort lui appartient. Malgré tout, le père de famille, captivé par le cadre, reviendra à Maurice dans le but d’y organiser un concert. Mais, avant, des ouvriers sont mobilisés pour rénover l’ex-Fort Adélaïde. Ils trouvent le lieu sinistre. Malgré la terreur planant sur le chantier, les travaux aboutissent et le concert d’un chanteur français a bel et bien lieu. Mais il se terminera en eau de boudin...
Le fantôme de La Citadelle, titre d’une bande dessinée basée sur l’odieuse affaire Pic Pac (voir hors-texte), a conduit cinq élèves en Lower six de l’Islamic Cultural College de Port-Louis et leur enseignant d’art, Rashid Khaidoo, à faire un fabuleux voyage à l’île de La Réunion en 1988. Leur BD avait raflé le premier prix d’un concours organisé par l’Alliance française. Trentecinq ans plus tard, les revoilà réunis autour de cette même BD qui, malgré les promesses à l’époque, n’a jamais pu être publiée. Siddick Nuckcheddy, Seewajee Chekhoory, Ali Cadinouche, Yassine Chek Pakeer Saib, Safiroullah Gopal, aujourd’hui âgés de 54 et 55 ans, encadrés par leur professeur-conseiller et adjoint au recteur à la retraite Rashid Khaidoo, souhaitent enfin voir se concrétiser ce projet de longue date qui leur tient tant à cœur.
Siddick Nuckcheddy et Seewajee Chekhoory sont graphistes professionnels. Le premier nommé est aussi un artiste, pastelliste. Le deuxième est directeur d’Infonorth Business School. Ali Cadinouche est enquêteur. Yassine Chek Pakeer Saib, recteur du collège Islamic de Vallée-des-Prêtres. Quant à Safiroullah Gopal, s’il est le seul qui manque physiquement à l’appel, puisqu’il réside en Angleterre où il travaille pour British Airways, sa participation est tout aussi active au sein de l’équipe. Pour Rashid Khaidoo, «la volonté, la détermination et le savoirfaire pour aller de l’avant avec la publication de la BD» ont réuni l’équipe à nouveau.
Avec ce projet qui se veut d’abord éducatif, ces passionnés d’art souhaitent redonner goût à la lecture aux enfants qui lisent de moins en moins. Ils sont convaincus que la BD reste un outil très puissant en ce sens. L’idée est de mettre leur œuvre d’origine au goût du jour tout en s’assurant que les planches soient dessinées et peintes à la main. Le projet se veut également caritatif. L’œuvre publiée sera, en partie, distribuée gratuitement au sein des collèges Islamic. L’autre partie sera mise en vente «à une modique somme» et l’argent recueilli ira à des élèves défavorisés issus de la périphérie de la capitale. Leur maxime : «Il faut toujours penser aux autres.»
Pour mener à bien leur projet qui implique un coût, la bande de talentueux amis lance un appel aux sponsors. Ils projettent de lancer leur comic-book qui devrait comprendre 24 pages à La Citadelle bien entendu. Par contre, l’équipe ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. Elle compte à leur tour organiser des concours de bande dessinée, d’abord au niveau des trois collèges Islamic, puis au niveau national. À la clé, pourquoi pas un voyage à La Réunion comme pour rééditer leur belle aventure ?
Elle mijote aussi une prochaine BD, qui sera basée sur une histoire vraie au collège. A savoir la déroute d’un élève prometteur à cause de la pression exercée par d’autres élèves à l’école. «L’objectif est de conscientiser les jeunes contre les fléaux qui les guettent», conclut le mentor Rashid Khaidoo.
L’ombre de Pic Pac
<p>De son vrai nom Noël Jérôme Juillet, 25 ans, à l’époque, Pic Pac avait été exécuté par pendaison avec deux autres complices le 25 février 1952. Le Roi (France Cangy), 32 ans, et Le Fou (Paul Célestin) 48 ans, pour le double crime crapuleux de deux enfants. Jaymoodin Mohamed Ibrahim Mokadam, 8 ans, et sa sœur, Rabia Mohamed Ibrahim Mokadam, 5 ans, de Port-Louis avaient subi des sévices sexuels avant d’être jetés vivants dans un réservoir d’eau à proximité de La Citadelle, où ils sont morts asphyxiés, le 3 octobre 1951…</p>
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