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Mort de Joachim Paumero: le mystère demeure sept ans après

17 août 2023, 17:00

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Mort de Joachim Paumero: le mystère demeure sept ans après

Ce jeune militaire franco-mauricien de 26 ans a été retrouvé mort au pied d’une falaise, le 29 juillet 2016. Sept ans après, les circonstances de son décès sont encore floues. L’enquête judiciaire instituée devant le tribunal de Bambous en février 2021 pour faire la lumière sur cette affaire n’a pas encore débouché sur des conclusions après la clôture des travaux en juillet. L’enquête policière n’avait pas conclu à un acte malveillant mais, dès le départ, la famille a maintenu qu’il s’agissait d’un assassinat.

Le corps de Joachim Paumero avait été découvert par les services de police dans un bassin communément appelé «Bassin Vert», à La Mecque, Médine, le 29 juillet 2016. Sept ans après ce drame, la famille de Joachim Paumero attend toujours des réponses. L’enquête judiciaire initiée pour faire la lumière sur les circonstances entourant la mort de Joachim Paumero avait débuté devant la Cour de district de Bambous le 9 février 2021. Au total, 31 témoins avaient été assignés pour être entendus lors des séances présidées par la magistrate Nitisha Seebaluck.

Le premier témoin à déposer était le policier Beedassy, affecté au poste de police de Bambous. Premier obstacle à l’enquête a été quand celui-ci a concédé que les caméras de Brinks n’étaient pas opérationnelles dans la région de Cascavelle dans la nuit de la disparition «mystérieuse» de la victime. Mais le témoin n’a pu expliquer cette panne.

Montre introuvable

Des pièces à conviction, soit une paire de jeans, un boxer, une paire de chaussures et une paire de chaussettes, ont été présentées au tribunal, sauf que la montre de la victime, qui aurait pu être utile à l’enquête, est demeurée introuvable. Le Dr Sudesh Kumar Gungadin, Chief Police Medical Officer, qui avait pratiqué l’autopsie sur la victime, a indiqué lors de son audition que celle-ci a subi une fracture du crâne, de la mâchoire du côté droit, des côtes du côté droit et les blessures subies sont compatibles à une chute d’une hauteur. Cependant, le médecin légiste n’a pu confirmer si Joachim Paumero a sauté de la falaise ou si quelqu’un l’a poussé. «Le rapport du test toxicologique s’est révélé négatif et je peux dire que la mort remonte à 15 jours avant la découverte macabre vu que le corps était en état de décomposition et que des graisses ont commencé à l’entourer», a souligné le Dr Gungadin.

Témoignage de la sœur

En novembre 2022, la sœur de la victime, Maureen Paumero, a aussi déposé devant le tribunal de Bambous. Cette dernière avait soutenu qu’elle s’était rendue dans une boîte de nuit à Cascavelle avec des amis dans la nuit du 15 juillet 2016. Son frère, qui était en vacances à Maurice, y était déjà. Aux alentours de 2 heures, elle est sortie pour se restaurer et a vu son frère se faire virer de la boîte de nuit par un videur. Selon Maureen Paumero, il n’y avait eu aucune altercation entre les deux ce jour-là et bien que son frère ait bu quelques verres, il n’était pas ivre.

Maureen Paumero a attendu que sa mère vienne la récupérer et son frère avait, lui, déjà quitté la boîte de nuit. En route, elles ont aperçu Joachim Paumero, qui marchait de Cascavelle en direction d’Albion mais il a refusé de rentrer avec elles et a continué à marcher. De retour à la maison, ses proches ont continué à l’appeler mais il est resté injoignable et n’est jamais rentré jusqu’à ce que son cadavre soit découvert. En cour, sa sœur a été catégorique sur le fait que son frère ne se serait jamais suicidé et qu’il n’avait pas d’ennemis.

Appel à témoins

Pour le père de Joachim, Marco Paumero, son fils n’a pas été victime d’un accident ou ne s’est pas suicidé. Bien que les conclusions de l’enquête judiciaire soient attendues après que la magistrate a réservé son «ruling», Marco Paumero ne se fait pas d’illusion et a même lancé un appel à témoins avec la promesse d’offrir une prime pour élucider cette affaire. L’enquête policière a conclu à un suicide mais le père a écrit au Directeur des poursuites publiques pour réclamer une enquête judiciaire car il est convaincu que son fils a été victime d’un crime. Il estime qu’il y a plusieurs éléments qui démontrent un acte malveillant.

La famille Paumero n’accepte toujours pas les circonstances entourant la mort du jeune militaire et pense que le coupable est toujours en liberté.