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Affaire Franklin: Nono extradé
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Affaire Franklin: Nono extradé
Jeremy Désiré Décidé, alias Nono, sera extradé vers La Réunion ce vendredi 18 août. Un procureur de l’île sœur et une équipe de gendarmes sont attendus à Maurice au cours de la journée pour le processus de transfert. Selon nos informations, Nono sera escorté de la prison de Beau-Bassin, où il est actuellement détenu, jusqu’à l’aéroport sir Seewoosagur Ramgoolam par les officiers du Passport and Immigration Office et la police. Les autorités réunionnaises prendront la relève à son arrivée à l’aéroport.
Nono sera embarqué sur le vol MK 228 vers St-Denis. Il quittera la prison à la mi-journée pour se rendre à l’aéroport sous forte escorte policière. Plusieurs unités, dont la Special Support Unit, seront mobolisées. Plus d’un mois après le verdict de la magistrate Shavina Jugnauth, siégeant au tribunal de Port-Louis et qui avait ordonné son extradition, Nono sera finalement remis aux autorités françaises aujourd’hui. Â son arrivée à l’île sœur, il est prévu qu’il comparaisse devant le tribunal de St-Denis avant d’être transféré à la prison. Pour l’heure, il n’y a aucune indication si Nono fera face à un nouveau procès dans le cadre de l’accusation de trafic de drogue ou s’il purgera sa peine à La Réunion. Contacté, son avocat, Mᵉ Sanjeev Moloye, n’a pas souhaité donner plus de détails à ce sujet.
Si Nono fait face à un nouveau procès, son homme de loi pourrait cependant faire une demande pour qu’il soit de nouveau transféré à Maurice pour purger sa peine. S’il la purge à La Réunion, il pourrait toutefois bénéficier d’un sursis. Pour rappel, le 2 juillet 2021, Jean Hubert Celerine, alias Franklin, et Nono avaient été condamnés à sept ans de prison chacun pour leur implication dans un trafic de cannabis destiné à alimenter Maurice. Quant à la demande d’extradition de Franklin, elle n’a toujours pas été examinée par le tribunal de Port-Louis.
Transfert sur le tarmac
 son arrivée à l’aéroport sir Seewoosagur Ramgoolam, Nono devrait être directement conduit sur le tarmac où l’attendront les gendarmes réunionnais. Contrairement aux procédures habituelles de départ, Nono n’aura pas à passer par les étapes de l’immigration et de l’enregistrement car il quitte le pays en tant que prisonnier. Nul besoin d’avoir un passeport ou un visa pour ce déplacement. Nono devrait être le premier passager à prendre place sur l’avion avant que les autres n’embarquent. Ceci, selon les protocoles établis dans le cadre d’un processus d’extradition et pour des raisons de sécurité. À son arrivée à l’aéroport Roland-Garros à St-Denis, il sera également pris en charge par les autorités dès l’atterrissage, toujours sur le tarmac. Si les proches de Nono ont pu lui rendre une dernière visite ces derniers jours, ils ne pourront l’accompagner à l’aéroport car le prévenu n’aura aucun accès à de tierces personnes.
Pour rappel, le 7 juillet, la magistrate Shavina Jugnauth avait, dans un ruling, ordonné l’extradition de Jeremy Désiré Décidé vers La Réunion. La magistrate avait conclu que Nono était éligible pour cette procédure. Cela fait suite au fait que, le 2 juillet 2021, Franklin et Nono avaient été condamnés à sept ans de prison chacun pour leur implication dans un trafic de cannabis. Le mandat d’arrêt émis par la cour d’appel de St-Denis, le 13 juin 2019, contre les deux hommes n’avait pas été exécuté. Le bureau de l’Attorney General a ainsi déposé, le 31 mars 2023, devant le tribunal de Port-Louis, la demande d’extradition des autorités françaises contre Franklin et Nono, qui y avaient tous deux objecté. Bien que Mᵉ Sanjeev Moloye ait signifié son intention de faire appel, rien n’a été fait dans le délai de 21 jours réglementaire.
Par ailleurs, Nono avait été arrêté le 15 février à la suite de son interrogatoire à l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) pour soupçon de blanchiment d’argent pour le compte de Franklin. Une fois que Nono aura purgé sa sentence dans le procès intenté à La Réunion, l’ICAC pourrait à nouveau le poursuivre pour cette affaire. Pour le moment, les charges de blanchiment d’argent qui pesaient sur lui devant le tribunal de Mahébourg ont été rayées dans le cadre de la procédure d’extradition.
Extradition: un autre cas après 30 ans
<p>Avant les amendements de l’<em>«Extradition Act»</em> de 2017, la dernière fois qu’un pays européen avait réclamé l’extradition d’un citoyen du territoire mauricien remonte à 1993. La France avait réclamé l’extradition de Neguib Heeralall, qui s’était réfugié à Maurice, son pays natal, suivant une accusation de meurtre à Paris. En effet, Heeralall était soupçonné d’avoir tué Rooksanah Oozeerally, sa concubine d’origine mauricienne et résidant en France. Quand la France avait fait sa demande d’extradition, le tribunal de Port-Louis, présidé par le magistrat d’alors Irfan Rahman, avait ordonné l’arrestation et la détention de Heeralall en attendant sa déportation. Par la suite, Mᵉ Siddhartha Hawoldar, l’avocat de Heeralall, a contesté cette décision devant la Cour suprême. Le chef juge d’alors, sir Victor Glover, et le juge Rajsoomer Lallah ont accédé à la demande de Mᵉ Hawoldar et Neguib Heeralall a été libéré.</p>
Frais de la procédure d’extradition
<p>Selon l’article 32 de l’<em>«Extradition Act» </em>2017, Maurice prend en charge les frais normaux de toute procédure dans sa juridiction, découlant d’une demande d’extradition, et les frais encourus en rapport avec la saisie et la remise de biens ou l’arrestation et détention d’une personne recherchée. Le pays qui fait la demande d’extradition prend en charge les frais liés à la traduction de documents et ceux occasionnés par le transport de la personne, y compris ceux de transit.</p>
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