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Accidents: quand l’incivisme tue...
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Accidents: quand l’incivisme tue...
En 2022, 107 vies ont été perdues dans des accidents routiers. Au 17 août 2023, la barre des 99 morts a déjà été atteinte. Même si les efforts de la police, avec des campagnes de sécurité routière, sont louables, il est indéniable que la responsabilité ultime incombe aux conducteurs, aux piétons et aux motocyclistes. C’est pourquoi, il est essentiel d’entendre ceux qui sont quotidiennement confrontés aux défis de la route…
Depuis plus de quarante ans, il arpente les routes, acquérant une connaissance intime de beaucoup d’entre elles, notamment celles de Port-Louis. Rafick Bahadoor, président de la Taxi Proprietors’ Union, a véritablement exploré les moindres recoins de l’île. Cependant, il estime que plusieurs facteurs contribuent aux nombreux accidents fatals qui surviennent. «Les jeunes conducteurs, fraîchement titulaires de leur permis, se montrent arrogants sur les routes. Ils semblent penser qu’ils sont les meilleurs chauffeurs que la terre ait portés.» Notre interlocuteur déplore également le manque de présence policière sur les routes. «À une époque où le Parti travailliste était au pouvoir, les policiers étaient fréquemment visibles sur les routes, surtout en soirée. Toutefois, depuis que ce gouvernement est en place, ces mêmes policiers sont occupés à assurer la sécurité des ministres et des députés…»
Il explique qu’auparavant, tous les trois mois, un comité réunissant la police, le ministère des Transports ainsi que les chauffeurs de taxis et d’autobus se réunissait pour discuter de sécurité routière. Cependant, cette initiative a été rapidement mise de côté. «De nos jours, on évoque la nécessité de refaire l’éducation de tous. Mais quels en sont les résultats concrets ?» Pour lui, le manque de maturité chez les jeunes motocyclistes est particulièrement frappant. «Ils zigzaguent sur la route, toujours pressés, et n’hésitent même pas à proférer des insultes. On leur distribue des permis de conduire à la légère.» Selon Rafick Bahadoor, il serait opportun d’adopter une approche plus sévère envers les jeunes qui sollicitent l’obtention du permis. «Pourquoi ne pas équiper les jeunes demandeurs de licence de caméras ? On pourrait observer leur comportement pendant une période définie avant de le leur accorder. Grâce aux avancées technologiques actuelles, tout cela est réalisable...»
L’état des routes pourrait également jouer un rôle dans les accidents, selon le constat de Shameem Sahadut de l’Association of School Bus Owners. «Les routes sont parsemées de nids-depoule et, par endroits, elles sont mal réparées. Il semble y avoir un relâchement des autorités à ce sujet. Prenons par exemple l’autoroute reliant Port-Louis à l’aéroport. Au niveau de La Vigie, il y a des bosses sur la chaussée.» Il souligne que tous les conducteurs ne peuvent pas être qualifiés de chauffards. «Il serait injuste de généraliser. Un chauffeur doit indubitablement assumer ses responsabilités lorsqu’il est derrière le volant car la vie de tous les passagers est entre ses mains.» Shameem Sahadut se penche également sur le cas des motocyclistes. Il les encourage à redoubler de vigilance. «Il n’y a aucune raison de se précipiter sur les routes. Les comportements effrénés doivent cesser. Certaines personnes semblent croire qu’elles ont plus de priorité que d’autres, ce qui peut provoquer des accidents.»
Les piétons ont également leur mot à dire en ce qui concerne les accidents. Maya, enseignante dans une école gouvernementale, partage le fait que traverser les voies peut parfois être un véritable parcours du combattant. «Lorsque vous êtes sur le passage piéton, il peut s’écouler plus de dix minutes sans qu’aucun véhicule ne vous cède le passage. Souvent, lorsque les gens sont pressés, ils traversent quand même, ce qui peut provoquer un accident.» Elle constate que de nombreuses voitures ignorent les feux rouges et ne s’arrêtent qu’à quelques centimètres des piétons. «Prenez par exemple les feux de signalisation près du Collège Royal à Curepipe. Lorsque le feu est vert pour les piétons, vous verrez souvent des voitures surgir du College Lane à grande vitesse car elles sont passées quand le feu était orange. Elles ne veulent pas perdre quelques minutes supplémentaires. Les gens semblent tellement pressés de nos jours...» Ce qui est encore plus inquiétant, c’est que cette zone est souvent très fréquentée le matin et l’après-midi par des enfants et des adultes sortant des écoles et collèges voisins. «Et pourtant, le poste de police n’est pas si éloigné.» En tout cas, tous espèrent que les citoyens prendront moins de risques sur les routes.
Un accident à Montagne-Longue coûte la vie à un jeune motocycliste
<p>99ᵉ mort sur nos routes. Un accident est survenu à Montagne-Longue, mercredi, coûtant la vie à Yoan Andy Leveille. Il roulait vers le marché de Montagne-Longue quand un van<em> «contract»</em>, que conduisait un chauffeur de 32 ans habitant Pamplemousses, est entré en collision avec son deux-roues. Il a été projeté à terre. Transporté à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo, il n’a pas survécu. L’autopsie a révélé qu’il est décédé à la suite de multiples blessures.</p>
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