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Ruddy Bhujun: «Bobby Hurreeram incarne le rêve mauricien...»
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Ruddy Bhujun: «Bobby Hurreeram incarne le rêve mauricien...»
Il est très actif sur les réseaux sociaux, où il aime débattre de la politique notamment. Samedi dernier, il s’est fait remarquer lors du rassemblement des jeunes organisé par le MSM, au Sun Trust. Pourquoi ce penchant pour le parti soleil ? Confidences.
Tu es très suivi sur TikTok avec 34 000 abonnés. Pour ceux qui ne savent pas qui tu es, ‘Ruds’ pourrait-il se présenter ?
J’ai 18 ans. Je suis toujours à l’école. Je suis le président du National Student Council (NSC), influenceur et j’œuvre également dans le social. J’officie notamment comme chef de département de l’organisation Sov la Natir...
Tu parles souvent de politique dans tes vidéos. Pourquoi ?
Parce que je vois qu’il y a des jeunes qui s’y intéressent. Nous faisons partie intégrante de l’élaboration des décisions prises par le gouvernement, donc il faut comprendre ce qui se passe. D’autant plus que la politique à Maurice est très dynamique et nous les jeunes, devrions pouvoir nous exprimer sur le sujet. Mais ce que j’ai remarqué c’est que les jeunes ont peur de le faire ou ils n’ont pas une plateforme pour le faire. Moi je dis que les jeunes devraient œuvrer pour changer le système dans notre pays.
Tu étais au rassemblement des jeunes au Sun Trust la semaine dernière. Qu’est-ce qui pousse un jeune à aller à un rassemblement politique un samedi ?
Je ne vais pas le cacher. J’ai un penchant pour le MSM. Même si en tant que président du NSC, je travaille également avec des partis de l’opposition. Nous faisons beaucoup de choses ensemble, certes. Mais je peux vous dire que même si je soutiens le MSM, je n’influence personne au sein du council, je ne demande à personne de me suivre...
Tu as rencontré d’autres jeunes lors de ce rassemblement. Qu’est-ce que vous vous êtes dit ?
On s’est dit que c’est la première fois qu’un gouvernement fait autant de choses pour les jeunes, notamment à travers les mesures budgétaires. Ce n’était pas juste un rassemblement mais il y a eu au préalable des séances de travail avec des ministres, par exemple. Ce n’était pas juste un one-off event, on nous a aussi inculqué des valeurs. Et je trouve cela injuste que les jeunes qui étaient à ce rassemblement ont dû subir du harcèlement en ligne, certains nous ayant traités de chatwas. On blâme les jeunes parce qu’ils sont intéressés par la politique ? Doit-on s’exprimer ou doit-on se taire ?
Ce sont les Rs 20 000 promises dans le Budget aux jeunes de 18 ans qui ont fait pencher la balance ?
Non ce n’est pas à cause des Rs 20 000 (rires). C’est parce que la philosophie du MSM est de faire tenir (sic) le pays. C’est vrai que tout n’est pas rose, il y a certainement des lacunes mais le pays avance. Il faut dire non à un bis repetita de l’opposition. Par exemple, quand Paul Bérenger disait que Navin Ramgoolam était un danger mais après ils ont conclu une alliance. Il faut arrêter les campagnes de dénigrement.
Ally Royals, qui fait la promo du PM sur les réseaux sociaux, t’en penses quoi ? Etes-vous amis ?
Tous les jeunes se côtoient et sont amis. Nous sommes amis...
En tant que jeune, que penses-tu de la politique à Maurice ?
Il faut avoir une politique de continuité. Il faut progresser dans la bonne direction. Il faut aussi avoir un engouement politique pour changer le système qui s’affaiblit. Mais ce gouvernement est fort face à une opposition qui ne fait pas le poids. Par contre l’opposition extra-parlementaire, elle, fait un bon travail et je pense qu’elle pourra contribuer à l’avancement du pays.
Que penses-tu des scandales qui ébranlent ce gouvernement ?
Certainement, il y a eu plusieurs scandales comme dans tous les gouvernements précédents et dans un souci de transparence, le Premier ministre a dû prendre des sanctions. Comme dans le cas d’Ivan Collendavelloo. Son nom était cité dans un scandale et il a dû step down. Maintenant dans le cas de Yogida Sawmynaden, est-ce qu’il fallait le révoquer ? Est-ce qu’il y a eu un retard pour prendre une sanction à son égard ? Il faut attendre une décision de la justice car à ce jour, il n’y a pas de preuves contre lui...
Bobby Hurreeram comme président de l’aile jeune du MSM… Ne marche-t-on pas sur des œufs avec lui ?
Bobby Hurreeram représente les jeunes qui n’ont pas eu de chance dans la vie. Il est issu d’une famille modeste comme moi et il a su gravir les échelons pour être aujourd’hui ministre. Bobby Hurreeram incarne le rêve mauricien. Peut-être qu’il n’est pas le meilleur mais il sait mobiliser, des jeunes notamment, et il mérite d’être le président de l’aile jeune. Puis pour être à la tête de l’aile jeune, il faut un jeune. Donc Bobby Hurreeram a sa légitimité à ce poste.
Ne penses-tu pas qu’il faut céder la place à un nouveau parti ? A de nouvelles têtes ?
Oui. Il faut du renouveau mais il faut des personnes qui ont de l’expérience également. Les ministres qui ont déjà trois ou quatre mandats devraient céder la place aux jeunes et partir. Rajesh Bhagwan ou encore Alan Ganoo ont déjà fait leur temps au Parlement, il faut laisser la place aux autres...
Roshi Bhadain, tu penses qu’il est crédible comme futur PM ? Qui verrais-tu à la tête du pays et pourquoi ?
Dans l’immédiat non. Je connais Roshi Bhadain, je l’ai côtoyé mais pour être Premier ministre, il faut passer par plusieurs étapes ; il faut entre autres être Senior Minister avant. Puis selon plusieurs dans le milieu, le Reform Party ne fait pas le poids sur le plan politique. Pour accéder au poste de Premier ministre, il faut aligner 33 députés mais au sein du Reform Party on ne connaît que son leader, Roshi Bhadain et le secrétaire du parti, pour quelques-uns. Nando Bodha par exemple, serait un bon choix pour le poste de Premier ministre. Il a été Senior Minister, il a côtoyé et travaillé avec plusieurs personnalités politiques de renom, comme sir Anerood Jugnauth. Il a la capacité d’être PM. Mais peut-être l’erreur qu’il a commise, c’est d’avoir quitté son parti. Il aurait pu être au sommet aujourd’hui.
Qu’en est-il du fléau de la drogue ? La campagne que mène le PM dans les écoles, n’estce pas de la poudre aux yeux ? Ne devrait-il pas cibler les écoles qui se trouvent dans des quartiers à risque ?
C’est vrai, il aurait fallu cibler de nombreuses écoles régionales au lieu d’aller au collège Maurice Curé (NdlR, Pravind Jugnauth s’est rendu dans ce collège dans le cadre de sa campagne ‘Unis contre la drogue’ cette semaine). On en a parlé au niveau du NSC, il n’y a pas de problème de drogue là-bas. Peut-être que le ministère de l’Éducation pourrait étendre cette initiative dans le futur à plusieurs autres écoles. D’ailleurs, à ce sujet, je voudrais aussi parler de l’unité. J’espère que l’opposition donnera un coup de main dans ce combat.
Selon toi quels sont les problèmes majeurs auxquels les jeunes font face actuellement ?
Il y a la prolifération de la drogue, de l’alcool et des cigarettes parmi les jeunes. Il y a de plus en plus de consommateurs. Aussi, il faut un fast track dans les procédures pour mettre en place les infrastructures dans des écoles. Pour qu’il n’y ait pas de grands retards dans les travaux là où il en faut.
Autre sujet inquiétant: les chiffres le démontrent, pas moins de 25 % des élèves de grade 11 dans les académies n’ont pu obtenir leurs cinq crédits lors des mock exams. Dans les écoles régionales, il n’y a pas beaucoup qui ont pu les décrocher. C’est chagrinant. Il y a une anxiété scolaire. Il faut repenser le système. Avec le nine-year schooling, les élèves sont plus stressés. Il y a une pression énorme sur nos épaules.
«Bobby Hurreeram représente les jeunes qui n’ont pas eu de chance dans la vie. Il est issu d’une famille modeste comme moi et il a su gravir les échelons pour être aujourd’hui ministre. Bobby Hurreeram incarne le rêve mauricien. Peut-être qu’il n’est pas le meilleur mais il sait mobiliser…»
Faudrait-il revoir les cinq crédits alors ?
Non. Les cinq crédits ne sont pas la mer à boire. Il faut faire plus d’efforts. Ou sinon, ce n’est pas la fin du monde. On peut toujours se tourner vers autre chose. Comme Polytechinics Mauritius qui fait un excellent travail.
Que penses-tu du taux d’échec à l’Extended programme qui a fait couler beaucoup d’encre cette année ?
Pourquoi n’avoir pas gardé le système pré-vocationnel ?Il faut voir ce qui ne marche pas avec le système actuel. On ne peut pas réintégrer un enfant de l’Extended Programme dans le mainstream.
Cambridge a décidé de rehausser son niveau post-pandémie. Est-ce une bonne idée ? Le niveau des élèves est-il en baisse selon toi ?
Si l’on se fie aux résultats des mock exams, on ne peut pas rehausser le niveau. L’élève est déjà en dépression. Il faut réinventer le système éducatif à Maurice.
Pour terminer, revenons-en aux réseaux sociaux. Tu reçois également pas mal de critiques là-bas. Qu’astu à répondre à tes détracteurs ?
Je me sens victimisé. On dirait qu’en tant que jeune, je n’ai aucun poids dans la politique. C’est de la lâcheté totale de l’opposition de mener une telle campagne de dénigrement et de terreur envers les jeunes. Des détracteurs s’attaquent à ma maman qui est décédée, à mon papa policier et à mon frère qui était également au rassemblement samedi. Je respecte tous les partis politiques et j’attends à ce qu’on me respecte en retour. Quand on m’attaque, on attaque une partie de la jeunesse et cela n’inspire que du dégoût…
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