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(JIOI 2023) Philippe Hao Thyn Voon: «Je demande à la délégation mauricienne d’être vigilante»

21 août 2023, 20:00

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(JIOI 2023) Philippe Hao Thyn Voon: «Je demande à la délégation mauricienne d’être vigilante»

A quelques jours du grand départ de la délégation mauricienne pour les Jeux des îles (JIOI 2023), Philippe Hao Thyn Voon, président du Comité olympique mauricien (COM), est revenu sur ce grand moment de sport que s’apprête à vivre le Club Maurice. Il analyse les chances de médailles des quadricolores et livre quelques conseils sur comment s’adapter une fois à Madagascar à l’occasion de cette 11ᵉ édition des JIOI 2023, du 24 août au 3 septembre.

Nous sommes à quelques jours du départ pour Madagascar. Quel est votre état d’esprit avant le début de cet événement ? 
Je suis assez satisfait de l’organisation mise en place par Maurice. Nous avons une délégation de 600 personnes. Certes, il y a quelques inquiétudes venant du pays organisateur mais je suis heureux. Je le répète souvent, les JIOI sont nos Jeux olympiques à nous. Nous nous sommes bien préparés et après la Covid-19 toutes les personnes concernées ont su retrouver leur reflexe pour poursuivre les entraînements et les compétitions. C’est d’ailleurs pour cela que je salue l’initiative des Malgaches d’organiser ces Jeux en dépit des contraintes. Les Jeux seront un succès mais je ne peux toutefois pas m’empêcher d’avoir une certaine appréhension. 

Vous qui avez connu plusieurs éditions des JIOI, qu’espérez-vous vivre une fois à Madagascar ? 
Je ne vais pas le cacher, je suis un peu inquiet et c’est pour cela que je demande à la délégation mauricienne d’être vigilante. La restauration et l’hébergement demeurent pour moi des sujets sensibles. Depuis la dernière visite des membres du Conseil international des Jeux (CIJ) en mai et dont j’ai fait partie, le comité d’organisation à Madagascar a bousculé le plan initial. Cela peut poser quelques problèmes aux athlètes et les encadreurs. 

Dans quelle mesure cela pourrait poser un souci à la délégation mauricienne ? 
A l’origine, on nous avait dit que l’ensemble de la délégation mauricienne allait se retrouver dans un seul hôtel. Finalement, les athlètes mauriciens de même que les encadreurs seront éparpillés dans six hôtels différents. Cela va forcément causer quelques soucis au niveau de la communication notamment. Mais je demande aux athlètes d’être compréhensifs malgré tout. Pour la restauration, je demanderai aux membres de la délégation mauricienne d’apporter quelques snacks ou biscuits pour parer à toute éventualité. L’organisation a installé quatre points pour la distribution de nourriture aux différentes délégations. Il y aura environ 4 000 personnes aux Jeux donc forcément, il y aura une longue attente avant de se restaurer. A l’hôtel, il n’y aura que le petit-déjeuner. Ensuite, il faudra rouler un peu avant d’accéder aux points de restauration. 

Ces dernières semaines, l’Etat malgache a enclenché la vitesse supérieure en ce qui concerne l’organisation de la compétition et de la rénovation des sites. Peut-on dire que Madagascar est prêt ? 
Il y a beaucoup de matériels qui sont toujours bloqués à Dubaï. Cela va se faire incessamment toutefois. Le parquet pour le volley-ball et le basket-ball n’a pas encore été installé à cause de ce souci. Evidement tout le monde est un peu sceptique mais nous devons faire avec. Il ne faut pas oublier que ce sont les Maldives qui devaient abriter les Jeux à l’origine. Madagascar a pris les Jeux en cours de route et ils ont dû faire face à la Covid-19. Nous devons être indulgents envers le pays organisateur. 

Pensez-vous que Maurice sera capable de rééditer l’exploit de 2019 lorsqu’elle avait terminé en tête du classement des médailles ? 
Ce que je vais dire ne va pas forcément plaire à tout le monde mais je ne pense pas que l’on va pouvoir terminer en tête du classement des médailles comme en 2019. Nos chances sont minces. On sait que Madagascar va mettre le paquet pour remporter les Jeux d’autant plus que les élections générales approchent. De son côté, La Réunion a une revanche à prendre et je crois qu’ils n’ont pas totalement digéré leur troisième place de 2019. 

Le tirage au sort pour les sports collectifs a enfin eu lieu. Que pensez-vous des poules dans lesquelles sont tombées les sélections mauriciennes ? 
Je pense que l’on ne peut plus parler de tirage facile ou compliqué car à un moment ou un autre, on croisera les adversaires que l’on redoute le plus. Il y a six où sept équipes par discipline. Je pense qu’il faut rester concentré pour sortir de cette phase de groupes. Je suis confiant que l’on pourra décrocher quelques titres dans les sports collectifs. 

Il semble que le pays organisateur éprouve dae plus en plus de difficulté à organiser les JIOI. Comment voyezvous l’avenir de ce rassemblement ? 
Je suis rempli d’espoir pour les Jeux. Au pire nous pouvons choisir deux pays organisateurs si nous rencontrons des difficultés à l’avenir. Il y a beaucoup d’alternatives pour la pérennité des Jeux. Bien sûr, il existe aussi la possibilité de réduire le nombre de disciplines. 

Le CIJ a-t-il déjà entamé les discussions pour l’organisation des JIOI de 2027 ? 
Depuis quelque temps déjà, Mayotte a manifesté son envie d’organiser la 12e édition. Mais ce pays n’est pas un membre à part entière des JIOI et ne peut donc logiquement pas organiser les Jeux dans l’état actuel. Il y a l’aspect de la politique qui s’insère dans ce dossier. On sait que les Comores ne voudront pas que Mayotte devienne un membre à part entière du CIJ. Pour 2027, il y a également la possibilité que les Maldives annoncent une nouvelle fois leur candidature. 

Avez-vous pu vous entretenir avec le président du Comité olympique malgache, Siteny Randrianasoloniaiko, récemment ? Les discussions ont porté sur quel aspect ? 
J’ai pu l’avoir au téléphone et je lui ai demandé de s’assurer qu’il n’y ait aucun débordement durant la compétition qui coïncide avec la période pré-électorale. S’il y a un souci dans ce sens, cela va gâcher les Jeux. Il faut comprendre que ce rassemblement est placé sous le signe de la solidarité et de l’unité. Les élections auront lieu dans un mois là-bas et tout le monde doit pouvoir mettre la politique de côté pour profiter des Jeux. 

Le rassemblement du Club Maurice a été l’occasion de passer en revue les troupes quadricolores. Pourtant, on a pu constater que vous étiez un peu effacé au cours de cette soirée… 
J’ai été déçu par les événements pendant cette cérémonie car le protocole n’a pas été respecté. Les JIOI sont avant tout un partenariat entre le gouvernement et le COM. J’ai été carrément ignoré au cours de cette soirée. Le COM a toujours été partie prenante dans tous les événements sportifs et je ne comprends pas pourquoi je n’ai pas été invité à prononcer un discours ni à être présent sur la photo souvenir. C’est un manquement mais je ne vais pas m’attarder là-dessus car cela est désormais devenu une habitude. Ce fut la même chose pendant les JIOI de 2019 où le rôle du COM a été effacé. Je pense qu’il y a certaines personnes qui ne veulent pas que le COM devienne plus populaire que le ministère.