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Le PSAC, vraiment mieux que le CPE ?
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Le PSAC, vraiment mieux que le CPE ?
C’est la dernière ligne droite. Les Modular Assessments pour les élèves du Primary School Achievement Certificate (PSAC) auront lieu demain, lundi, et mardi. Il s’agit des épreuves de sciences et d’histoire-géographie respectivement, comme indiqué dans le calendrier publié le 23 juin dernier.
Le PSAC a remplacé Certificate of Primary Education (CPE) il y a six ans, en octobre 2017 pour être plus précis. Mais le «système» suscite toujours des inquiétudes chez des parents. A l’instar du papa de cet élève qui est en Grade 6 et qui ne comprend toujours pas ce changement. Il aurait préféré conserver le CPE comme à son époque, mais sous une version améliorée. «Je ne vois aucune évolution. C’est toujours un système qui bloque certains enfants. On a transposé le problème, le plaçant au niveau du National Certificate of Education, où s’il échoue, il quitte le mainstream… De plus, je trouve que la régionalisation a un impact négatif sur les possibilités d’entrer au collège.»
CPE ou PSAC ? Vishal Baujeet, président de la Government Teachers Union (GTU), est quant à lui d’avis que le CPE, où tout se joue lors des épreuves finales, a fait ses preuves, mais qu’à un moment donné, avec les changements à l’échelle internationale, il a été nécessaire d’évoluer. De plus, la compétition féroce, le ranking, les «sacs trop lourds», la ruée vers les cours particuliers, étaient également décriés à l’époque. Il fait valoir que tous les projets ont de bons et de mauvais aspects.
Il rappelle en outre que pour le CPE, si un élève échouait dans une matière principale, il devait attendre une année entière pour repasser l’examen. Cependant, avec le PSAC, le «Modular Assessment» permet à un enfant qui a obtenu de mauvais résultats dans une matière principale de ne pas attendre une année complète pour le faire. «C’est un point fort du PSAC. De plus, la régionalisation des collèges est plus pratique pour l’enfant et même pour les parents.» Cependant, précise-t-il, «le niveau reste le même». C’est simplement un nouveau modèle visant à alléger la pression sur les candidats.
Pour Mahen Gungapersad, député rouge et pédagogue, le CPE et le PSAC se ressemblent plus ou moins. Il explique que «le PSAC réduit le stress mental, pas dans le sens du contenu, mais dans le sens de la possibilité de passer les examens. Cela offre l’opportunité de se préparer sur deux années au lieu d’une seule. Le CPOn constate qui plus est aujourd’hui, ajoute notre interlocuteur, qu’un grand nombre d’élèves n’achèvent pas le cycle primaire en maîtrisant les compétences de base, certains ne sachant ni lire, ni écrire ni compter, même après six années passées à l’école. C’est «une maladie qui n’a pas été traitée». Cela démontre, indique le pédagogue, qu’il n’y a pas eu suffisamment de tests de diagnostic au niveau primaire. Il note que certains enfants n’échouent pas en Grade 6 mais échouent progressivement. L’absence d’un mécanisme pour identifier ces problèmes et proposer des solutions adaptées à l’enfant est ainsi regrettéeE était compétitif. Il fallait absolument réussir pour passer en Grade 7, et il y avait le prévocationnel. Maintenant, il y a l’extended programme et le mainstream.» D’ajouter que l’extended programme, et son taux d’échec cuisant – 98 % – n’est pas adéquat. «Certes, chaque système a ses mérites et ses limites. Cependant, nous n’avons pas suffisamment travaillé sur les limites de l’ancien système pour l’améliorer complètement.»
«Il y a des enfants qui peuvent facilement réussir leurs examens, il y a ceux de capacité moyenne et d’autres qui n’arrivent pas à s’adapter. Un élève peut avoir un problème cognitif, de dyslexie, d’attention, de problèmes financiers ou de santé. Certains ont des difficultés ou des handicaps d’apprentissage.» Selon Mahen Gungapersad, il est essentiel de prendre en compte ces spécificités. «Pour moi, ce n’est pas une question de pourcentage. Chaque enfant mérite d’être valorisé. Il faut considérer ceux qui ont des difficultés scolaires. Des réflexions pédagogiques sont nécessaires.»
Des propos rejoints par Jena, enseignante. «Il y a toujours la promotion automatique qui pose aussi problème. On laisse ‘monter’ les enfants dans l’autre classe alors qu’ils ne maîtrisent pas les bases : j’ai des élèves qui ont 11-12 ans et qui ne savent pas aligner deux syllabes.» Sans parler du poids qui pèse sur les épaules des profs, qui ont pour certains toujours 30 ou 40 élèves en classe. «Il est difficile d’accorder une attention particulière à chaque enfant dans ce cas.»
Finalement, PSAC ou CPE, certains problèmes restent entiers.
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