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Accord historique sur le nucléaire iranien
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Accord historique sur le nucléaire iranien
L’Iran a conclu ce dimanche 24 novembre avec les grandes puissances un accord préliminaire sur son programme nucléaire qui prévoit de limiter l’enrichissement d’uranium en échange d’un allégement des sanctions qui pèsent sur la république islamique.
L’accord entre l’Iran, d’un côté, et l’Allemagne, la Chine, les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Russie, de l’autre, a été conclu après plus de quatre jours de négociations et constitue un premier pas vers la sortie d’une impasse diplomatique vieille de plus d’une décennie.
Il a été salué à la fois par le président américain Barack Obama et par le Guide suprême de la Révolution iranienne, l’ayatollah Ali Khamenei, mais a été qualifié d’«erreur historique» par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Le texte n’est que préliminaire et a pour but de permettre de rétablir pas à pas la confiance entre Téhéran et les grandes puissances après des décennies de tensions avec l’Occident. Les Etats-Unis et les pays européens soupçonnent l’Iran de chercher à se doter de l’arme nucléaire, ce que nie Téhéran.
Selon les Etats-Unis, l’accord suspend les volets les plus controversés du programme atomique de l’Iran et notamment le réacteur à eau lourde d’Arak. Le compromis prévoit aussi l’arrêt de l’enrichissement d’uranium au-dessus de 5%, la neutralisation des réserves enrichies à 20% ainsi que des inspections de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
L’uranium enrichi peut être utilisé pour alimenter des centrales nucléaires - but affiché par l’Iran - mais aussi en tant que matière d’une bombe atomique à un degré d’enrichissement plus élevé.
Les six grandes puissances s’engagent quant à elle à ne pas imposer de nouvelles sanctions au cours des six prochains mois. Les Etats-Unis estiment que l’allégement des restrictions existantes va permettre à Téhéran d’accéder à 1,5 milliard de dollars de revenus lié au commerce de l’or et des métaux précieux. Certaines sanctions pourraient également être suspendues dans le secteur automobile. Les exportations de produits pétrochimiques iraniens pourraient redémarrer.
Mais l’essentiel des sanctions restera en vigueur et notamment l’interdiction faite à l’Iran d’accéder au système bancaire international, tant qu’un accord ne sera pas conclu pour écarter définitivement tout risque de construction d’une bombe atomique par l’Iran.
«Les quelque sept milliards de dollars d’allègement ne sont qu’une petite partie des coûts qui continueront à peser sur l’Iran durant cette première phase dans le cadre des sanctions qui resteront en vigueur», a déclaré la Maison blanche. «La grande majorité des quelque 100 milliards de dollars d’avoirs iraniens en devises est inaccessible ou d’accès restreint.»
L’allègement des sanctions commencera effectivement dans deux ou trois semaines, a déclaré Mohammad Javad Zarif, le chef de la diplomatie iranienne, selon l’agence Mehr.
La devise iranienne était en hausse de 3 % dimanche face au dollar tandis que de nombreux Iraniens ont exprimé leur soulagement. L’annonce par Mohammad Javad Zarif de l’accord sur Facebook a reçu près de 48.000 «j’aime» en deux heures. Certains ont décerné au ministre le titre de «héros national».
Les représentants des grandes puissances négociatrices sont apparus eux aussi soulagés, voire euphoriques après la lecture du communiqué annonçant l’accord par Catherine Ashton, la représentante de l’Union européenne au niveau diplomatique, en plein milieu de la nuit à Genève.
Catherine Ashton et le secrétaire d’Etat américain John Kerry sont tombés dans les bras l’un de l’autre. John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov se sont serré la main. Quelques minutes après, alors que la délégation iranienne posait pour des photos, les ministres des Affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif et français Laurent Fabius se donnaient l’accolade.
Barack Obama, le président des Etats-Unis, a salué l’accord comme un «premier pas important», mais a prévenu que Washington mettrait fin au bout de six mois à l’allégement des sanctions et «augmenterait la pression» si Téhéran ne respectait pas ses engagements.
«Cela peut être la base de nouvelles actions intelligentes. Sans aucun doute, la grâce de Dieu et les prières de la nation iranienne ont été un facteur de ce succès», a pour sa part déclaré Ali Khamenei dans une lettre adressée au président Hassan Rohani publiée par l’agence de presse iranienne Irna.
Dans le camp français, qui a manifesté son intransigeance lors de la précédente série de négociations il y a 15 jours, Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, s’est prudemment contenté de souligner que l’accord excluait «tout accès à l’arme nucléaire» de la part de l’Iran. François Hollande, qui parle d’un «pas important dans la bonne direction», estime que l’accord «constitue une étape vers l’arrêt du programme militaire nucléaire iranien, et donc vers la normalisation de nos relations avec l’Iran.»
«La France continuera de se mobiliser pour parvenir à un accord final sur ce sujet», a-t-il dit dans un communiqué.
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