Le président de la HAT lance une menace à peine voilée contre toute tentative visant à prolonger la transition. Ce que certains partis politiques envisagent.
 
Accouchement difficile de l''''accord politique de base entre les partis. D''un côté, les représentants de ces derniers réclament du temps pour valider le projet. De l''autre, Andry Rajoelina, président de la Haute autorité de la transition (HAT) s''interpose et tente de peser de tout son poids pour éviter un éventuel accord débouchant sur la prolongation de la transition.

« Des mesures draconiennes seront incessamment prises conjointement par la Présidence, la HAT et le gouvernement pour qu’une telle éventualité (« transition-bis ») n’aille pas entraver le processus actuellement mené dans le but de tenir des élections libres, transparentes et démocratiques », a fait savoir le communiqué de la présidence de la HAT.

Le communiqué fait état de l''une des résolutions du conseil des ministres qui s''est tenu à Ambohitsorohitra le même jour, sans préciser le contenu de ces « mesures draconiennes » envisagées. Il met en exergue la position ferme de l''homme fort de la transition en réaction au « conclave des partis politiques » à Ambohidahy.

Et pour cause! Le projet d''accord entre une cinquantaine de partis prévoit, entre autres dans sa forme actuelle, la désignation par consensus par les chefs de parti d''un Premier ministre et la création d''une deuxième Chambre.

Impasse politique

Ces questions sensibles ne sont pas en accord avec la position d''Andry Rajoelina d''où cette énergique intervention pour rappeler ses points de vue. « Le président de la HAT a réitéré sa déclaration faite lors du débat télévisé à Mahajanga, qu’une quelconque mise en place d’une Transition-bis ne résoudra en rien l’impasse politique actuelle », poursuit le communiqué.

La démarche du régime de transition s''apparente, en fait, à une contre-offensive pour casser la dynamique du processus entamé par des partis. Et l''initiative risque d''être aidée par la décision, volontaire ou non, prise à l''issue de la réunion des représentants des formations politiques, hier après-midi.

Au départ, l''accord de base aurait dû être signé hier, mais au dernier moment, les organisateurs ont annoncé un report à jeudi. Selon l''ancien sénateur Adolphe Ramasy, l''absence de certains chefs de parti au rendez-vous explique l''ajournement. « L''accord de base a été finalisé », soutient l''ancien parlementaire. Mais ce dernier a « omis » de signaler qu''une demande du report de la signature a été faite pour permettre à la HAT d''inscrire à son ordre du jour l''examen de la question avant jeudi.

Au-delà de la demande de report, d''autres participants à la réunion ont remis en cause certains points déjà acquis dans le texte à parapher. C''est surtout le cas du sort réservé à la HAT. La conjugaison de tous ces événements risque de casser la dynamique de la « recherche d''une nouvelle inclusivité », selon Elia Ravelo- manantsoa, de la commission de la communication.

Un bras de fer est ainsi engagé entre Andry Rajoelina et certains partis politiques, et les deux prochains jours pourront être décisifs pour savoir de quel côté penchera la balance.

(Source : L’express de Madagascar)

Lexpress de Madagascar