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Action, purpose & results

9 janvier 2013, 00:00

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Les initiatives ont-elles toujours le résultat escompté ? Certaines démarches visent-elle réellement leur but déclaré ?
Tiens, prenons cette dame. Ses lunettes de soleil, ses deux téléphones, son chemisier, son rouge à lèvres et son vernis à ongles suffisent grandement pour la faire remarquer, pour la soustraire au risque de passer inaperçue.

Qu’elle qu’ait été l’énergie quelle a déployée pour récupérer les photos d’elles prises par l’agent MSM, souhaitait-elle réellement faire obstacle à la diffusion de son image ? Si tel était effectivement son objectif, il y aurait lieu de craindre que le petit esclandre qu’elle a provoqué au SSS Maurice Curé ne lui vaille l’effet contraire.

Une communication réussie implique de maîtriser quelques opérations subtiles. Soit cette dame n’en est pas capable, ce qui nous inviterait à admettre que sa bruyante demande de discrétion ne lui a valu qu’un voyant étalage de ses relations sur la place publique. Soit on admet que cette dame n’est pas une sotte, qu’elle est, bien au contraire, fort intelligente et qu’elle a bien calculé le vif effet de mise en lumière que lui assurerait sa pseudo-requête de mise en purdah, alors il y aurait quelques questions à se poser. Pourquoi, pareille irruption au devant de la scène ? Est-ce à des fins politiques, en vue d’une investiture, à des fins sociales, pour une meilleure reconnaissance ?

Si l’on voulait constater combien les intentions déclarées accouchent parfois d’effets fort contraires, on pourrait s’arrêter un moment aux malheurs récents de Pravind Jugnauth. Voilà un élu que 17 ans de vie politique avaient laissé plutôt inodore et incolore, un fils de tribun condamné à s’effacer davantage devant un père déjà octogénaire au retour de ce dernier en politique active. Alors qu’on suggère çà et là une possible candidature de sa mère aux prochaines élections générales, ce qui soulignerait encore plus le manque de charisme du leader du MSM, voilà que ce sont ses adversaires qui lui offrent une occasion inespérée d’acquérir une belle épaisseur.

Mme Bappoo peut suffisamment simuler une incapacité de comprendre au-delà du premier degré pour se rendre à la police après l’emploi, par Pravind Jugnauth, de la formule « gouvernma pedofil ». Puis, il y a eu les 16 heures d’interrogatoire. Résultat des courses : celui que de nombreux Mauriciens avaient du mal à totalement dissocier de l’affaire MedPoint, celui qui semblait si peu taillé pour être leader de quoi ce soit semble prendre la tête du mouvement de mécontentement contre la mal gouvernance.

Un politicien qu’on pensait presque déjà retraité, d’un coup, par la maladresse de ses adversaires, devient « permanent and pensionable ». Ce qui pourrait d’ailleurs être aussi l’objectif de l’autre.