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Affaire Boskalis : deux proches de Siddick Chady dans le collimateur du Central CID
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Affaire Boskalis : deux proches de Siddick Chady dans le collimateur du Central CID
Outre Gilbert Philippe, ancien conseiller spécial du Premier ministre, le Central CID veut entendre deux proches de Siddick Chady. Ils sont soupçonnés d’avoir géré les pots-de-vin versés par la firme néerlandaise Boskalis à travers Blockbuster Video Network, filiale de l’entreprise familiale de l’ancien ministre rouge.
Le Central CID est en passe de résoudre l’une des plus grosses affaires de corruption impliquant des hommes politiques mauriciens. Après avoir inculpé l’ancien ministre travailliste, Siddick Chady et l’actuel membre du MSM, Prakash Maunthrooa, ce mercredi 13 juin 2012 pour avoir semble-t-il touché des pots-de-vin de la firme néerlandaise Boskalis en échange de contrats pour des travaux dans la rade de Port-Louis, les enquêteurs ont l’intention de procéder à l’interrogatoire d’au moins trois nouveaux suspects.
Outre Gilbert Philippe, ancien conseiller spécial du Premier ministre, Navin Ramgoolam, les hommes de l’adjoint au commissaire de police, Pregassen Vuddamalay, comptent cuisiner deux proches de Siddick Chady. Il ressort que ce sont eux qui géraient l’argent versé par Boskalis sur des comptes en banque de Blockbuster Video Network, une filiale de la société familiale de la famille Chady qui gérait des salles de cinéma.
A ce jour, il ressort qu’un véritable réseau avait été mis en place à la Mauritius Ports Authority (MPA) par des responsables afin qu’ils perçoivent des commissions sur les contrats signés par des firmes étrangères. Ainsi, Siddick Chady se serait fait graisser la patte en sa qualité de président du conseil d’administration de cet organisme.
Prakash Maunthrooa aurait touché sa part du gâteau en tant que directeur général de la MPA. Mais, selon les relevés bancaires de la firme Boskalis quant aux transferts d’argent sur ses différents comptes bancaires, il aurait touché bien moins que Siddick Chady malgré des sommes à huit chiffres répertoriés jusqu’ici.
Ce scandale datant de la période 2005/2006 a été révélé en juillet 2008 par notre confrère Samedi-Plus. L’hebdomadaire avait publié un fax transmis par Boskalis à Blockbuster Video Network pour prouver que Siddick Chady avait perçu des dessous-de-table. Ce, trois mois à peine après la signature d’un contrat de Rs 537 millions entre la MPA et la société néerlandaise pour des travaux de dragage dans la rade de Port-Louis.
Ainsi, Boskalis aurait versé près d’un million de roupies à cette société, sans compter une somme de 60 000 dollars versés à un distributeur de films bollywoodien à travers la filiale londonienne de Blockbuster Video Network.
Le but de cette transaction était de projeter ces films achetés avec l’argent de Boskalis dans les salles obscures de la famille Chady. D’autant qu’à l’époque, ses cinémas étaient au bord de la faillite.
Gilbert Philippe, lui-même un ancien président de la MPA, s’est retrouvé dans l’engrenage, alors qu’il était fraîchement nommé conseiller spécial du Premier ministre à l’issue des législatives de juillet 2005. Près de 25 000 euros ont été versés sur son compte en banque à Singapour en février 2007. Lui déclare, toutefois, que Siddick Chady lui a remboursé un prêt qu’il lui a consenti pour renflouer son business.
Cette affaire pourrait sonner le glas à la carrière politique de Siddick Chady, déjà impliqué dans une affaire de corruption relatif au projet de tout-à-l’égout en 2003, alors qu’il était ministre des Utilités publiques. L’affaire Boskalis lui avait d’ailleurs ravi son ticket aux élections de 2010.
Considérant que les travaillistes l’avaient laissé tomber dans cette affaire, l’ancien ministre avait flirté avec le Front Solidarité Mauricien de Cehl Meeah. Avant de réclamer son adhésion au Mouvement socialiste militant (MSM).
Le scandale va également éclabousser le Sun Trust, Prakash Maunthrooa ayant déjà été présenté comme le « Campaign Manager » de Sir Anerood Jugnauth depuis son retour en politique. Il avait d’ailleurs présidé le premier meeting de l’ex-Président de la République à Rivière-du-Rempart.
Ce mercredi 13 juin, Siddick Chady et Prakash Maunthrooa ont été remis en liberté conditionnelle contre une caution de Rs 75 000 et une reconnaissance de dettes de Rs 200 000 chacun. Ils répondent de trois accusations : celle d’avoir accepté des pots-de-vin, d’avoir blanchi cet argent et d’avoir comploté ensemble à cet effet.
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