Il nie tout en bloc. «Ca ne me dérange nullement qu’ils (Icac) interrogent d’autres personnes. Il faut qu’ils fassent leur travail. Au moins, on parviendra à voir la lumière au bout de ce tunnel», affirme Gilbert Phillipe, face aux nouveaux développements dans l’affaire Boskalis.

L’ancien conseiller du Premier ministre en matières portuaires se retrouve au centre de nouveaux développements. Car les autorités singapouriennes ont confirmé à l’Independent Commission Against Corruption (Icac) qu’un montant de 25 000 euros (environ Rs 1 million) a été versé sur un compte en banque au nom de Gilbert Philippe à la Citibank.

Mais Gilbert Phillipe nie toute implication avec la société néerlandaise et maintient qu’il n’a jamais rencontré des gens de Boskalis. Il rajoute que lorsque les représentants de ladite compagnie étaient à Maurice, il ne les a pas rencontrés et se dit confiant que «une fois pour toute, la lumière sera faite dans cette affaire.»

Une affaire dans laquelle les autorités mauriciennes semblaient patauger. C’est pour cette raison qu’elles sont passées par le bureau de l’Attorney General, afin d’avoir recours au Mutual Legal Assistance Act et demander la collaboration des autorités néerlandaises, anglaises et singapouriennes. Et ces dernières ont confirmé un virement de la société Boskalis à Gilbert Philippe.

La provenance de cette somme se serait faite à travers une filiale de Boskalis, via un compte en banque de l’AMRO Bank en Hollande. De plus, ce même numéro de compte apparaît sur les documents entre la Mauritius Ports Authority (MPA) et Boskalis concernant les travaux de dragage dans le port. L’enquête se dirige maintenant sur celui qui aurait donné les directives pour ce transfert.

L’affaire Boskalis a éclaté lorsqu’un fax expédié en 2006 par la firme Boskalis International Bv, adressé à Siddick Chady, demande ce dernier de confirmer le virement de $ 25 000. Mais il s’avère que le compte en banque sur le document n’est pas au nom de Siddick Chady, mais plutôt celui de Blockbuster Video Network Ltd. Une entreprise avec laquelle Siddick Chady est en affaires. L’enquête s’oriente alors vers la thèse que Boskalis réglait les dettes de Siddick Chady.

Gilbert Philippe s’est retrouvé mêlé à cette histoire lorsque l’affaire a éclaboussé jusqu’à l’Assemblée nationale. Le leader de l’opposition, Paul Bérenger, a produit un document incriminant l’ancien conseiller du Premier ministre. Il aurait touché 25 000 euros sur son compte à Singapour. Depuis, Gilbert Phillipe nie toute implication avec Siddick Chady et l’entreprise néerlandaise Boskalis.

Amrish BUCKTOWARSING