La mobilisation autour des condamnés de l’Amicale a coloré politiquement les discussions sur la Criminal Appeal Act. Car, aux yeux des politiciens, l’Amicale est un sujet hautement important pour la communauté musulmane. C’est, en effet, de celle-ci dont sont issus les quatre condamnés.

Ce vendredi, lors de la Eid Milan Party du Sunni Razvi, le leader de l’opposition a abordé frontalement la question. « J’ai une pensée spéciale pourles condamnés de L’Amicale (…) Que justice soit faiteau plus vite. Il y a un consensus aujourd’hui au seinde la population pour que la vérité triomphe », a dit Alan Ganoo. Le lord-maire Aslam Hosenally a, lui aussi, évoqué le sujet. Le Premier ministre, pour sa part, a préféré ne pas l’inclure dans son discours, même s’il en a ensuite parlé suite à une question. Navin Ramgoolam a alors justifi é la modifi cation de la Criminal Appeal Act par la nécessité de faire en sorte que « des innocents ne restent pas en    prison ».

Poussé par l’enjeu politique, opposition et gouvernement ont tous deux voté en faveur du texte, se livrant même à une certaine surenchère sur le thème. Ne voulant laisser le crédit de la réforme aux travaillistes, les mauves ont surtout mis en avant les lacunes de la nouvelle loi. Paul Bérenger, leader du MMM, a ainsi déploré à maintes reprises le fait que « le Premier ministre a gâché uneoccasion historique » de faire avancer la démocratie et les droits de l’homme. Le MMM juge que la création d’une commission distincte et forte – telle que la Criminal Cases Review Commission britannique – était souhaitable pour examiner les demandes de révision des procès. Surtout, pour les mauves, la loi place la barre trop haut (« despreuves nouvelles et convaincantes ») pour la réouverture d’un dossier. « La nouvelle loi risque malheureusementde ne rien changer », a affi rmé, hier, Paul Bérenger. Quant aux travaillistes, ils se félicitent de la rapidité à laquelle ce projet de loi a abouti et rappellent qu’ils l’ont amendé suite aux critiques de l’opposition, preuve de leur bonne volonté. Le porte-parole des rouges, Abdullah Hossen, a hier critiqué l’idée d’une Criminal Cases Review Commission, indiquant que les dispositions de la nouvelle loi sont plus effi caces.