« Vers 4h30 gramatin, mo finn tann enn tapaz boup bap. Mo pa finn tann krye. » C’est ce qu’a déclaré Jacques Désiré Laval Bigaignon, ce mercredi 17 octobre au tribunal de Mapou. Il était détenu dans la cellule voisine de celle d’Anand Kumar Ramdhony, au poste de police de Rivière-du-Rempart.

Bigaignon déposait en tant que témoin dans l’enquête judiciaire sur la mort de Ramdhony, qui a été retrouvé pendu dans sa cellule le 29  juillet 2011.

Jacques Désiré Laval Bigaignon répondait aux questions de la magistrate Safferli Ganoo, qui préside cette enquête. Cette dernière lui a, entre autres choses, demandé ce qu’il comprenait par « enn tapaz boup bap ». La réponse du témoin : « Mo pa kapav dir ou. Mo pa finn pran kont, mo finn dormi. »

Questionné ensuite par Me Viren Ramchurn qui, assisté de Me Sooroojdev Phokeer, représente la famille Ramdhony, Jacques Désiré Laval Bigaignon a affirmé que c’est le lendemain matin qu’il a appris qu’Anand Kumar Ramdhony s’était pendu dans sa cellule. Il a précisé que le bruit qu’il a entendu pendant la nuit, « li pa enn tapaz ki laport pe ferme ».

Il a indiqué que, la veille, il avait parlé avec Ramdhony, qui était en bonne santé. Et que vers 2 heures du matin, il s’était réveillé pour aller aux toilettes. Il aurait même demandé une cigarette au témoin. « Ramdhony est allé aux toilettes et est retourné dans sa cellule. Kadna selil ti ouver », a-t-il également avancé.

Egalement interrogée, Marie France Bigaignon, l’épouse du témoin, a déclaré que son mari avait pour habitude de voler. Et alors qu’elle devait se rendre à une fête, elle a découvert que des bijoux et sa montre avaient disparu, a-t-elle soutenu. Avouant le délit, Jacques Désiré Laval Bigaignon a dit avoir vendu la montre volée à son ami, Anand Kumar Ramdhony.
Trois autres détenus, Logadissen Karoopanen, Jeetendra Kumar Mootialoo et Laval Jacques Ramtanon, ont également déposé, hier. L’audience a été ajournée au 30 novembre prochain.