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Afrique du Sud-élections municipales : l''opposition progresse au détriment de l''ANC

20 mai 2011, 00:00

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Afrique du Sud-élections municipales : l''opposition progresse au détriment de l''ANC

Le Congrès national africain (ANC) a remporté une large majorité des suffrages lors des élections municipales sud-africaines de mercredi, mais l''''Alliance démocratique (opposition) a enregistré&nbsp des gains importants. <BR><BR>Selon le dernier décompte des voix, quasi définitif, annoncé ce vendredi matin, l''ANC obtenait&nbsp 63,5% des suffrages au niveau national. Au final, estiment des analystes, il ne devrait pas rééditer sa performance des précédentes élections, en 2006, quand le parti avait réuni 67% des voix.<BR><BR>L''Alliance démocratique (DA) est créditée de 22,2% des voix, soit une progression spectaculaire par rapport aux élections d''il y a cinq ans (14%). L''élection visait à renouveler les conseils de 278 municipalités, dont Johannesburg, Durban, Pretoria mais aussi Le Cap - gérée par la DA qui en a fait une vitrine de son aptitude à gouverner.<BR><BR>Les résultats définitifs ne devraient pas être connus avant ce week-end, mais les tendances confirment l''optimisme qu''affichaient avant le suffrage les dirigeants de l''Alliance démocratique, naguère associée à l''électorat blanc. "Seuls 8% des électeurs inscrits sont blancs. Faites le calcul, les blancs ne sont pas les seuls à avoir voté pour la DA", a commenté Helen Zille, qui dirige la formation d''opposition.<BR><BR><STRONG>AVERTISSEMENT POUR L''ANC</STRONG><BR>Ces résultats soulignent l''hostilité croissante d''une partie de l''électorat à l''égard du parti au pouvoir depuis la fin de l''apartheid. Le recul, même limité de l''ANC, n''aura sans doute pas d''impact sur la politique du président Jacob Zuma. Il pourrait en revanche amoindrir les chances de ce dernier d''être reconduit à la tête du parti majoritaire l''année prochaine. Il pourrait aussi mener l''ANC à se lancer dans une "opération reconquête" en augmentant notamment les dépenses publiques.<BR><BR>Pour les politologues, ce déclin relatif témoigne aussi des difficultés de l''ANC à sortir l''Afrique du Sud des effets de l''apartheid. Malgré l''investissement de milliards de dollars en projets d''infrastructures, le gouvernement sud-africain reste confronté à la pauvreté, qui touche près de la moitié de la population.<BR><BR>La colère de la population contre la mauvaise qualité des services publics, qui révèle des années de négligences administratives et de gaspillages de fonds publics, a dominé la campagne électorale. Les comportements individuels de certains cadres de l''ANC, soupçonnés de se servir de leur rang pour amasser des fortunes personnelles, desservent également la formation qui a remporté toutes les élections depuis la fin de l''apartheid.<BR><BR>"<EM>Le parti au pouvoir a cédé du terrain. Ils reconnaissent leurs difficultés à concrétiser leurs promesses, leurs conflits intérieurs et la corruption</EM>", note le politologue Nic Borain. "<EM>Implicitement, dit-il, l''ANC sait que cette élection aura un impact, le parti au pouvoir doit nettoyer ses façons de faire</EM>."<BR><BR><STRONG><EM>Reuters</EM></STRONG><BR>