L’Union européenne a inscrit hier les deux Boeing 767 d’Air Madagascar sur sa liste noire. La compagnie interdite de ciel européen ne peut plus desservir Paris et Marseille. Les deux B.737 et les ATR.72 et 42 n’étant pas visés par l’interdiction, Air Madagascar peut continuer à se poser à Mayotte et à la Réunion.

La Commission européenne a adopté mardi  la dix-septième mise à jour de la liste des compagnies aériennes interdites d’exploitation dans l’Union européenne. La nouvelle édition de la liste comprend 269 transporteurs aériens  de 20 pays.

Ainsi,  les deux Boeing 767 d’Air Madagascar  « font dorénavant l’objet d’une interdiction d’exploitation dans l’Union Européenne ». Et cela  en raison de « manquements graves non résolus en ce qui concerne leur exploitation et leur surveillance ». D’où la décision d’interdiction,  écrit la Commission européenne dans une annonce officielle mardi. « Toutes les décisions ont été prises avec le soutien unanime du comité de la sécurité aérienne, lequel réunit des experts des États membres”, précise le communiqué.

Les deux long-courriers de la compagnie nationale malgache ne peuvent plus se poser ni à Marseille, ni à Paris, les deux seules destinations européennes encore inscrites à son réseau. Ils leur restent Bangkok et Guangzhou. Depuis qu’Air Austral a ouvert sous ses propres couleurs la liaison Bangkok, le vol d’Air Madagascar ne passait plus par Gillot.

L’inscription sur la « liste noire » ne concerne pas les Boeing 737 et les ATR.42 et 72. Air Madagascar peut donc continuer à desservir son réseau domestique et assurer ses liaisons régionales avec la Réunion, Maurice, Mayotte, Moroni, Nairobi et Johannesburg.

 Air Madagascar a été épinglée à deux reprises en moins d’un mois. Les Boeing 767 ont été contrôlés sur des aéroports européens et présentaient des défaillances graves. Un des avions a même été immobilisé trois jours au sol et autorisé à regagner Antananarivo sans passager. Depuis, les choses ne se sont pas arrangées. Les 9 et 10 avril 2011, Air Madagascar a du encore annuler deux vols, l’un au départ de Roissy, l’autre de Guangzhou en Chine.

Sur les deux B.767 en location composant la flotte, l’un date de 1991, loué à Muzun Leasing One Ltd. L’autre, construit en 1992, appartient au loueur Airplanes. “Ces deux appareils sont de vrais boulets pour la compagnie”, note un expert aéronautique, “ils consomment beaucoup d’un carburant très cher et, âgés, sont très coûteux en maintenance”.

Air Madagascar était à la recherche d’une solution pour les remplacer. Une option chinoise avait été un moment envisagée.

On évoque maintenant la location de deux Airbus A330 par Turkish Airlines. En attendant, l’axe France - Antananarivo se retrouve privé d’une offre importante. Air Madagascar assurait depuis le 25 mars dernier, cinq vols entre Roissy et Ivato avec ses B.767 équipés de 244 sièges. Une sixième fréquence était prévue à partir du 4 juillet. Corsairfly dessert Antananarivo quatre fois par semaine dont trois via Mayotte. Air France vient de signer avec Air Madagascar un accord de partage de code, sur les vols opérés par Air France entre Paris et Antananarivo les mercredi et dimanche ou entre Antananarivo et Paris les jeudi et lundi.

Le Journal de l’ile de la Réunion, 20 avril 2011.

Le Journal de lile de la Runion