Publicité

Air Mauritius: Plusieurs personnalités au centre d’une sombre affaire de complot

12 janvier 2009, 01:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Air Mauritius: Plusieurs personnalités au centre d’une sombre affaire de complot


Sanjay Bhuckory, Indira Manrakhan et Dan Maraye auraient-ils ourdi un complot contre Nirvan Veerasamy alors que celui-ci était à la tête d’Air Mauritius? Un nouveau scandale à Air Mauritius?

L’affaire est révélée par l’hebdomadaire Samedi Plus, la semaine dernière.  Depuis, elle ne cesse de faire couler beaucoup d’encre. Qu’en est-il au juste? Il s’agirait d’un complot allégué en 2006, impliquant Sanjay Bhuckory, président démissionnaire du Conseil d’administration d’Air Mauritius, Indira Manrakhan, membre du Board de l’Independent Commission against Corruption (ICAC), et Dan Maraye, alors Chief Executive Officer d’Airports of Mauritius Ltd. Ces trois personnes auraient tenu une réunion afin de faire partir Nirvan Veerasamy d’Air Mauritius, alors Managing Director de la compagnie.

Ils auraient tenté de coincer Nirvan Veerasamy pour une affaire de conflit d’intérêt. Avant d’être nommé Managing Director à Air Mauritius en juillet 2005, Nirvan Veerasamy était directeur à General Aviation (Mauritius) Ltd (GAM). Cette société est spécialisée dans le développement des projets aéronautiques. Les trois personnes citées auraient tenté d’influer sur l’Icac pour que celle-ci monte un dossier contre Nirvan Veerasamy. Ils auraient esquissé un plan pour que celui-ci soit trouvé coupable de conflit d’intérêt. Etant à la tête d’Air Mauritius, Nirvan Veerasamy ne pouvait pas éthiquement faire avancer des dossiers qui auraient privilégié GAM.

Il s’avère que GAM avait effectivement développé des projets qu’elle a présentés dès mi-2004 à Air Mauritius. Conscient que des personnalités étrangères viennent à Maurice en jet privé, GAM proposait, entre autres, de construire un hangar et d’offrir des services spéciaux à ce type de voyageurs. Air Mauritius est approchée en ce sens.
Assurant déjà un service d’escale et de sol, Air Mauritius était plutôt enclin à laisser une compagnie privée développer un projet pour ce type de services destinés à des clients particuliers. GAM se propose même de louer des espaces à Air Mauritius pour ses hélicoptères. L’ensemble du projet attire les responsables d’Air Mauritius. Mais les exigences et attentes financières de GAM auraient été estimées hors de portée par la compagnie d’aviation nationale. Le projet aurait été finalement rejeté.

GAM aurait, dans la foulée, servi du papier timbré à Air Mauritius pour non-respect d’un accord de principe. Du côté d’Air Mauritius, il est seulement question d’une «letter of intent» dans le cadre de ce projet. L’affaire n’ira cependant pas plus loin. Parce qu’une fois nommé Managing Director à Air Mauritius, en septembre 2005, Nirvan Veerasamy ne pouvait pas poursuivre la compagnie dont il avait désormais la responsabilité.

Du côté de GAM, c’est un autre son de cloche. Le projet de hangars et de services de luxe est développé à partir de mars 2002. Les négociations avec Air Mauritius débute mi-2004. En janvier 2005, fort de la «letter of intent» d’Air Mauritius, GAM loue déjà un terrain à bail pour débuter ses activités. Un accord est trouvé avec Airports of Mauritius pour que GAM lance ses activités dès cette période. Nirvan Veerasamy n’est alors pas encore nommé à la tête d’Air Mauritius. Une fois à ce poste, il démissionnera de toutes ses fonctions au sein des sociétés où il opérait. Ce ne serait qu’en octobre 2006, après le départ de Nirvan Veerasamy d’Air Mauritius, que GAM aurait véritablement lancé son projet. Il n’aurait jamais été non plus question de «papier timbré» servi à Air Mauritius.

Dans une affaire comme celle-là, les versions affluent. Tous les principaux personnages ont déjà des contacts avancés avec des hommes de loi pour décider de la marche à suivre. Mais entre-temps, les nuages s’amoncellent sur Air Mauritius…

N.E.