? Le Mozambique a octroyé 20 000 hectares de terres à bail à des entrepreneurs mauriciens. Quel en est le but ?

Le savoir-faire mauricien, dans divers domaines,  est reconnu dans la région. Et le Mozambique a besoin de capital humain,  dans le secteur des services, entre autres. Maurice a une connaissance approfondie  que ce pays l’invite à partager. Dans la dernière édition de The Economist,  il est clairement indiqué que l’Afrique connaît un accroissement de son pouvoir d’achat.

Un pays en plein développement économique,  comme le Mozambique, a naturellement besoin de soutien.

Car, il ne faut pas oublier que les entreprises mauriciennes forment aussi les Mozambicains. Pour moi, l’apport des ressources humaines de Maurice au Mozambique reste l’axe principal. Cela explique pourquoi le Mozambique nous a fait cette proposition. Un autre objectif du gouvernement mozambicain est de renforcer les liens ancestraux entre les deux pays.

? Quels sont les secteurs que le Mozambique voudrait voir développer par les entrepreneurs mauriciens ?

L’Information and Communication Technology (ICT) est l’un des principaux domaines.

Le Mozambique est un vaste pays. Cela exige un réseau de communication efficace, afin de relier les provinces. Qui plus est, les autorités mettent l’accent sur l’éducation et la pédagogie. Sans un bon outil informatique, tous les projets en ce sens seront difficilement menés à bien.

Outre l’ICT, je dirais que c’est la santé qui commence, de plus en plus, à devenir le centre des préoccupations des Mozambicains. Personne ne conteste l’expertise médicale mauricienne. Et avec une prise de conscience de l’importance de la santé de la part de la population mozambicaine, Maurice peut vraiment aider ce pays à avancer.

Un autre secteur que le Mozambique aimerait développer est celui de l’automobile. Il recherche l’expertise mécanique ainsi que des entreprises fabriquant des pièces de rechange.

? Qu’en est-il du marché auquel se destine la production des entreprises mauriciennes ?

Ce sera principalement un marché régional. Cela s’insère dans le contexte de la lutte contre l’insécurité alimentaire.

A part le Mozambique lui-même, il faut penser au Malawi, à la Tanzanie et à la Zambie. A titre d’exemple, un nombre important d’individus seront soulagés, à travers la production agricole des entreprises mauriciennes. Une partie des productions sera aussi destinée au marché mauricien ainsi qu’à l’exportation à l’échelle mondiale.

? A part Maurice, quels autres pays ont manifesté un intérêt dans l’investissement au Mozambique ?

L’Inde et le Brésil, incontestablement. L’Inde est très active dans le domaine de la pierre précieuse et de la noix de cajou.

Le Brésil, qui se range désormais devant l’Angleterre dans le classement des superpuissances mondiales, s’intéresse surtout à l’exploitation des mines de charbon et au domaine du gaz.

Maurice se range à côté de ces géants, avec un créneau bien à elle – le secteur des services.

Je tiens à préciser que Maurice est le seul pays, à part le Portugal, à avoir signé un traité de non-double imposition avec le Mozambique. Cela place les entrepreneurs mauriciens dans une situation très privilégiée.

La région, quant à elle, ne porte pas suffisamment d’intérêt au Mozambique. J’ai beaucoup d’espoir en la Commission de l’océan Indien et je suis sûr qu’elle tâchera d’intégrer le Mozambique dans sa stratégie régionale.

? Qu’en est-il des infrastructures dont auront besoin les firmes mauriciennes pour opérer au Mozambique ?

Le gouvernement mozambicain fournit déjà beaucoup d’efforts pour développer les infrastructures. Le réseau routier est parvenu à un niveau très louable, alors que le port de Nakala sera d’une aide précieuse aux entreprises mauriciennes.

Ce port se trouve à côté de Nampula, nouvelle province industrielle.

Propos recueillis par Nazia JODHUN

Nazia JODHUN