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Allemagne : Course contre la montre contre la bactérie E. coli
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Allemagne : Course contre la montre contre la bactérie E. coli
L''''Allemagne, engagée dans une course contre la montre pour identifier la source de l''épidémie provoquée par la bactérie E. coli qui a fait 19 morts, a mis en place vendredi un groupe de travail sur la question.
Au lendemain de l''annonce d''un embargo sur l''importation de légumes frais européens qui a suscité l''ire de Bruxelles, le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a exclu de prendre "le risque d''empoisonner la Russie" en levant l''interdiction.
Les autorités allemandes, qui avaient commencé par incriminer des concombres espagnols avant de se rétracter, continuent de déconseiller la consommation de légumes crus comme les concombres, les salades ou les tomates.
Ces deux derniers jours, 199 nouveaux cas d''intoxication ont été recensés, selon le centre allemand de contrôle des maladies.
Au total, 1.733 personnes ont été infectées en Allemagne depuis le début de l''épidémie début mai et 19 décès ont été enregistrés, dont un en Suède.
Après des jours de mises en garde concernant la consommation de légumes et de fruits frais, un spécialiste allemand a indiqué que l''épidémie semblait marquer le pas.
"Nous avons un peu l''impression que la propagation de l''épidémie ralentit même si pour l''instant aucune donnée ne va clairement dans ce sens", a indiqué Reinhardt Brunkhorst, néphrologue à Hambourg, épicentre de l''épidémie.
Nouvelle souche
Les autorités sanitaires européennes se sont efforcées de rassurer les consommateurs en rappelant que les risques pouvaient être limités en lavant les légumes et les fruits et en se lavant les mains avant de préparer les repas et de passer à table pour éviter la transmission de la bactérie.
"Je lave mes légumes. Je ne veux pas m''en priver mais j''ai des enfants, alors je n''achète que des produits sains et je les cuisine", a confié un programmeur informatique de 43 ans, Max Fehrer, rencontré dans une épicerie bio du quartier berlinois de Kreuzberg.
Les scientifiques peinent à identifier l''origine de la souche qui résiste à de nombreux antibiotiques, suscitant l''inquiétude des scientifiques.
Selon l''Organisation mondiale de la Santé (OMS), la souche n''avait jamais été observée jusqu''ici dans une situation épidémique.
Des cas ont été signalés en Autriche, en République tchèque, au Danemark, en France, aux Pays-Bas, en Norvège, en Espagne, en Suède, en Suisse, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis.
Tous ces cas, sauf deux, concernent des personnes qui résident dans le nord de l''Allemagne ou qui s''y sont récemment rendues au cours de la période d''incubation, soit 3 à 4 jours, ou encore, dans un cas, quelqu''un qui a eu un contact avec une personne venue du nord du pays, a indiqué l''OMS dans un communiqué.
La souche la plus meurtrière
Robert Tauxe, du centre américain de prévention et de contrôle des maladies, a estimé que la souche était probablement l''une des plus meurtrières jamais recensée.
"Nous ne comprenons pas pourquoi elle est si résistante", a-t-il dit à Reuters.
La bactérie incriminée produit des shigatoxines pouvant entraîner des manifestations cliniques variées (diarrhée banale ou sanglante) qui peuvent évoluer vers une complication grave: le syndrome hémolytique et urémique (SHU), qui a déjà été diagnostiqué sur plusieurs centaines de patients.
De nombreux malades ont dû être hospitalisés dans des unités de soins intensifs, certains devant subir des dialyses.
Selon un porte-parole du gouvernement allemand, la chancelière Angela Merkel a mis en place un groupe de travail sur la question et s''est entretenue avec le président du gouvernement espagnol, José Luis Zapatero à propos de l''impact de la crise sur les agriculteurs espagnols".
Relations commerciales
L''épidémie a déclenché une passe d''armes entre la Russie et l''Union européenne.
L''émissaire de l''UE à Moscou a déclaré que l''embargo sur les importations de légumes frais européens imposé par la Russie était contraire aux règles de l''Organisation mondiale du commerce (OMC).
Mais le Premier ministre russe a vertement répliqué.
"L''interdiction est peut-être contraire à l''esprit de l''OMC mais ces concombres qui ont tué après avoir été consommés sentent vraiment mauvais", a-t-il déclaré à Sotchi, s''exprimant pour la première fois sur le sujet.
"Nous attendons de nos partenaires qu''ils nomment au moins la source de cette infection. Ils ne comprennent pas eux-mêmes ce qui arrive. Nous n''allons pas empoisonner notre peuple pour préserver je ne sais quel esprit."
Pointé du doigt dans un premier temps, Madrid envisage de demander des dédommagements à Berlin.
Les Vingt-Sept ont exporté en 2010 pour 594 millions d''euros de légumes vers la Russie. La France, l''Allemagne et la Pologne étaient les premiers exportateurs.
Selon les premiers éléments livrés par les professionnels de la filière, les producteurs français de crudités ressentent très nettement l''impact des craintes liées à l''apparition de l''épidémie provoquée par la bactérie Escherichia coli.
Du côté des distributeurs également le ralentissement de la consommation se confirme, selon la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution.
(Source : Reuters)
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