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Amnesty International et l’ONU mènent une enquête sur les travailleurs étrangers à Maurice

16 juin 2011, 00:00

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Amnesty International et l’ONU mènent une enquête sur les travailleurs étrangers à Maurice

Les conditions de travail des travailleurs étrangers à Maurice inquiètent Amnesty International et l’Organisation des Nations Unies. Une enquête, révèle le syndicaliste Fayzal Ally Beegun, a démarré la semaine dernière et bénéficiera du support financier de l’ONU.

Les usines textiles sont principalement dans le viseur d’Amnesty International et de l’ONU. « Nous avons déjà commencé un projet pilote lundi et avons infiltré une usine textile du nord, où nous avons visité les dortoirs des travailleurs », lance Lindley Couronne, directeur d’Amnesty International. Au total, 54 travailleurs logeraient, selon notre interlocuteur, dans un dortoir de quatre pièces. Des conditions de logement jugées inhumaines par Amnesty International Maurice.

Cette enquête prendra en ligne de compte les procédures de déportation des ouvriers étrangers. « Nous avons pris note que tous les travailleurs déportés n’ont même pas droit à un comité disciplinaire et n’ont pas droit à un avocat. Ce qui est contraire aux clauses de leurs contrats », indique Fayzal Ally Beegun.

Les enquêtes devront se faire à l’insu des directeurs d’usines. « Nous avons suffisamment de contacts pour infiltrer les usines et réunir suffisamment de preuves pour boucler notre enquête à la fin de l’année. Cela permettra de donner un réel aperçu des dures réalités des travailleurs étrangers », soutient Lindley Couronne.

Une conférence-débat est également à l’étude afin de réunir les personnes concernées sur le sort des travailleurs étrangers. « Cette conférence réunira des patrons d’usines, des représentants syndicaux, ainsi que le ministre du Travail, Shakeel Mohamed, qui s’est montré très enthousiaste à l’idée d’y participer », nous confie Lindley Couronne.

Contacté au téléphone, Shakeel Mohamed, qui se trouve actuellement à Genève pour le congrès annuel du Bureau international du travail (BIT), a confirmé son intérêt. « Je suis un homme qui croit dans le dialogue je serai donc présent à cette conférence », a confirmé le ministre à lexpress.mu.

Les travailleurs les plus représentés à Maurice sont les Indiens, estimés à plus de 12 000, selon Fayzal Ally Beegun, suivi des Bangladais, au nombre de 11 000. En troisième position, toujours selon le syndicaliste, se trouvent les Sri Lankais, estimés à environ 9 000. Il y a entre 7 000 et 8 000 ouvriers chinois, et 400 Népalais.