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Anabelle Jeannot : Une cuisine aux couleurs du monde
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Anabelle Jeannot : Une cuisine aux couleurs du monde
Celle qui a repris avec détermination les rênes du restaurant Le Goût du Large, à Grand-Baie, y insuffle une dimension cosmopolite acquise lors de ses années de service à Qatar Airways.
Elle n’a que 27 ans et n’a pas froid aux yeux. Anabelle Jeannot n’est autre que la gérante du restaurant Le Goût du Large, niché à l’ombre des cocotiers, dans le village côtier de Grand-Baie, qui a ouvert ses portes en avril. En l’espace de quelques mois, la jeune femme a métamorphosé cet espace en un lieu convenant à la fois à des apéritifs entre amis, déjeuners, dîners et réceptions.
Anabelle Jeannot démarre son parcours professionnel en 2004, dans le domaine des assurances, chez Albatross. Employée à plein temps après son Higher School Certificate, elle décide d’étudier le marketing par correspondance, à travers le Southern Instituteof Marketing. Toutefois, en 2006, alors que la ligne aérienne nationale du Qatar fait une campagne de recrutement à Maurice, Anabelle est encouragée par sa soeur à se présenter à l’exercice de sélection. «Ce n’était vraiment pas une option de carrière que j’envisageais, ma petite vie tranquille me convenait,mais poussée par ma famille, je me suis présentée à l’open day, puis j’ai passé les quatre entrevues à l’agenda», confie notre interlocutrice. Or, Anabelle est bien loin d’imaginer que cet exercice va changer sa vie. «Je décide donc de saisir cette opportunité d’ouverture sur le monde», dit-elle.
Ce ne sera pas du temps perdu. Embauchée à l’âge de 20 ans comme hôtesse de l’air, elle gravit très rapidement les échelons. «À 25 ans, j’accède au rang de chef de cabine, avec de grosses responsabilités exigées par cette compagnie cinq-étoiles,qui demande beaucoup de son personnel navigant. Unmonde professionnel où onn’a pas le droit à l’erreur», poursuit Anabelle. Cette dernière est d’avis que c’est son évolution à vitesse grand V au sein de Qatar Airways qui lui a donné l’envie de se dépasser. «J’ai été formée pour que le niveau de service soit toujours le meilleur, avec un réel sens de la discipline. En outre, durant ces années de vol, j’ai côtoyé plus d’une centaine de nationalités et ainsi découvert diverses cultures et compris leurs attentes.»
Autant d’atouts engrangés pendant ces années d’expérience qui joueront en faveur d’Anabelle quand l’occasion de changer d’orientation professionnelle s’offre à elle, l’an dernier. «En janvier 2012,en vacances dans l’île, jesuis tombée sur cette opportunité d’affaires : Le Goût du Large, qui avait fermé ses portes, cherchait preneur.Pour moi, c’était une aubaine qui me donnait la possibilité de franchir une nouvelle étape de ma vie. L’entrepreneuriat était un moyen sûr d’effectuer cette transition», soutient Anabelle Jeannot. Aussi, n’hésite-t-elle pas à investir quelque Rs 5 millions en vue de redémarrer les activités du restaurant.
«Mon restaurant est appelé à tenir le haut du pavé àGrand-Baie et il est important de se donner les moyens de réussir», fait-elle remarquer.La clé, pense Anabelle Jeannot,est d’avoir des employéscompétents, afin d’offrir unservice de qualité supérieure.Et c’est avec une équipe de12 personnes qu’elle relèveles défis qu’impose l’industriede la restauration. De fait,le démarrage de son affairen’a pas été des plus simples.
Pluies diluviennes, conjoncture économique difficile sont venues lui mettre des bâtons dans les roues. «Qu’ils’agisse de la clientèle mauricienne ou étrangère, le pouvoir d’achat est en baisse», reconnaît- elle. Ce qui n’exclut pas le fait que pour faire tourner ce restaurant qui accueille près de 500 clients par mois, Anabelle Jeannot doit débourser Rs 650 000 mensuellement en termes de frais.
Animée d’une volonté de fer et d’une vision qu’elle compte bien consolider au fil du temps, la gérante mise sur une clientèle locale (Mauriciens et expatriés) plutôt que touristique, privilégiant la fidélisation de même qu’une croissance à long terme. «Le marché touristique sera pour moi une valeur ajoutée car il est pour l’instant très instable. D’autant plus que le concept du‘all inclusive’ ne favorise pas les commerces de la région»,explique la businesswoman.«Ma stratégie marketingest plus axée sur les gens qui vivent à Maurice, à quij’offre une expérience culinaire unique, en toute simplicité,dans un restaurant pieds dans l’eau.»
En termes de produits, Anabelle Jeannot dit favoriser ceux de son île, notamment les fruits de saison. «Monatout, c’est de proposer seulement des produits frais. C’est ce qui fait notre réputation.» Quant aux recettes, après ses années de voyage à travers le globe, la gérante a opté sans hésiter pour la diversité. «J’ai connu de nombreux hôtels et restaurants aux quatre coins de la planète. C’est dans cet esprit d’ouverture que je veux servir ma clientèle», indique-t-elle. S’agissant des prix, ils sont accessibles à diverses bourses, se situant entre Rs 280 et Rs 800 le plat. Un repas complet allant de l’entrée au dessert revient donc à environ Rs 1 300 par personne, pour un couvert moyen.
Anabelle Jeannot compte sur la saison festive pour faire grimper d’environ 40 % son chiffre d’affaires. La businesswoman semble ainsi bien partie pour voguer vers le large.
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