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Après 15 ans de silence: une dévote allègue avoir été violée par un membre de l’ISKCON

14 mars 2014, 07:58

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Après 15 ans de silence: une dévote allègue avoir été violée par un membre de l’ISKCON

Elle s’était murée dans le silence. Ne pouvant plus soutenir le regard accusateur des membres du temple de l’International Society for Krishna Conciousness (ISKCON) à Phoenix, Dishika (prénom modifié) 32 ans, a décidé de «sortir de son silence», près de 15 ans après. Elle allègue avoir été agressée sexuellement à plusieurs reprises et séquestrée pendant trois jours par un membre exécutif de l’ISKCON de Phoenix.

 

Mardi, la jeune femme a porté plainte à la police de Sodnac contre Hemantgeer Gosai Haulkory, aussi connu comme Gildhari Das. L’homme a été arrêté le même jour, avant de comparaître, hier jeudi 13 mars, devant la Bail and Remand Court. La police a objecté à sa remise en liberté.

 

Pourquoi parler maintenant ? «J’ai pris la décision de le dénoncer quinze ans après parce que je ne peux plus vivre avec ce cauchemar», a-t-elle déclaré à l’express hier. Elle a ajouté qu’elle ne souhaite en aucun cas que d’autres subissent le même sort qu’elle. «Maintenant que l’affaire est entre les mains de la police, je veux que justice soit faite.»

 

Dans sa déposition, cette habitante d’un village du Sud, qui avait 17 ans à l’époque, allègue que le chef de la congrégation l’aurait violée à plusieurs reprises. Une première fois, selon ses dires, le 20 mai 1998. Ce jour-là, il l’aurait «entraînée dans une chambre du temple de Phoenix». La deuxième fois, il l’aurait conduite de force dans un bungalow où il l’aurait enfermée dans une chambre sans fenêtre. Ce ne serait, selon la présumée victime, que le lendemain après-midi qu’il l’aurait déposée à côté d’une station service, non loin du temple.

 

N’ayant, selon ses dires, d’autre choix, elle serait retournée au quartier général de l’ISKCON à Phoenix où elle serait restée pendant deux jours. Elle aurait ensuite regagné le toit familial, à La Flora. Deux jours plus tard, allègue-t-elle, trois dévots seraient venus la chercher pour la ramener au temple. Selon la présumée victime, l’accusé lui aurait fait subir des attouchements. N’en pouvant plus, elle aurait passé une journée à Mahébourg, non loin de la mer. Elle aurait décidé d’appeler une femme du temple pour lui raconter ses problèmes. Dishika lui aurait indiqué vouloir mettre fin à ses jours.

 

«TROIS JOURS DE CALVAIRE»

 

Tentant de la retenir, la femme lui a dit de patienter et qu’elle enverrait quelqu’un la chercher. Aux alentours de 21 heures, c’est le suspect qui serait venu la récupérer. Mais au lieu de l’emmener au temple, soutient la présumée victime, il l’aurait conduite chez lui, en l’absence de sa femme et de ses enfants. Il l’aurait giflée plusieurs fois pour qu’elle accepte de faire tout ce qu’il lui demande. Selon la jeune femme, il lui aurait lancé que cela ne servirait à rien de tout raconter puisque personne ne la croirait de toute façon.

 

C’est chez lui qu’il aurait de nouveau abusé d’elle, à plusieurs reprises. Son calvaire, dit-elle, aurait duré trois jours durant lesquels elle affirme avoir été séquestrée. «Il était très violent. Il m’a même ligotée au lit. Il ne m’a rien donné à manger ou à boire. Sauf le troisième jour vers 10 heures du matin, lorsqu’il m’a vue à demi consciente.»

 

Quelque temps après, affirme-t-elle, des dévots du temple l’auraient approchée pour lui demander de ne rien dire à la police. Selon ses dires, ils lui auraient proposé de se rendre en Inde, puis en Angleterre. Mais à une condition, dit-elle: qu’elle signe une lettre portant la signature d’un médecin et certifiant qu’elle était vierge et qu’elle était consentante au moment de passer à l’acte avec le suspect. Elle aurait d’abord refusé.

 

De retour au temple, des dévots auraient commencé à la torturer moralement. N’en pouvant plus, elle aurait tenté de se suicider à deux reprises. Par la suite, soutient-elle, à cause de sa situation financière précaire, elle aurait accepté de signer cette lettre après de nombreuses autres demandes.

 

En février 2000, elle a quitté Maurice pour s’envoler vers la Grande péninsule. De retour, des membres de l’ISKCON de Phoenix l’auraient dirigée vers un autre temple à Bon-Accueil. Faisant le va-et-vient entre l’Inde et Maurice, elle a rencontré un dévot indien qu’elle a épousé.