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Après la grève d’ouvriers bangladais, plus de 75 autres déportations attendues

4 septembre 2013, 11:17

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Après la grève d’ouvriers bangladais, plus de 75 autres déportations attendues

«Ceux qui ne veulent pas travailler sont libres de partir», confie le directeur des Ressources humaines de l’usine Real Garments, Shyam Hurday. Cela, après la tension qui a régné hier, mardi 3 septembre dans l’enceinte de l’usine après la grève des ouvriers bangladais. Le syndicaliste Ally Beegun explique, lui, qu’au moins 75 employés seront déportés de force. 

 
 Plus de 75 des 450 ouvriers bangladais qui s’étaient mis en grève à l’usine Real Garments de la Tour Koenig seront expulsés du pays, affirme le syndicaliste Ally Beegun, ce matin, mercredi 4 septembre. Pour ce dernier, il s’agit là d’une injustice parce que ces derniers tentaient d’alerter sur leurs conditions de travail en se mettant en grève. 
 
Les autorités avaient déjà décidé de déporter 14 meneurs du mouvement de protestation qui avait gagné ces ouvriers. Mais la déportation des autres n’est pas volontaire, affirme le syndicaliste. Selon lui, le gouvernement veut faire passer une expulsion pour un départ volontaire. Et il soutient qu’il compte alerter le Bureau international du travail, mais également les clients européens de l’usine Real Garments sur la situation. 
 
«Nous avons déjà décidé de déporter une quinzaine d’ouvriers qui sème le trouble mais plus d’une soixantaine ont choisi volontairement de quitter le pays», affirme, lui, le ministre du Travail, Shakeel Mohamed, à l’express, ce mercredi 4 septembre. Le travail en ce sens a déjà démarré avec le Passport Immigration Office et les officiers de police, a-t-il ajouté. 
 
En fait, ces travailleurs bangladais avaient entamé une grève pour protester contre leur condition d’hébergement, la qualité de la nourriture et une baisse dans leurs salaires. Des cadres du ministère du Travail, dépêchés sur les lieux ont affirmé que les dortoirs sont aux normes internationales et que la nourriture est de bonnes qualités. Mais le syndicaliste Ally Beegun allègue que ces cadres n’ont ni visité les dortoirs, ni goûté aux nourritures.
 
Des heurts ont éclaté hier soir entre deux groupes d’ouvriers bangladais : certains étaient pour une reprise du travail, tandis que d’autres persistaient dans leur mouvement de grève. De plus, des affrontements avec les forces de l’ordre ont eu lieu lorsque la tension est montée d’un cran au moment où les cadres du ministère du Travail ont annoncé aux travailleurs que les dortoirs sont aux normes internationales et que la nourriture est de bonne qualité. «Des officiers de mon ministère étaient sur place. Les dortoirs sont aux normes. Les seuls soucis, mineurs soit dit en passant concernent les prises électriques», confirme le ministre du Travail, Shakeel Mohamed.
 
Ces ouvriers bangladais protestaient également contre leur salaire de base fixé à Rs 4 000. Les 14 meneurs parmi les ouvriers ont réclamé que leur base salariale soit augmentée à Rs 8 500. «C’est impossible de trouver un compromis sur cette question. Le salaire est fixé par le ministère du Travail. Si on accepte, cela va créer un précédent et aura un effet domino sur les autres usines», se justifie Shyam Hurday.
 
«Nous avons quand même décidé que les ouvriers qui travaillent à la pièce touchent un salaire de pas moins de Rs 8 500. Le salaire a été versé le vendredi 30 août et Rs 127 000 ont été versées à 193 employés afin qu’ils touchent cette somme», poursuit le directeur des ressources humaines de Real Garments.
 
Or, dimanche soir, la colère a pris le dessus. Lundi soir, la police avait été mandatée à mettre la main sur les fauteurs de troubles afin de les mettre dans le premier avion pour Dacca. Mais leur tâche n’a pas été facile dans la mesure où ceux-ci étaient dispersés dans plusieurs dortoirs.  Ce qui a provoqué, à un moment donné, une action musclée de la Special Supporting Unit quand les esprits se sont échauffés.
 
Voir la vidéo des ouvriers bangladais de Real Garments, en grève au jardin de la Compagnie.