Publicité

Artifices

21 mai 2012, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

Nos politiciens ne mentent pas, mais il leur arrive d’induire en erreur. Ainsi, les dirigeants du pays ont, au Parlement, montré qu’ils ne s’empêchent pas de prendre certaines libertés avec la réalité.

Le cas du ministre des Finances est le plus flagrant. Il vient de faire des commentaires contradictoires sur l’état de l’économie mauricienne. Il justifie ce double langage en affirmant, avec la candeur qui caractérise les enfants, qu’il a délibérément fait une représentation fausse de la situation économique à la Banque mondiale (BM).

Il explique qu’il a voulu faire croire à la BM que la situation du pays est pire qu’elle ne l’est en réalité et que c’est le procédé que l’on utilise pour obtenir un emprunt. Il est vrai qu’un citoyen ordinaire dissimule parfois des informations à son banquier, mais un ministre des Finances qui s’adresse à la première institution financière du monde ne devrait pas chercher à mystifier l’institution bancaire.

Voilà ce qu’argue le ministre au Parlement : «You have to make a case for the loan. You don’t go and ask for a loan saying that everything is fantastic… Now, if you ask for a loan, then you must put forward a case for the loan. Obviously, when you are asking for a loan you have to put the worst case scenario and this is what the Ministry did at that point in time.»

Dans un registre légèrement différent, le Premier ministre a communiqué, mardi dernier, une information qui a été aussitôt démentie par le principal intéressé. Il intervenait sur le scandale du bois de rose, illégalement acheminé de Madagascar à un port asiatique, en passant par Maurice. «In fact, Mr Speaker, Sir, the BIANCO which is a Malagasy anticorruption bureau, has forwarded that copy and they say they are in possession of a recording of a phone conversation implicating a Mauritian politician in this smuggling case», soutient-il.

Quelques heures après, Faly Rabetrano, directeur du BIANCO, prend le contre-pied de cette affirmation : «Le BIANCO n’est en possession d’aucun enregistrement.» La Banque mondiale, elle, n’a pas réagi à la déclaration de Xavier Duval. Mais le ministre sera-t-il écouté la prochaine fois qu’il criera au loup ?