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Arvin Boolell : « Qui dit qu’une rançon a été payée pour Benoit et Maureen Ng Fuk Chong ? »
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Arvin Boolell : « Qui dit qu’une rançon a été payée pour Benoit et Maureen Ng Fuk Chong ? »
Le chef de la diplomatie mauricienne refuse de confirmer qu’une rançon a été versée pour la libération du couple franco-mauricien enlevé à Madagascar la semaine dernière. Pour lui, tout ne peut être dit, les ravisseurs étant très au fait des l’actualité mauricienne.
 
Le rapt du couple Ng Fuk Chong est maintenant derrière nous. Mais, le paiement d’une rançon ne constitue-il pas un dangereux précédent pour les Mauriciens travaillant à Madagascar ?
Je ne comprends pas pourquoi tout le monde est braqué sur la question de rançon. En toute chose, il faut savoir que la vie d’un homme n’a pas de prix. Et puis, il n’y a rien qui dit qu’une rançon a été payée.
Là, vous pratiquez la langue de bois. Pourquoi enlever un couple et les libérer du jour au lendemain ?
Tout ne peut être dit. Il faut ménager certaines susceptibilités. Tout ce qui se dit ici est connu ailleurs. Concernant l’enlèvement de dimanche dernier, il y a eu tout un travail de coordination, ici, à Maurice, ainsi qu’à Madagascar afin de faire libérer le couple Ng Fuk Chong.
Je dois saluer le rôle joué par notre ambassadeur à Madagascar ainsi que celui de l’ambassadeur de France à Maurice et le Chargé d’affaire de l’ambassade des Etats-Unis à Maurice quant à l’issue de l’opération…
Donc, vous ne voulez toujours rien confirmer ?
Je ne comprends pas cette fixation… L’essentiel est que Benoît et Maureen Ng Fuk Chong sont aujourd’hui libres. Il faut savoir qu’à Madagascar, il y a une recrudescence de kidnappings et c’est le résultat d’une pauvreté extrême. Je compte soulever la question au niveau de SADC. On piétine trop avec la situation dans la Grande Ile alors qu’il y a déjà une feuille de route et une loi d’amnistie pour le conseil de transition. L’organisation des élections présidentielles est devenue inévitable.
Retournons la question dans l’autre sens. Est-ce que l’Etat a un protocole concernant le paiement de rançon pour ses citoyens enlevés en terre étrangère ?
Dans n’importe quelle circonstance, je le redis : la vie d’une personne n’a pas de prix. Les autorités sont appelées à s’assurer qu’un citoyen mauricien jouisse de tous ses droits. Si un Mauricien se trouve dans un pays à problèmes, l’Etat doit utiliser tous les moyens nécessaires pour préserver ses droits.
Quittons la région pour la France. Commet se présente l’élection de François Hollande pour Maurice ?
D’abord, nous devons dire un grand merci à Nicolas Sarkozy. Il y a eu une permanence des relations privilégiées entre nos deux pays. Sinon, nous accueillons favorablement l’élection de François Hollande.
Le nouveau président français fait écho aux valeurs du travaillisme. Comme nous, il est contre une société de marché mais pour une force du marché, de justice des institutions et de justice pour la jeunesse.
Nous sommes également heureux de l’élan qu’il veut donner pour sauver l’Europe et l’euro. Pour nous, il est important que la crise de l’euro soit derrière nous car 60 % de nos marchés se trouvent en Europe.
Il faut aussi savoir que les gens avec qui nous avions tissé des liens, au niveau de l’International Socialiste, entre autres, vont être les ministres de François Hollande.
C’est bien beau tout ça… Alors ce sera donc vous le Premier ministre de Maurice en 2018 ?
(Rires gênés) Je crois qu’on a mal interprété certains de mes propos. Ce que j’ai dit c’est que j’espère qu’en 2018, Navin Ramgoolam tiendra encore le flambeau dans le cadre du 50e anniversaire de l’Indépendance…
Mais c’est une ambition légitime….
Qui vivra verra… J’aurais préféré que cette question ne figure pas dans l’interview… Je n’ai parlé que du 50e anniversaire de l’Indépendance et de la légitimité que nous a donné le peuple lors du meeting du 1er mai. L’électorat nous a de nouveau plébiscités et nous, les fidèles lieutenants du Premier ministre, allons consolider son leadership.
Que pouvez-vous nous dire de plus sur les Chagos ? Et la bataille du citoyen britannique Olivier Bancoult ?
Nous avons encore une fois été témoins de la perfidie des Anglais. Après le fameux Order in Council, il y a eu la création d’un parc marin aux Chagos sans notre assentiment et voilà qu’ils veulent le transformer en patrimoine de l’humanité. Maurice se bat toujours pour sa souveraineté sur trois niveaux : 1) diplomatique 2) politique et 3) économique. Le retour des Chagos au territoire mauricien est inévitable.
Notre ambassadeur aux Nations unies fait du bon boulot et le Premier ministre a constitué une équipe de juristes pour étudier toutes les implications juridiques. En ce qu’il s’agit d’Olivier Bancoult, on n’a jamais été contre l’idée qu’il utilise toutes les avenues que lui confèrent son passeport britannique.
S’il y a une chose que les Anglais craignent par-dessus tout, c’est bien leur Privy Council.
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