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Assad Bhuglah : « Six produits additionnels mauriciens peut-être sur le marché américain »

23 janvier 2012, 11:36

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Le directeur du Trade and Policy aux Affaires Etrangères Assad Bhuglah, livre les retombées de la cinquième édition du Trade and Investment Framework Agreement (TIFA) qui s’est tenue cette semaine entre les Etats-Unis et Maurice. Il indique que les Américains sont intéressés par pas moins de 6 nouveaux produits mauriciens.

Il a été principalement question du renouvellement dérogation du third country fabrics lors de cette cinquième édition Trade and Investment Framework Agreement (TIFA). Toutefois, l’on constate que c’est encore le statu quo…..

Il ne faut pas minimiser l’importance du TIFA et ramener cet évènement uniquement aux discussions concernant l’Africa Growth and Opportunity Act (AGOA) et la dérogation du third country fabrics, qui, il faut le souligner, arrive à échéance au mois de septembre. Il faut comprendre que le TIFA est une plateforme qui nous permet de développer des relations directes avec les officiers de l’United States Trade Representative (USTR).

N’empêche que les yeux étaient tout de même rivés sur le renouvellement de la dérogation du third country fabrics. Le ministre des Affaires étrangères, Arvin Boolell, avait lui-même, dans son discours, souligné l’urgence de renouveler cette dérogation…

Nous sommes tous conscients de l’urgence de renouveler cette dérogation. Nous avons eu beaucoup de discussions à ce sujet avec les Américains, qui se sont montrés très réceptifs. De plus, comme vous le soulignez, le ministre Boolell a lancé un appel dans ce sens. On ne peut nous reprocher de ne pas être concernés par cette nécessité. Il nous faut cependant comprendre qu’il appartient au congrès américain de prendre la décision. Nous avons cependant obtenu l’assurance des officiers présents que Maurice a le soutien du président Obama, des démocrates aussi bien que des républicains. Maintenant il faut laisser le temps au temps, il y a des étapes qu’ils ne peuvent brûler.

Et où en sommes-nous avec les discussions au sujet du renouvellement de l’AGOA ?

Nous avons à ce sujet eu des échanges très concluants. L’AGOA arrive à échéance en 2015, et les Américains nous ont suggéré de commencer à réfléchir sur le contenu d’un nouveau AGOA. Il faut savoir que lorsque l’AGOA avait été adoptée par le congrès américain, nous étions alors en 2000. Douze ans se sont écoulés et le contexte a changé. Le modèle économique africain a changé, et il nous faut, en effet, songer que nous sommes davantage présents dans d’autres secteurs de l’économie, à l’instar de la Technologie de l’Information et de la Communication (TIC). Le contenu futur de l’AGOA devra nous permettre de mieux exploiter ces secteurs.

On a cru comprendre qu’il y a aussi eu des discussions pour l’exportation de nouveaux produits sur le sol américain. Quels sont ces produits au juste ?

Les Américains ont été impressionnés par la confiture produite à Maurice, les lunettes Plastinax Austral, les fleurs, le rhum, les ananas ainsi que le miel rodriguais. C’est une très bonne chose pour nous. Maintenant, la balle est dans notre camp : si nous voulons voir ces produits atterrir sur le marché américain, ce sera aux opérateurs de se montrer professionnels. Il y aura des critères spécifiques qu’il leur faudra respecter, notamment les conditions sanitaires, d’emballage entre autres. D’autre part, les officiers de l’USTR mèneront prochainement une enquête auprès des consommateurs américains afin de savoir si ces produits peuvent plaire.

La sixième édition du TIFA se tiendra l’année prochaine, mais y aura-t-il entre-temps des consultations entre Maurice et les Etats-Unis pour faire le suivi ?

Nous avons déjà établi un calendrier de rencontre via vidéo conférence, où prendront aussi part des représentants du secteur privé. Nous leur informerons sur nos capacités de production, concernant les produits qu’ils ont jugés intéressants, alors qu’eux, de leur côté, nous tiendront au courant des conclusions de l’enquête menée auprès des consommateurs américains.

Les relations commerciales avec les Etats-Unis sont, semble-t-il, bien avancées, à un moment où la crise économique bat son plein. Le Premier ministre ne cesse lui-même de répéter qu’il nous faut être prudent avec les marchés où Maurice est d’habitude présent, à l’instar des Etats-Unis justement…

Nous avons eu la garantie des Américains, que nous ne serons pas affectés par la crise économique. D’ailleurs, ils nous ont confié qu’il y a des signes de reprise économique dans plusieurs secteurs. Nous pouvons ainsi être rassurés.

 Propos recueillis par Thierry Laurent