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Athlétisme : De l’action, rien que de l’action !
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Athlétisme : De l’action, rien que de l’action !
Aux âmes bien nées, la valeur n’attend pas le nombre des années. Le cadet Julian Sévère a incarné à la perfection ce proverbe tiré du Cid de Pierre Corneille samedi au stade Germain- Comarmond à Bambous où se tenaient les championnats d’athlétisme seniors Vital.
Grâce à un sixième et dernier essai monstrueux de 61m67, avec un javelot de 800 grammes, précisons-le, soit 100 grammes de plus que le poids de l’engin utilisé par les cadets, il a enlevé le concours et séduit les responsables de l’Association mauricienne d’athlétisme (AMA) au point où ils ont voulu, à titre exceptionnel, saluer sa performance et son jeune âge en le sacrant meilleur athlète de la compétition, reléguant au second plan, pour ce faire, la table de cotation. En féminin, la palme est revenue à la sprinteuse Mary Jane Vincent, vainqueur du 100 m en 12.21, chrono grâce auquel elle a récolté 976 points.
Le vendredi 15 juin au stade Germain- Comarmond, Julian Sévère, qui défendait alors les couleurs du collège Le Bocage, avait amélioré le record scolaire cadet du javelot en projetant l’engin de 700 grammes à 61m76.
Samedi, il retrouvait une aire de lancer qu’il connaît bien pour relever un formidable défi : tenter d’accrocher une place sur le podium face à des lanceurs plus âgés mais surtout en composant avec un javelot de 800 grammes, plus lourd de 100 grammes que celui utilisé par les cadets.
S’attendait-il à pareil exploit ? « Pas vraiment, répond Julian Sévère. Je pensais que c’était impossible de passer la barre des 60 mètres vu que le javelot faisait 800 grammes. Vendredi, avec un javelot de 700 grammes, j’avais réussi 61m76 aux Inter collèges. » C’est pourtant le recordman national de la spécialité, le Rodriguais Fabio Ramsamy, qui donne le ton d’entrée. Dès le premier essai, il marque son territoire en sortant un 61m47 qui semble le mettre à l’abri de tout danger.
Le premier adversaire à s’en approcher est Kurty Blaise qui réussit 60m65 à son troisième essai. Tout laissait croire jusqu’au cinquième essai que le jeune Julian Sévère allait se contenter du bronze, ce qui aurait pu paraître logique, vu son âge. Mais au sixième et dernier lancer, après une longue course d’élan, il réussit le geste technique parfait et catapulte l’engin à 61m67. Il tue le concours. Fabio Ramsamy ne réussira que 59m80 à son sixième essai et Kurty Blaise 55m05.
« Je suis très fi er de ma performance», a ajouté Julian Sévère. Recordman de Maurice poussin du disque et du javelot, recordman minime et cadet du javelot, avec 55m55 et 61m71 respectivement, il vise désormais le record national junior avec son engin préféré.
Il espère l’année prochaine faire mieux que les 65m66 (Ndlr : record national juniors) réalisés par le Rodriguais David Lam Vo Hee le 11 juin 2004 à Campdu- Roi. Julian Sévère, qui lance depuis l’âge de 9 ans, quand il intégra le club Curepipe Warriors, songe aussi aux Jeux des îles de l’océan Indien de 2015 à La Réunion.
Rosun : stage et compétition en France
Le javelot a été à l’honneur en féminin également par l’intermédiaire de Jessika Rosun, 21 ans, qui a remporté l’or, amélioré son record personnel, sa meilleure performance de la saison et réalisé les minima qualificatifs pour les championnats d’Afrique seniors au Bénin (Ndlr : ils sont de 48m50) en réussissant 48m53 à son sixième et dernier essai. « Je suis très contente de ce titre de championne de Maurice mais en même temps un peu déçue car j’étais venue aujourd’hui (Ndlr : samedi) pour faire bien plus que 48 mètres. J’ai commis quelques fautes techniques. J’ai pris part à trois compétitions avant, ça passait bien. Je m’améliore à chaque compétition. Je peux aller bien plus loin que 48m53 », assure-t- elle.
Jessika Rosun, dont le record personnel était de 48m15, performance qui lui valut de prendre la troisième place aux derniers Jeux des îles aux Seychelles, avait réussi son meilleur lancer de la saison, le 2 juin, durant le volet épreuves ouvertes des championnats nationaux juniors en atteignant 47m94.
Elle ne sera, toutefois, pas du voyage au Bénin car elle sera en stage dans l’Hexagone au mois de juillet et prendra part aux championnats de France espoirs les 14 et 15 juillet à Reims. « Je devrais trouver là-bas des compétitrices assez fortes pour me pousser au-delà de 48m53 », estime-t- elle. « Si tout se passe bien, je devrais aller au-delà des 50 mètres.
Aujourd’hui (Ndlr : samedi), j’ai commis quelques fautes qui m’ont fermé la porte des 50 mètres. Ce n’était que ma quatrième compétition de l’année. Je suis sûre que ça ira à ma prochaine sortie et que je ferai plus de 48 mètres », affirme-t-elle, en remerciant son entraîneur Joël Sévère.
« Il a toujours été là, il m’a soutenue tout le temps, encore plus cette année. Merci aussi au TFES qui m’aide à gérer les études et le sport », remarque-t-elle.
Les lancers ont été en haut de l’affiche samedi puisque le spectacle était aussi au disque où Elvino Pierre- Louis, 28 ans, a réalisé 49m61 à son cinquième essai pour s’approprier la médaille d’or. « Je suis satisfait. Je sens que je suis régulier à 49 mètres. J’ai réussi trois quatre essais à 49 mètres. J’aurais aimé réussir ne serait-ce qu’un lancer au-delà des 50 mètres. Je visais tout d’abord le titre de champion de Maurice. Mon objectif était de défendre mon titre. Un essai à plus de 50 mètres m’aurait fait plaisir », a-t-il déclaré.
Elvino Pierre-Louis avait réalisé les minima qualificatifs pour le Bénin depuis les Jeux des îles des Seychelles et les 53m23 qui avaient été synonymes alors de médaille d’argent et de record de Maurice.
« J’attends confirmation que je fais partie de la sélection qui ira au Bénin. A l’entraînement, j’ai déjà réussi 57 mètres. C’est possible de lancer aussi loin en compétition aussi. C’est une question de préparation.
La plupart des lanceurs qui font 57 mètres se déplacent, ils vont en Afrique du Sud par exemple. Stéphane Nativel, le Réunionnais, médaillé d’or aux derniers
Jeux des îles, a fait plus de deux mois en Afrique du Sud au début de la saison. Il vaut 55 mètres actuellement. Je peux faire mieux si je me déplace aussi avec mon coach (Ndlr : Joël Sévère) pour des stages et des compétitions avec des lanceurs meilleurs que moi et qui peuvent provoquer ce déclic », observe-t-il. Celui qui a fait forte impression aussi, samedi, est le sauteur Teeveelen Veeramundar, 19 ans.
Elève en dernière année au collège Saint Andrew, il a atteint 15m00 à son premier essai au triple saut. « Mon record personnel est de 15m15. Il a été réalisé au début de l’année dernière. 15m00, cela équivaut à ma meilleure performance cette saison. Mon objectif est de réussir 15m60
et de réaliser les minima des championnats du monde juniors. Je pense en être capable si j’ai encore une ou deux compétitions. Cela me permettrait de battre le record national juniors de Vissen Mooneegan qui est de 15m25 », souligne-t-il. Cela fera bientôt neuf ans que Teeveelen Veeramundar pratique les sauts. Il avait fait ses débuts en athlétisme sous la férule d’Hervé Seerunghen. « Je remercie mes parents, le Dr Allan Narraidoo et Hervé Seerunghen pour leur soutien », conclut-il.
Le sprint aura été quelque peu relégué au second plan mais aura tenu en haleine tous ceux présents, en masculin autant qu’en féminin, où le duel attendu entre Mary Jane Vincent et Elodie Pierre-Louis aura accouché d’une égalité parfaite, une victoire chacune. Mary Jane Vincent l’a emporté sur la distance reine en 12.21 contre 12.27 à sa rivale.
Sur le demi-tour de piste toutefois, c’est Elodie Pierre-Louis qui a eu le dernier mot en 25.18 contre 25.24 à Vincent.
Mary Jane Vincent a pris la première place au classement de la meilleure athlète grâce à son chrono sur 100 m qui lui a rapporté 976 points. Elodie Pierre-Louis a elle enlevé la deuxième place grâce à son temps sur 200 m qui correspondait à 962 points à la table de cotation. « C’est sur 100 m que j’ai eu le maximum de points. Je suis satisfaite après un début de saison à problème avec une blessure à la jambe droite. En mai dernier, l’inflammation que j’avais s’est transformée en élongation. Il m’a fallu deux mois de repos. J’ai dû redoubler d’efforts à l’entraînement avec mon entraîneur Karl Paul pour rattraper le retard. Heureusement, la forme revient », se réjouit Mary Jane Vincent.
Elle aura l’occasion d’améliorer ses temps au Bénin et entrevoit une possible participation à ses premiers Jeux Olympiques à Londres. « C’est un rêve ! Je ne suis jamais allée aux Jeux Olympiques. Ce rêve pourrait devenir réalité si tout se passe bien », confi e-t-elle.
Même du fond de sa retraite sportive, prise en juillet 2010, Stéphan Buckland est toujours percutant. Il a mis tout le monde d’accord en masculin sur 100 mètres en ralliant l’arrivée dans le temps de 11.06 avec un vent contraire de -3.9 /s, laissant plus d’interrogations que de réponses. Au 200 mètres, Baptiste Brasse, qui s’entraîne avec Stéphan Buckland, s’est imposé facilement en 21.97. Le grand absent dans ce secteur de l’athlétisme aura été Fabrice Coiffic, actuellement en stage en France, tout comme Annabelle Lascar dont l’absence s’est fait sentir au 400 et au 800 mètres.
 
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