Au moins 38 personnes sont décédées dans le naufrage d’un boutre dans la nuit de lundi à mardi, au sud de l’île de la Grande-Comore. 61 personnes ont été blessées.

Les circonstances ne sont pas encore connues, mais une surcharge combinée à un mauvais état du navire semble d’ores et déjà en cause. Le colonel Mouigni Daho, le chef du Centre des opérations de secours et de protection civile (Cosep) et son équipe n’excluaient pas mardi un bilan plus dramatique du naufrage du boutre Madjiriha survenu dans la nuit de lundi à mardi dans l’archipel des Comores.

“Le nombre de morts pourrait augmenter []]…], il ne faut pas exclure que des passagers soient coincés à l’intérieur du bateau”, a d’ailleurs déclaré le coordinateur des secours du Croissant Rouge comorien, Arfachad Salim.

Mardi  après-midi, les circonstances exactes du naufrage n’étaient pas encore connues mais Arfachad Salim a toutefois évoqué la possibilité d’une “surcharge” du navire pour expliquer l’accident. Au regard du bilan provisoire, il est évident que l’embarcation était surchargée. Les billets d’avion entre les îles de l’archipel étant onéreux par rapport au salaire moyen, le boutre reste donc un moyen de transport bon marché très prisé. “Ce boutre-là était en très mauvais état” affirme l’avocat saint-pierrois Saïd Larifou. Face à l’ampleur de la catastrophe, le représentant du parti politique comorien Ridja a décidé de se rendre aux Comores dès aujourd’hui. Le mauvais temps serait également à l’origine de l’accident. Un bateau de secours a même failli être renversé par l’océan déchaîné.

Le capitaine rescapé

Le naufrage du boutre s’est produit en face du village de Chindini, à l’extrême sud de l’île. Le bateau avait quitté la capitale Moroni en fin d’après-midi, pour se rendre dans une autre île de l’archipel des Comores, Anjouan. Les survivants, qui pour certains avaient nagé en direction des côtes pour alerter les secours, ont été pris en charge par les centres hospitaliers de district à Foumbouni et Ouziwani et les corps transportés au centre hospitalier national El-Maarouf à Moroni. L’établissement de santé dispose des moyens de conservation des corps avant leur identification.

 L’audition du capitaine du boutre, qui figure parmi les rescapés, devrait permettre de déterminer les circonstances exactes de la catastrophe. Les naufrages d’embarcations sont assez courants aux Comores, notamment en raison de conditions de navigation souvent difficiles. Très régulièrement, les victimes sont des candidats à l’immigration clandestine qui tentent depuis Anjouan de gagner la quatrième île géographique de l’archipel, Mayotte.

Le Journal de l’île de la Réunion, 10 août 2011.