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Australie : Incertitude politique après les élections générales

22 août 2010, 00:00

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Sur la base des résultats disponibles après dépouillement de 78% des suffrages, ni les travaillistes au pouvoir ni l''''opposition libérale-nationale ne semblent en mesure d''atteindre la majorité absolue de 76 sièges sur 150.


Selon les commentateurs, les deux partis devraient obtenir environ 70 sièges chacun. Leurs dirigeants devront donc s''assurer l''appui d''élus indépendants ou écologistes. D''après les projections, les indépendants seront au nombre de quatre et les verts d''un ou deux.


Deux scénarios semblent se dessiner, même s''il faudra plusieurs jours pour attendre le résultat définitif du scrutin: un gouvernement conservateur soutenu par les élus indépendants ruraux ou un gouvernement travailliste avec l''appui d''une poignée de députés de la mouvance écologiste.


Le chef de file du parti vert australien, Bob Brown, a rencontré dimanche le Premier ministre sortant, Julia Gillard, précisant qu''il n''avait conclu aucun accord et se tenait prêt à s''entretenir également avec le chef de l''opposition conservatrice, Tony Abbott.


Pour Gillard, première femme portée à la tête du gouvernement australien qui avait pris l''initiative de convoquer ces élections anticipées, le Parti travailliste est le mieux placé pour former un gouvernement stable.


"Je pense que c''est un élément crucial", a-t-elle déclaré dimanche en soulignant que son parti, même privé de majorité absolue, restait le premier parti du pays.


Contestant cette interprétation du vote, Tony Abbott a, lui aussi, annoncé l''ouverture de négociations avec les indépendants en vue de la formation d''un gouvernement. "Ce qui est clair, c''est que le Parti travailliste a définitivement perdu sa majorité, ce qui veut dire que le gouvernement a perdu sa légitimité", a-t-il dit.


Sa coalition libérale-nationale, qui a gouverné pendant douze ans avant que les travaillistes ne la délogent en 2007, a promis d''annuler trois projets gouvernementaux majeurs: l''introduction d''une nouvelle taxe sur le secteur minier, le développement d''un réseau national de communication par fibre optique et la création d''un système d''échange de crédits carbone.


Julia Gillard, arrivée au pouvoir en juin à la faveur d''une fronde au sein du Parti travailliste, conduisait pour la première fois son parti aux urnes, tout comme Tony Abbott.


Les deux partis ont promis de réduire l''immigration dans un pays préoccupé par les arrivées de "boat people" d''Asie du Sud-Est, et annoncé des plans ambitieux pour ramener les finances australiennes à l''excédent dans les trois ans.


Les analystes économiques prédisent une baisse de la Bourse à la reprise des transactions lundi en raison de l''incertitude politique, qui devrait également peser sur le dollar australien.


Peter Costello, ancien ministre des Finances, juge lui que l''Australie, seule économie développée à ne pas être entrée en récession durant la crise, s''oriente vers un gouvernement fragilisé susceptible de chuter. "Il est tout à fait possible qu''avec une situation aussi instable, nous serons de retour aux urnes dans un an", a-t-il dit.