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Avnish Gungadurdoss : la richesse intellectuelle pour combattre la pauvreté matérielle

18 novembre 2012, 00:00

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Avnish Gungadurdoss : la richesse intellectuelle pour combattre la pauvreté matérielle

Un lauréat au grand cœur, qui s’est pris de passion pour le développement de l’humain. Ainsi pourrait-on résumer Avnish Gungadurdoss. Ce Mauricien actuellement en Colombie pour Instiglio, organisation non gouvernementale (ONG) qu’il a cofondée aux Etats-Unis. Rencontre…

«Je travaille avec le gouvernement colombien pour mettre en œuvre deux projets visant à réduire les taux élevés de grossesses chez les adolescentes et d’abandon scolaire», dit Avnish Gungadurdoss, originaire de Vacoas dont le rêve américain consiste à réaliser celui des autres. Et ce, après avoir fondé en début d’année une ONG à but non lucratif œuvrant pour le développement, Instiglio,  avec deux de ses camarades à Harvard, aux Etats-Unis, où il a fait ses études universitaires. A 26 ans, il se retrouve à Bogota pour le compte de son ONG.

Pour faire simple, Instiglio a pour principe d’agir en intermédiaire financier entre les parties prenantes d’une action sociale, à savoir les ONG, les instances gouvernementales et les financeurs. En mettant en place des « Social Impact Bonds », soit des contrats garantissant l’efficacité de l’action d’une ONG. Instiglio assure que les fonds publics ne sont déboursés que si l’ONG en question délivre les services définis, avec l’impact espéré. Instiglio se charge de trouver des financeurs privés pour la mise en place initiale du projet.

Il ne s’attendait probablement pas à se retrouver en Colombie, quand il obtint une bourse d’Etat dans la filière scientifique au Higher School Certificate, en 2004. Le parcours de ce Mauricien commence d’abord au Dartmouth College, dans le New Hampshire aux Etats-Unis, où il étudia les mathématiques et l’économie. Il décroche, ensuite, un Master en Administration publique et développement international de la prestigieuse Harvard Kennedy School.

Pourtant, malgré les lauriers académiques, le jeune homme s’est découvert une passion pour l’humanitaire. «Certaines de mes activités extracurriculaires à Dartmouth étaient des voyages à fins de service communautaire. Je me suis retrouvé à travailler dans des soupes populaires à Washington pour nourrir les sans-abris», raconte Avnish Gungadurdoss.

Petit à petit, il se passionne pour l’économie appliquée au développement humain en milieux pauvres. Il assiste le professeur Pascaline Dupas, qui faisait des recherches sur la prévention de la malaria au Kenya. C’est ainsi qu’il découvre le MIT Poverty Action Lab, une organisation de recherche sur les programmes de développement, qu’il rejoint après l’obtention de son diplôme à Darthmouth. Cela le conduira en Inde, où il pilotera un programme de sensibilisation sur les inégalités des genres dans les exercices électoraux.

A la passion, il joindra l’action. En deuxième année d’université, il entreprend une traversée des Etats-Unis à vélo, soit 6 000 km pendant deux mois, pour récolter $ 4 000 pour promouvoir le logement abordable dans les communautés pauvres. Pour dire qu’il n’est pas le genre de tête pensante à s’enfermer dans une bibliothèque. Il fait même du mentorat pour les étudiants internationaux à Dartmouth, dirigeant le programme d’orientation pour ces mêmes étudiants pendant trois ans.

Durant son séjour aux Etats-Unis, il aura, également, l’occasion de voyager. S’intéressant à la culture juive, il s’embarque sur un projet qui le conduira en Ukraine et en Pologne, dans les camps de concentration, dont celui d’Auschwitz.
«J’étais vraiment ému, car en même temps, c’était une expérience profondément humaine que d’être en ces lieux et d’imaginer ce que cela a dû être au temps des camps», confie Avnish Gungadurdoss.

Chez Instiglio, après ce qui semble s’acheminer vers un premier succès en Colombie pour l’ONG, Avnish Gungadurdoss et ses compères pensent déjà à de nouveaux projets de développement.

«Nous en développons en Inde, autour d''''un programme d''éducation pour les filles. Et au Ghana, pour soutenir les programmes de formation pour les jeunes», explique-t-il. A savoir s’il faut s’attendre à voir une antenne d’Instiglio à Maurice, le jeune homme n’exclut pas cette possibilité.