Publicité

Benjamin Netanyahu voit Sarkozy mais fuit les journalistes

12 novembre 2009, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Benjamin Netanyahu voit Sarkozy mais fuit les journalistes

Benjamin Netanyahu a rencontré le mercredi 11 novembre Nicolas Sarkozy mais a fui la presse à l''''heure où la menace du président palestinien Mahmoud Abbas de ne pas briguer un nouveau mandat braque de nouveau les projecteurs sur le blocage du processus de paix au Proche-Orient.

Le président français a reçu le Premier ministre israélien pendant une heure et quarante minutes dans ses appartements privés du palais de l''Elysée.

C''est aussi la durée, à la minute près, de l''entretien que Benjamin Netanyahu avait eu deux jours auparavant avec le président américain Barack Obama, à Washington.

Mais c''est à peu près tout ce que la délégation israélienne et l''Elysée ont laissé filtré, en dehors d''un communiqué commun de trois paragraphes.

Il y est dit que les deux dirigeants ont évoqué "les moyens de relancer sans délai le processus de paix" et "marqué leur accord pour déployer tous les efforts dans ce but". Il est aussi dit qu''ils ont parlé du dossier nucléaire iranien.

Contrairement à ses deux précédentes rencontres avec Nicolas Sarkozy à l''Elysée, Benjamin Netanyahu, raccompagné jusqu''à sa voiture par le président français, est reparti sans dire un mot aux journalistes qui l''attendaient.

Nicolas Sarkozy réclame à chaque occasion le gel de la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens, condition, estime-t-il, d''une relance du processus de paix.

Le président français, qui recevra vendredi son homologue syrien Bachar al Assad, a aussi apporté son soutien à Mahmoud Abbas en lui demandant mardi de poursuivre son action "au service des Palestiniens et de la paix".

Netanyahu insiste pour sa part sur la nécessité de prendre en compte la "croissance naturelle" des familles de colons et de bâtir de nouveaux logements pour les Juifs à Jérusalem-Est.

La veille de sa venue à Paris, le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, a reconnu qu''il y avait "un vrai différend politique" entre le Premier ministre israélien et Nicolas Sarkozy.

Rebuffade américaine ?

"Nous avons pensé et pensons toujours que le gel des colonisations, c''est-à-dire ne pas coloniser pendant qu''on parle, serait absolument indispensable", a-t-il dit.

La poursuite de la colonisation israélienne est aussi une pomme de discorde entre Israël et Barack Obama, qui a réservé un accueil plutôt froid, lundi, au Premier ministre israélien.

Contrairement à l''usage, il l''a reçu dans son bureau ovale en l''absence de journalistes et de caméras de télévision, ce que les journaux israéliens ont interprété comme une rebuffade.

C''était en tout cas une façon pour Obama d''éviter de donner l''image d''une rencontre amicale avec Netanyahu pour contrebalancer de récents propos de sa secrétaire d''Etat.

Hillary Clinton avait indisposé les Palestiniens en félicitant le dirigeant israélien d''avoir proposé "des restrictions sans précédent aux colonies".

Barack Obama a aussi mécontenté le monde arabe en cessant d''exiger qu''Israël cesse d''agrandir ses colonies et en ne lui demandant plus que des marques de "modération".

Mercredi, un haut responsable israélien voyageant avec le Premier ministre a assuré que la rencontre à la Maison blanche avait permis de "briser la glace" entre les deux hommes.

"Lors de cette entrevue, Netanyahu et Obama ont établi une vraie relation", a-t-il dit.

Washington maintient aussi la pression sur les Palestiniens.

Le secrétaire général de la Maison blanche, Rahm Emanuel, a ainsi déclaré que les pourparlers israélo-palestiniens devaient reprendre "sans conditions préalables", alors qu''Abbas a de nouveau exclu mercredi une reprise des négociations sans arrêt de la construction des colonies juives en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

Les Palestiniens ont rejeté l''offre de Benjamin Netanyahu de limiter provisoirement à 3.000 logements les constructions dans les colonies de Cisjordanie.

Les perspectives de relance du processus de paix semblent ténues tant que l''avenir politique de Mahmoud Abbas reste incertain.

(Source : Reuters)