C’était l’un des moments forts au lancement officiel de la campagne «Exigeons la dignité» d’Amnesty Maurice. Le témoignage du Malgache Benji Rakotosaona a marqué les esprits.

La campagne «Exigeons la dignité», elle-même, a pour principal objectif de mettre un terme aux violations des droits humains qui font sombrer les gens dans la pauvreté et les y maintiennent. A cette occasion, outre Benji Rakotosaona, ont pris la parole le  Professeur Xavier Godinot, délégué régional du Mouvement International ATD Quart Monde pour l''''Océan Indien, et auteur du livre «Eradiquer la Misère», et le directeur d’Amnesty International Maurice, Lindley Couronne.

Benji Rakotosaona, pour sa part, était venu spécialement pour l’occasion de Madagascar pour apporter son témoignage. Un témoignage vibrant d’émotion et de vie.

Se sentir ignoré, inexistant, airé dans un environnement qui n’a rien d’un paradis, se sentir inutile, extérioriser cette profonde souffrance par la violence, vivre au sein de cette violence engendrée par le désespoir, ce fut le quotidien de Benji Rakotosaona pendant de nombreuses années.

C’est, en effet, dans une des niches d’extrême pauvreté de Tana, à Madagascar, que Benji Rakotosaona voit le jour, voilà 27 années de cela. Promis à un quotidien qui consiste simplement à survivre, Benji décidera, lui, de prendre son destin en main.

Grâce à ce désir viscéral de s’en sortir, et aussi à travers les rencontres faites, Benji Rakotosaona a réussi à se construire une vie autre que celle que lui avait imposée le destin.

Si aujourd’hui, Benji Rakotosaona a tout d’un jeune épanoui et heureux, dans son regard, on aperçoit tout de même cette souffrance engendrée par ce quotidien cauchemardesque dans les rues de Tana.

Fort de ce passé que personne n’aurait voulu connaître, il arrive à poser des mots sur ce supplice, et cela de façon pertinente en utilisant des mots simples mais qui ne laissent pas de marbre.

C’est vrai, quelques fois, les mots s’embrouillent dans sa tête. Benji Rakotosaona a tellement de choses à dire, tellement à partager, qu’il lui est quelques fois difficile de faire le tri pour s’exprimer…

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