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Bernard Li Kwong Ken : «Le public sanctionnera tout mauvais usage de la Corporate social responsibility»
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Bernard Li Kwong Ken : «Le public sanctionnera tout mauvais usage de la Corporate social responsibility»
Bernard Li Kwong Ken, General Manager du Bel-Ombre Foundation for Empowerment, estime que s’il y a mauvais usage de la notion de Responsabilité sociale des entreprises, le public saura sanctionner les excès.
Il est estimé que dans plusieurs pays européens, l’engouement pour la CSR a tout d’une mode médiatique et managériale. Est-ce trop simplificateur pour vous ?
Il faut de tout pour faire un monde. La CSR a pris naissance en cette ère de la globalisation ou les multinationaux font d’énormes bénéfices et on peut considérer qu’il est naturel qu’ils viennent apporter leur pierre pour embellir l’édifice dans lequel on vit. Je crois qu’il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Il y a énormément de positif dans cette démarche.
N’avez-vous pas le sentiment que la CSR permet quand même des opérations publicitaires ou de communication ?
Que celui qui n’a pas péché jette la première pierre aux entreprises… La CSR a été au départ, une initiative volontaire et repris en une contribution statutaire par la suite par l’autorité centrale parce que beaucoup ne faisaient pas les efforts nécessaires.
Tout travail méritant salaire et toute bonne action méritant reconnaissance, est-ce que la visibilité découlant d’une initiative de CSR est contre l’éthique ? Personnellement je ne le crois pas.  Certes, il y en a qui en font trop… et alors ? Le public est le seul juge, en sanctionnant les excès.
«Nous travaillons pour des gens meurtris dans leur âme(…) Nous devons leur faire comprendre qu’il existe un autre monde», avez-vous déclaré récemment. Après deux ans d’opération de la BOFE, avez-vous le sentiment qu’ils aperçoivent cet autre monde?
Situons l’enjeu… Bel-Ombre et ses alentours est une des régions les plus pauvres, d’après le Rural Development Index – 2002 du CSO, avec cinq des quinze villages les moins développés. En un an d’opération, car la première année ayant servi à labourer le terrain, les résultats probants sont là. Sur les quelque 300 stagiaires du Lifeskills Management de Caritas, 100 dames ont déjà trouvé de l’emploi, les jobs de Villas Valriche étant à leur portée. Cela alors que la population locale n’arrivait pas à intégrer les premiers hôtels, ouverts en 2004, faute de formation appropriée et soutenue, à portée de main. Cent autres sont sur la bonne voie, le reste faisant l’objet de soutiens additionnels. Comprenez par là que c’est le développement socio-économique qui pourrait assurer un développement communautaire soutenable, pas l’assistanat. Parallèlement, BOFE s’attaque aux autres problèmes et fléaux d’une façon systématique.
Parvenez-vous à faire concilier le monde feutré de Villas Valriche et celui des habitants de Bel-Ombre ?
Je ne m’attends certes pas à des miracles mais la volonté de tout un chacun est là, même au niveau du gouvernement…  Mais c’est l’objectif ultime et cela prendra du temps. Rome was not built in one day.
Propos recueillis par Iqbal KALLA
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