Les étudiants de l’Université de Maurice reprochent à Rama Sithanen de ne pas avoir considéré l’abolition du Best Loser System (BLS) dans son rapport sur la réforme électorale. L’ancien ministre des Finances soutient, pour sa part, qu’il ne peut se permettre d’être « un idéaliste ».

Divergences entre les jeunes de l’université de Maurice (UoM) et Rama Sithanen. Lors d’une conférence organisée ce vendredi 3 février à l’Université de Maurice sur la réforme électorale, les étudiants ont, en effet, reproché à l’ancien ministre des Finances sa tiédeur vis-à-vis du Best Loser System (BLS).

Un système que plusieurs d’entre eux jugent archaïque et dépassé. « Votre rapport comprend de bonnes intentions certes, mais il fallait en finir une bonne fois pour toutes avec ce système qui ne répond pas aux attentes de la jeunesse mauricienne », a ainsi indiqué l’un d’eux.

Ces derniers ont aussi accusé Rama Sithanen de privilégier les « dinosaures de la politique ». « Votre réforme ainsi que le système actuel ne donnera jamais la chance aux jeunes d’émerger en politique », a lancé d’autres étudiants.

Le principal concerné Rama Sithanen a, pour sa défense, avancé que le système politique actuel ne lui permet pas d’être « idéaliste ». « Je comprends les motivations de ces jeunes. Lorsque j’avais 22 ans, je rêvais aussi d’un monde meilleur sans communalisme. Mais je ne peux proposer une réforme qui va porter préjudice aux minorités. Vous ne pouvez pas réaliser le drame que cela pourrait provoquer », a-t-il expliqué.

L’ancien Grand Argentier soutient qu’il ne peut proposer une réforme électorale qui allait être rejetée à l’unanimité par la classe politique et les minorités. Rama Sithanen a cependant déclaré que la formule qu’il vient proposer ne fait que garder les objectifs du BLS, mais change en revanche le mécanisme. « Il est faux de dire que je n’ai pas à cœur l’intérêt national et l’intérêt des jeunes. Mon rapport stipule, par exemple, qu’une personne souhaitant prendre part à des élections ne sera plus obligée de dévoiler leurs appartenances ethniques », a-t-il affirmé.