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Bhavik Desai « Les investisseurs étrangers reviennent à la Bourse de Maurice »

5 juillet 2010, 09:04

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Le Research Analyst ches Axys Stockbroking Ltd commente l’évolution des cours à la Bourse de Maurice.

 

La Bourse locale est en hausse constante, à l’opposé des grandes places internationales. Comment expliquez-vous cette tendance ?

A Maurice, les compagnies listées ont déclaré des dividendes supérieurs à ce qu’on attendait. La Mauritius Commercial Bank (MCB)versera des dividendes similaires à l’année écoulée, en dépit du fait que ses profits sont en baisse. Et Ciel Textile, évoluant dans une industrie manufacturière en contraction, a généré ses bénéfices. Ce sont là des signes positifs qui attirent les investisseurs et, par ricochet, ont une incidence sur l’indice boursier.

Sur le plan international, les marchés sont sensibles. Une annonce, aussi anodine qu’elle soit, peut tirer la Bourse vers le bas ou le haut. Lors du sommet du G20 (regroupant les 20 plus grandes économies mondiales), le président américain a plaidé pour le maintien des enveloppes d’aide afin de relancer l’économie. En face, ses homologues, surtout européens, mettent en place des mesures d’austérité.

Et aussi, il y a cette inquiétude sur la santé des banques de la zone euro. Du coup, les marchés ont chuté légèrement.

Est-ce que tous les titres ont contribué à cette hausse de l’indice ?

Un échange de 100 actions sur une valeur pourrait avoir des incidences sur le prix. Si sa capitalisation est faible, l’impact sur l’indice sera moindre. En cumulant plusieurs titres en croissance, le Semdex peut croître d’une faible marge, sur plusieurs jours, comme ce fut le cas la semaine écoulée.

Mais il a suffi que la MCB et New Mauritius Hotels (NMH), qui ont les plus fortes capitalisations, chutent d’une roupie, et Sun Resorts de deux roupies, jeudi, pour que l’indice tombe de sept points.

Mais, ce ne sont pas, par ailleurs, tous les secteurs qui génèrent des profits et déclarent des dividendes…

Généralement, dans le pays, les gens investissent dans des valeurs sûres telles que les banques et les hôtels, ou dans des titres comme Rogers et Ireland Blyth Limited. En ce qui concerne les hôtels, ils sont en difficulté relative, avec la crise affectant le tourisme mondial, et les signes de reprise ne sont pas aussi nets.

Ceci étant dit, les hôtels ne sont pas de mauvais investissements. Si un investisseur cherche un retour rapide sur les placements, disons sur trois mois, il devrait chercher ailleurs. Car les valeurs hôtelières sont à être conservées pendant 18 à 24 mois, pour engranger des bénéfices. La situation dans laquelle ils se trouvent est inhabituelle. Cela leur prendra du temps pour s’en sortir.

Mais les hôtels le feront, comme toujours. D’ailleurs, NMH n’a perdu que 1,9 % en un an, ce qui explique sa résilience.

Est-ce que nous assistons à un retour des investisseurs étrangers ?

L’intérêt pour Maurice était déjà là. Avec la crise, les étrangers sont partis pour deux raisons principales. D’une part, ils ne savaient pas comment réagirait Maurice, considérée comme une économie émergente. Et de l’autre, ils récupéraient de l’argent pour les balancer sur d’autres marchés, pour une durée déterminée.

Nous assistons aujourd’hui à une stabilisation. L’investissement net de l’étranger a été positif ces 15 dernières semaines. Il est de retour sur les portefeuilles de titres. A mon avis, la tendance se maintiendrait. Certainement, on aurait des chutes pendant une semaine ou deux. Mais, elle repartira vers le haut.

N’est-il pas temps d’inciter les épargnants à investir en Bourse ?

A titre personnel, je dirai que les Mauriciens sont toujours conservateurs quand il s’agit de fructifier leur argent. En Inde, les places boursières ont atteint de nouveaux sommets avec l’émergence de la classe moyenne, ce qui a, de fait, augmenté la liquidité sur les marchés.

A Maurice, l’indice boursier a augmenté de 46,91 % tandis que les placements bancaires sont rémunérés à 4,75 %, pouvant atteindre 6 % pour des dépôts sur le long terme. A ces personnes ayant des économies, je leur proposerai de placer 5 % dans les valeurs boursières, de jouer avec. Si la personne ne s’y trouve toujours pas, elle peut se retirer tout aussi facilement. Il faut être patient et s’attendre, comme le font les banques, à ce que les intérêts bancaires soient versés sur leurs comptes chaque trimestre.


Propos recueillis par K. B.

 

K. B.