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Bheenick expose les limites de la baisse du Repo Rate pour booster la compétitivité

13 juin 2012, 00:00

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Bheenick expose les limites de la baisse du Repo Rate pour booster la compétitivité

Le gouverneur de la Banque centrale opte pour la création d’une ligne de crédit en devises étrangères pour neutraliser les pertes occasionnées lors des opérations de change. Contrant ainsi ceux qui soutiennent que la roupie est le seul élément susceptible d’assurer la compétitivité de produits mauriciens sur les marchés étrangers.

L’attitude affichée par Rundheersing Bheenick, gouverneur de la Banque centrale, lors d’une conférence de presse ce mardi 12 juin, contrastait singulièrement avec celle qui le caractérisait en mars après la tenue de la 25ème réunion du Monetary Policy Committee (MPC).

En mars, il cachait à peine sa gêne. Deux éléments l’agaçaient. La première, le manque de cohésion au niveau du MPC. Il n’y a pas eu d’unanimité sur la nécessité à ne pas baisser le taux directeur auquel la Banque Centrale prête de l’argent aux banques commerciales (Repo Rate). La seconde : une indiscrétion, qui, disait-il, ne pouvait provenir des représentants de la Banque centrale au sein de ce comité, a devancé l’institution pour ce qui est de l’annonce officielle de la décision finale du MPC.

Le mardi 12 juin 2012, Rundheersing Bheenick était décontracté, serein et affichait un sourire éclatant. « Tous les membres du Monetary Policy Committee étaient physiquement présents. Il y a eu unanimité autour de la nécessité de ne pas toucher au taux actuel du Repo Rate qui est de 4,9 % ».

Mardi, Rundheersing Bheenick n’a pas manqué de rappeler comment lors de la 25ème réunion du MPC, les représentants de la Banque centrale n’étaient pas en faveur d’une baisse du taux directeur comme le réclamaient certains opérateurs du secteur privé.

« Nous avons déjà baissé le taux directeur de 100 points. Cela n’a pas débouché sur un redémarrage des investissements. Le recours au Repo Rate n’est pas une panacée. Le Repo Rate a ses limites », avait-il indiqué. Mardi encore, il a précisé qu’il n’a pas changé d’avis à ce sujet. Et de fustiger ceux qui estiment que l’appréciation de la roupie par rapport aux devises étrangères notamment l’euro était à l’origine du manque de compétitivité des opérateurs mauriciens sur le marché étranger.

Entre l’obligation de l’institution qu’il dirige à mener un combat incessant contre les risques inflationnistes potentiels et la nécessité de prêter une oreille attentive aux appels pressants des opérateurs qui font face à de réelles difficultés sur le marché de l’exportation, Rundheersing Bheenick a coupé la poire en deux. La Banque va certes intervenir mais pas comme de nombreux opérateurs l’escomptaient et ce aux termes d’une réduction du taux directeur.

« La mise en place de la politique monétaire, c’est nous. » Le taux reste intact mais la Banque centrale, devait-il souligner, a décidé de créer une ligne de crédit en devises étrangères notamment en dollar et en euro.

Ainsi les opérateurs du secteur manufacturier et celui de l’hôtellerie les plus affectés par la crise de la zone euro et ceux qui reçoivent des recettes en euro et font des achats en dollar éviteront les inconvénients et les pertes occasionnés par les opérations de change et de conversion des devises.

Pour prévenir contre les effets néfastes d’une détérioration avancée de la situation financière et économique mondiale, Rundheersing Bheenick a proposé que la période de couverture du coût des exportations passe de 4/5 semaines à 6 semaines. Une démarche menée conjointement avec le gouvernement.

Rundheersing Bheenick n’a pas manqué d’égratigner les défenseurs de cette école de pensée à l’effet que la roupie ne saurait être responsable du manque de compétitivité des exportations mauriciennes. Il invite les parties concernées à repérer les facteurs susceptibles de plomber potentiellement la compétitivité des exportations mauriciennes.