Le rideau tombe demain soir sur ces XIXes Jeux du Commonwealth avec une cérémonie de clôture qui s’annonce grandiose au stade Jawaharlal Nehru. Durant 10 jours, 71 pays et environ 8 000 sportifs ont livré bataille dans presque une vingtaine de disciplines.

Maurice était représentée dans une dizaine et à l’heure du bilan, il n’y a pas de quoi se réjouir, à quelques exceptions près.

Premier constat, c’est que Maurice ne rentrera pas bredouille de l’épopée indienne. Ouf… C’est avec deux médailles de bronze dans les valises que la délégation mauricienne regagnera le pays dimanche. « C’est une bonne performance compte tenu du niveau élevé de cette compétition », précise le ministre de la Jeunesse et des sports, Devanand Ritoo.

On n’en disconvient pas mais une évidence est saisissante. La performance globale de notre pays est moins bonne qu’il y a quatre ans. A Melbourne, Maurice avait ramené trois médailles d’argent par l’entremise de Bruno Julie, Giovanni Frontin et Stéphan Buckland. Or, cette fois-ci, il n’y a que deux médailles de bronze dans l’escarcelle, grâce à Bruno Julie et Richarno Colin.

Encore une fois et ce depuis douze ans, c’est la boxe qui sauve les meubles pour Maurice aux Jeux du Commonwealth. Avec cinq boxeurs sur huit atteignant les huitièmes de finale, dont cinq disputant les quarts de finale et deux médaillés, nos puglistes ont fait briller les couleurs mauriciennes lors de ces Jeux. La récolte aurait pu être plus fructeuse avec une dose de chance, mais ça reste le seul vrai point positif.

Dans les rangs de la boxe mauricienne, on affiche une satisfaction mesurée. « Une médaille à ces Jeux, on savait qu’on allait la décrocher, mais on voulait l’or. On ne fera pas pour autant la fine bouche, et on se contente de deux bronze », confie Godavarisingh Rajcoomar, le président de Fédération mauricienne de boxe. « A force de gagner à chaque fois, on a du mal à se satisfaire du bronze. N’empêche, c’est toujours ça que rien », affirme le directeur technique national de boxe (DTN), Jean-Claude Nagloo.

Derrière la boxe, c’est le néant complet. Aucune médaille et les bonnes performances sont au compte-gouttes. Dans les autres disciplines, Maurice a fait pâle figure et dans bien des cas que de la figuration. « C’est ça le haut niveau. Que ce genre de frottement soit utile à nos sportifs dans la perspectice des prochains Jeux des îles de l’océan Indien en 2011 », déclare le ministre Ritoo.

Echec et figuration

De ces autres disciplines, on peut dire que les cyclistes et les pongistes ont tiré leur épingle du jeu. Yannick Lincoln et Aurélie Halbwachs n’ont pas été ridicules aux côtés des coureurs chevronnés. « Face à des professionnels, Yannick et Aurélie se sont battus, faisant mieux qu’on pouvait l’espérer. Ce n’était pas évident de rivaliser avec des coureurs roulant sur le circuit international, mais les deux ont été surprenants », soutient l’entraîneur national, José Achille.

En tennis de table aussi, on peut trouver quelques éléments positifs. A commencer par la 13e place de notre équipe masculine dans le tournoi par équipe pour finir avec quelques bonnes prestations dans le tournoi individuel. « On a raté de peu une qualification pour les 8es de finale dans la compétition par équipe et ça reste une performance motivante pour la suite », constate l’un des deux entraîneurs nationaux, Rajessen Descann.

Que dire des autres disciplines, si ce n’est que Maurice n’a été qu’à sa place. En badminton, on a juste tenu notre rang en ne parvenant pas à sortir de la phase de groupe dans la compétition par équipe et en ne passant qu’un ou deux tours en individuel. En tennis, Sohinee Ghosh et Kamil Patel ont réussi le tour de force d’atteindre les quarts de finale en double mixte. C’est tout comme aspect positif au même titre que nos archers qui ont quand même amélioré leur record personnel dans certains cas.

La plus grosse déception est certainement venue de l’athlétisme, une discipline qui a toujours fait flotter haut notre quadricolore. A Delhi, la performance de nos athlètes n’a pas été à la hauteur. Certes pas de médailles, mais le plus désolant reste le fait qu’aucune place de finaliste n’a été décrochée. La retraite de Stéphan Buckland et un Eric Milazar en fin de carrière signent le déclin de notre athlétisme d’autant que la jeune garde n’assure pas du tout.

L’échec est donc total pour l’athlétisme, une discipline dans laquelle Maurice avait l’habitude de réussir, ne serait-ce, de bonnes performances. Sinon, pour ne pas changer, nos nageurs n’ont fait que de la figuration au même titre que nos haltérophiles et lutteurs. Certaines disciplines stagnent alors que d’autres régressent.

Dans quatre ans, rendez-vous est pris à Glasgow pour les prochains Jeux du Commonwealth. D’ici là, il y a un sacré boulot à abattre. Le sport mauricien n’est pas près de sortir de l’ornière. La boxe n’est que l’arbre qui cache la forêt. En tout cas, on doit encore une fois une fière chandelle à nos boxeurs. Chapeau !