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Birmanie : Aung San Suu Kyi veut la transparence économique
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Birmanie : Aung San Suu Kyi veut la transparence économique
Le parti d''''Aung San Suu Kyi a salué ce jeudi 12 juillet l''allègement des sanctions américaines sur la Birmanie, mais l''opposante a émis une certaine réserve en renouvelant son appel à la "transparence" des investissements, désormais autorisés, dans le pétrole et le gaz.
La décision annoncée mercredi par Barack Obama va permettre aux entreprises américaines, sous réserve de notification au Département d''Etat, d''investir dans les hydrocarbures avec le groupe public Myanma Oil and Gaz Enterprise (MOGE). Un groupe contre lequel Suu Kyi avait mis en garde le mois dernier lors de sa tournée en Europe. "Ce que j''ai dit, c''est que (les pays étrangers) devaient demander à la MOGE de faire preuve de transparence. Je ne sais pas s''ils l''ont demandé ou pas", a-t-elle déclaré jeudi dans la capitale Naypyidaw.
Un des grands enjeux des mois à venir
Les analystes relèvent que les bénéfices des revenus pétroliers et gaziers ont été confisqués depuis 50 ans par l''ancienne junte. Selon la CIA américaine, la Birmanie disposerait de réserves de 50 millions de barils de pétrole et de 283,2 milliards de m3 de gaz naturel, dont une grande partie offshore.
"Il n''y a rien qui justifie que nous soyons déçus", a expliqué Nyan Win, le porte parole de la Ligue nationale pour la démocratie (LND). "Je pense qu''ils ont fait ce qu''ils devaient faire", a-t-il ajouté en précisant que la LND ne s''était jamais opposée aux investissements pour peu qu''ils "deviennent transparents".
Les conditions dans lesquelles ces investissements américains vont affluer en Birmanie, qui reste à ce jour dépourvue de cadre légal fort et d''un système bancaire digne de ce nom, constitueront un des grands enjeux des mois à venir.
Dans un entretien au Financial Times cette semaine, le président Thein Sein, qui a multiplié les réformes depuis la dissolution de la junte en mars 2011, a indiqué qu''il voulait s''assurer du "maximum de transparence" pour être sûr "que les bénéfices iront au plus grand nombre et pas à un petit groupe".
Faire des affaires de façon responsable
Une promesse qui va dans le sens des déclarations de Barack Obama, selon lequel l''allègement des sanctions va "permettre aux entreprises américaines de faire des affaires de façon responsable en Birmanie". "Les réformes politiques et économiques de la Birmanie sont encore incomplètes", a-t-il ajouté, relevant que Washington demeurait "profondément préoccupée" par le manque de transparence de la machine économique et en particulier par "le rôle de l''armée dans l''économie".
Un responsable du ministère birman des Affaires étrangères a salué jeudi la décision américaine. "D''un point de vue politique, c''est un autre signe positif", a déclaré Aung Lynn en marge d''une réunion régionale à Phnom Penh.
C''est dans ce contexte que la secrétaire d''Etat Hillary Clinton s''entretiendra vendredi au Cambodge avec le président birman Thein Sein. La rencontre est prévue dans la ville touristique de Siem Reap, dans le nord du Cambodge, en marge d''une réunion d''hommes d''affaires américains. Clinton doit en particulier expliquer à ses interlocuteurs les grandes lignes du "processus d''allègement des sanctions", selon une source américaine.
Nouvelle frontière
La Birmanie, une nouvelle frontière
La Birmanie est aujourd''hui considérée comme une nouvelle frontière, avec un immense potentiel touristique et d''importantes ressources naturelles. Thein Sein a récemment annoncé un nouveau volet de réformes économiques, après une première année essentiellement consacrée aux réformes politiques, notamment la réintégration dans le jeu politique légal de Suu Kyi, qui lui a valu de convaincre les Occidentaux de sa sincérité.
L''Union européenne a suspendu ses sanctions en avril. Les Etats-Unis devront de leur côté passer par le Congrès pour abolir certaines restrictions. Mais les relations entre Washington et Naypyidaw n''ont plus rien à voir avec l''époque de la junte du généralissime Than Shwe, désormais à la retraite. Derek Mitchell, spécialiste réputé de l''Asie, est devenu mercredi le premier ambassadeur américain en Birmanie depuis 22 ans lorsqu''il a présenté ses lettres de créances à Thein Sein.
Sources : Le Nouvel Observateur/AFP
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