Les élections législatives en Birmanie, organisées pour la première fois depuis vingt ans, ont été fixées par la junte au pouvoir au 7 novembre, a indiqué ce vendredi 13 août un responsible du régime militaire. La date a été confirmée par les médias d''''Etat.

La communauté internationale a condamné à plusieurs reprises ce scrutin dont elle estime qu''il sera dépourvu de toute légitimité démocratique, avec l''exclusion de l''opposante et Prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi dont le parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), a été dissous pour avoir boycotté le scrutin.

Le dernier scrutin législatif date de 1990. La LND de Mme Suu Kyi, fondée en 1988 après un soulèvement contre la junte, l''avait très largement emporté, mais le résultat n''a jamais été reconnu par les militaires. Aung San Suu Kyi a passé la majeure partie des vingt dernières années en prison ou en résidence surveillée. A ce jour, près de 40 partis ont déjà été enregistrés pour le scrutin.

La Birmanie ou Myanmar (en birman), officiellement Union du Myanmar, est un pays d''Asie du Sud-Est,  ayant une frontière commune avec l''Inde, le Bangladesh, le Laos, la Chine et la Thaïlande. Elle est bordée par la mer d''Andaman au sud et par le golfe du Bengale au sud-ouest, avec environ 2 000 kilomètres de côtes au total.Superficie totale : 678 500 km carrés. Population : 47,8 millions d’habitants.

Indépendance : Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, la lutte pour  l''indépendance se poursuit sous la conduite du général Aung San. En dépit de son assassinat le 19 juillet 1947, cette colonie britannique  devient indépendante et quitte le Commonwealth le 4 janvier 1948.  Le premier ministre U Nu instaure une démocratie parlementaire.

Des insurrections se déclarent rapidement, mais la situation reste à peu près sous contrôle jusqu''au coup d''État militaire du général Ne Win en 1962. Celui-ci dirige le pays d''une main de fer pendant vingt-six ans, introduisant des réformes brutales.

Elections : En 1988, un important mouvement de protestation populaire permet à un groupe de généraux de renverser Ne Win en septembre et d''établir une nouvelle junte militaire, le Conseil d''État pour la restauration de la Loi et de l''Ordre. En 1990, ils organisèrent des élections libres, remportées à plus de 80 % par la Ligue Nationale pour la Démocratie d''Aung San Suu Kyi, fille d''Aung San et futur prix Nobel de la paix (1991). Les élections furent annulées et Aung San Suu Kyi, assignée à résidence, où elle est toujours depuis.

Un mouvement national de protestation a eu lieu en août et septembre 2007, notamment  pour dénoncer l''augmentation massive des prix des carburants et des transports en commun. Des  moines bouddhistes , des  membres de la Ligue Nationale pour la Démocratie d''Aung San Suu Kyi, des étudiants et d''autres personnes ont rejoint les manifestations pacifiques dans toutes les grandes villes du pays. Le mouvement a été brutalement réprimé  et l’on estime que plusieurs centaines de personnes ont été tuées.En dépit de ces  graves événements et de la catastrophe provoquée par le cyclone Nargis en mai 2008 (peut-être plus de 100 000 morts et un million de sinistrés), la junte ne donne aucun signe de vouloir relâcher son emprise.

Complicité :  Les sanctions économiques prises contre le régime militaire birman par la communauté internationale n''ont eu que peu d''effet.  Ceci pour plusieurs raisons :  d’abord, l''inventivité des collaborateurs de la Junte qui trouvent toujours des moyens et autres subterfuges pour contourner les sanctions, ensuite  la  volonté de nombreux pays asiatiques de continuer à promouvoir les échanges économiques avec la Birmanie, et finalement  les profits énormes générés par les investissements dans l''extraction des ressources naturelles du pays.