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Bissoon Mungroo : « Que 25 % du taux de remplissage à partir de février si rien n’est fait »

7 janvier 2009, 01:00

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Bissoon Mungroo : « Que 25 % du taux de remplissage à partir de février si rien n’est fait »

Le président de l’association des hôtels de charme fait le point sur la situation des petits et moyens établissements hôteliers à Maurice en cette période de crise.

L’industrie du tourisme a été l’un des premiers à être affecté par la crise. Comment se portent les petits et moyens établissements hôteliers en cette période ?

Pour l’instant, la situation est gérable. Pas rose, mais correcte. Nous avons des réservations correctes jusqu’à fin janvier. Mais pour l’instant, pour le mois de mars, nous n’avons rien. Mais la situation se corsera vers fin février. Nous nous attendons à environ 15 % à 20 % de taux de remplissage, et avec une prévision de 2 % à 5 % de réservations retardataires, nous prévoyons une performance de 25 %. C’est un peu inquiétant et la plupart des petits et moyens établissements auront des difficultés à gérer. Bien sûr, je parle de l’ensemble de l’industrie ici, bien que certains établissements font du 60-80 % de taux de remplissage actuellement.

Comment s’organise le secteur face à cette situation « inquiétante » comme vous le dites ?

Nous avons eu plusieurs réunions avec les hôteliers et nous avons conclu que si les compagnies aériennes, les tour-opérateurs et les « ground handlers » baissent globalement leur tarif, tout le monde pourra s’en sortir. Pour l’instant, les hôteliers sont tombés d’accord sur cette solution, et nous bénéficions aussi du support du ministère du Tourisme. Mais il faudra maintenant voir comment vont réagir les autres acteurs de l’industrie. Nous ne parlons pas ici de « cost cutting », mais d’une baisse compréhensible des tarifs afin de s’aligner sur le pouvoir d’achat des touristes.

On fait souvent état de cas de licenciements dans le secteur du tourisme. Quelle est la réelle situation au sein des petits et moyens établissements ?

J’ai moi aussi entendu parler des cas de licenciements à la radio, mais il s’agit surtout des grands groupes hôteliers. Il n’y a qu’eux qui pourraient se permettre de licencier des gens, malgré l’aide de l’Etat. Cette aide, nous les petits et moyens établissements, nous n’en bénéficions pas du tout. Ce sont les gros bonnets qui raflent la part du lion. Mais au sein de notre association, les 35 membres comptent environ 3 500 employés et à ce jour, aucun emploi n’est menacé.

Donc, vous maintenez que l’industrie du tourisme est un domaine d’avenir et que les jeunes ne devraient pas être découragés par les effets de la crise ?

L’industrie du tourisme demeure un secteur d’avenir. Mais il faut que les jeunes sachent ce que cela implique : travailler la nuit, les week-ends et les jours fériés. Bien sûr, avec compensation. Je tiens aussi à préciser que si licenciement il y a, ce sera plutôt à cause des cas de mauvaise conduite qu’aux effets de la crise. L’industrie touristique est un domaine d’hospitalité, et quand un client paie, il s’attend à un niveau de service. Si les employés ne sont pas capables de remplir ce contrat, ils n’ont pas leur place dans cette industrie.

Amrish BUCKTOWARSING