Maurice est la deuxième nation de la Zone 4. Grâce aux victoires de Bruno Julie (56 kg), Richarno Colin (64 kg) et Kennedy St-Pierre (69 kg), l’équipe mauricienne devance la Namibie et le Swaziland au classement général de la Zone 4. Le vainqueur du tournoi zonal est le Botswana, pays hôte de la compétition.

Le Botswana a remporté quatre finales dont une contre Maurice. Diminué physiquement par une entorse à la cheville, Ludovic Bactora s’est contenté de l’argent, samedi dernier au Botswana College of Agriculture.

Le courage de Ludovic Bactora (52 kg) doit être salué. Le jeune homme de 22 ans est monté sur le ring alors qu’il n’était qu’à 50 % de ses capacités.

«En montant sur le ring, il savait qu’il n’allait pas pouvoir y aller à fond. Et il l’a fait quand même. Il a fait un combat stratégique et a géré au mieux le duel», commente l’entraîneur national, Judex Bazile.

C’est jeudi en demi-finale que le Sudiste s’est blessé. Il se déplaçait sur le ring quand il s’est heurté contre l’arbitre et a glissé. Après une journée de repos et avec des antiinflammatoires, le boxeur a voulu aller au bout de son parcours. A l’issue des trois rounds, il perd contre Oteng Oteg par 22 points à 14. «Le score final ne reflète pas la physionomie du match. Sur le ring, l’écart n’était pas aussi grand. Il a été très bien en contre-attaque», remarque Judex Bazile.

En dépit d’une défaite, Ludovic Bactora a fait preuve d’une grande force de caractère en allant au bout de la compétition. Cette détermination, on l’avait aussi constatée chez Bruno Julie en finale des Jeux de la Francophonie en 2009. Le capitaine de Maurice aura vite gommé l’effervescence des Botswanais suscitée par la victoire de leur compatriote contre Ludovic Bactora.

Dès l’entame, Bruno Julie prend la finale des 56 kg en main. Son adversaire, Seoko Tirafalo, s’incline par deux points au premier round (2- 4). Après avoir assuré son ascendance psychologique, Bruno Julie devait accélérer le rythme des échanges. Avec son expérience, le médaillé olympique marque sept points et n’encaisse que deux coups lors du deuxième round (11-4). Au troisième round, il conclut par 10 points d’écart (17-7). Le pari est gagné.

Bruno Julie ouvre la voie à ses deux compatriotes, Richarno Colin et Kennedy St-Pierre, qui devaient passer après lui sur le ring.

Richarno Colin n’a pas eu à aller au bout des trois rounds pour décrocher le titre chez les 64 kg. Son adversaire lesothan est monté sur le ring crispé.

«Il était sans nul doute impressionné par les précédentes sorties de Richarno notamment en demi-finales contre le Botswanais Gaasite Gomotsang. (NdlR : l’arbitre avait arrêté le combat au deuxième round après que Gomotsang avait été compté trois fois)», commente Judex Bazile. Richarno Colin termine le premier round avec 8 points d’avance (9-1). Au deuxième round sur une contre-attaque, il met son adversaire K.-O. avec un crochet du gauche.

Bilan flatteur

Enhardi par le succès de ses compatriotes, Kennedy St-Pierre devait, également, surprendre le Botswanais Mothiba Moabi chez les 69 kg. Le Mauricien a pris les rênes du combat dès le début. Son adversaire, frustré, a été contraint de se maintenir sur la défensive.

Ce n’est qu’à mi-combat qu’il a pu réagir mais n’a pu rattraper son retard. Il perd un premier round très animé (7-12). Le combat devait se poursuivre sur le même tempo.

A l’issue du second round, Kennedy St-Pierre maintient son avance par huit points (23-15). A la dernière reprise, notre compatriote maintient l’écart et conclut par 32 points à 23. «Il a fait un beau combat.

Malgré un régime très strict, il a eu l’énergie nécessaire pour tenir trois rounds très soutenus. Il a fait un combat intelligent», commente Judex Bazile.

Après cette semaine de compétition, le bilan est flatteur. «Je remercie le staff technique national. C’est ensemble que nous avons préparé les boxeurs. Je salue particulièrement mon assistant, Josian Lebon, qui a fait un très bon travail au Botswana. Ce déplacement qui s’insère dans la préparation des boxeurs pour les Jeux des îles est également un succès grâce à la fédération qui nous soutient et le ministère des sports», dit l’entraîneur national.

Lors de cette compétition, le juge-arbitre Vijanand Nundoa a également brillé. L’officiel mauricien, qui agissait, également, comme chef de délégation, a été élu meilleur arbitre des championnats.

Accrédité d’un badge d’une étoile, l’arbitre a surclassé des arbitres avec des badges de deux à trois étoiles. «C’est une performance exceptionnelle», lance-t-il. Au cours de la compétition, le Mauricien a arbitré une quinzaine de combats.

Son parcours s’est terminé en apothéose avec la finale des 91 kg mettant aux prises le Namibien Johannes Shilimedima et Tsenang Mahuhutso.

«Cétait un combat difficile que je suis parvenu à maîtriser», se félicite le juge-arbitre.

Le prochain objectif est les Championnats d’Afrique qui se tiendront du 2 au 11 juin à Yaoundé au Cameroun. Les quatre médaillés mauriciens sont qualifiés. Olliver Lavigilante (49 kg) pourrait, également, faire le voyage. Blessé à l’épaule, il n’a pu s’assurer la troisième place, vendredi dernier. «Néanmoins, il reste éligible pour une wild-card. Une demande sera faite à cet effet», annonce le président de l’Association mauricienne de boxe (AMB), Rajiv Rajcoomar. Ce dernier félicite l’équipe pour sa bonne performance. «J’attends le rapport de l’entraîneur national pour définir les prochains déplacements de l’équipe. Mais les résultats sont encourageants.

Avec les moyens financiers nécessaires, nous serons prêts pour nos objectifs qui sont les Jeux des îles, les Jeux d’Afrique et une qualification olympique», commente Rajiv Rajcoomar. L’équipe est rentrée à Maurice hier soir.

Jennifer PNLOPE-LEBRASSE