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Brahimi présente des excuses aux Syriens pour l'impasse à Genève

16 février 2014, 07:34

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Brahimi présente des excuses aux Syriens pour l'impasse à Genève

 

Lakhdar Brahimi a présenté samedi des excuses au peuple syrien en raison de l'absence de progrès aux pourparlers de paix à Genève, où une deuxième série de discussions entre le régime de Damas et l'opposition à Bachar al Assad s'est conclue sans autre accord qu'un engagement à se rencontrer à nouveau.
 
Le médiateur international a notamment souligné que l'espoir soulevé par l'accord sur l'évacuation des civils du centre de Homs, assiégé par les forces gouvernementales, était jusqu'à présent resté sans lendemain.
 
Le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Peter Maurer, a lui aussi insisté sur la faiblesse des résultats obtenus sur le terrain pour le moment.
 
"Je suis très très désolé et je présente des excuses au peuple syrien dont les espoirs étaient très très élevés que quelque chose se passe ici", a dit Lakhdar Brahimi à la presse à l'issue de cette deuxième série de pourparlers, qui avait débuté lundi.
 
"Je crois que la petite chose obtenue à Homs leur avait donné encore plus d'espoir que peut-être ce serait le commencement vers une issue pour sortir de cette horrible crise dans laquelle ils se trouvent", a ajouté le diplomate algérien.
 
La dernière séance samedi de ce deuxième cycle de pourparlers n'a duré qu'environ une demi-heure. Elle a été "aussi laborieuse que tous les précédents entretiens que nous avons eus, mais nous sommes convenus d'un ordre du jour pour le prochain cycle lorsqu'il aura lieu", a dit Lakhdar Brahimi.
 
"RIEN DE POSITIF" À GENÈVE, SELON LA CNS
 
Les points qui devraient être abordés lors de prochaines discussions à Genève sont, a-t-il énuméré: la violence et le terrorisme; une instance gouvernementale de transition; les institutions nationales; et la réconciliation nationale.
 
D'après Lakhdar Brahimi, le régime syrien exige cependant que soit traitée en priorité la question de la lutte contre le terrorisme - terme par lequel Damas désigne les rebelles cherchant à renverser Bachar al Assad - et il refuse d'aborder tout autre thème tant que cette question n'est pas réglée.
 
Le médiateur international a exprimé l'espoir que les deux camps réfléchiraient à leurs responsabilités. Il a invité "le camp gouvernemental en particulier (à) nous rassurer sur le fait, que lorsqu'il parle de la mise en oeuvre du communiqué de Genève, il parle bien du fait que le principal objectif est (l'installation d'une) instance gouvernementale de transition disposant des pleins pouvoirs exécutifs".
 
Membre de la délégation gouvernementale, Bachar al Djaafari a reproché à l'opposition de vouloir laisser la question du "terrorisme" en suspens. "Quiconque refuse de combattre le terrorisme participe au terrorisme", a-t-il dit aux journalistes après la dernière séance de discussions.
 
Porte-parole de la Coalition nationale syrienne (CNS), organe de l'opposition soutenu par les pays occidentaux, Louay Safi a pour sa part jugé qu'il n'y avait "rien de positif à retirer" de ce deuxième cycle de pourparlers.
 
Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a "condamné" dans un communiqué "l'attitude du régime syrien qui a bloqué toute avancée sur l'établissement d'un gouvernement de transition et multiplié les violences et les actes de terreurs a l'encontre des populations civiles."
 
Le conflit en Syrie, qui a débuté en mars 2011 sous la forme de manifestations pacifiques réprimées par le régime, a fait plus de 140.000 morts, dont plus de 7.000 enfants, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un bilan actualisé fourni samedi.
 
COMBATS PRÈS DU LIBAN
 
Cet observatoire basé en Grande-Bretagne, proche de l'opposition, précise que le nombre de morts n'a jamais augmenté aussi rapidement que depuis l'ouverture de la conférence de paix de Genève II en janvier.
 
Peter Maurer a pour sa part déclaré que l'accord sur l'évacuation de la Vieille Ville de Homs, conclu après une première série de pourparlers en janvier, n'avait, de manière générale, pas amélioré l'accès humanitaire aux zones de guerre en Syrie, où les Nations unies disent ne pas être en mesure de fournir une aide à trois millions de personnes en ayant besoin.
 
Dans un communiqué, le président du CICR accuse aussi bien le régime que les rebelles de ne pas respecter le droit humanitaire international. Il affirme que, au-delà de Homs, plus d'un million de personnes vivent dans des conditions très difficiles en Syrie.
 
L'Onu a annoncé que des milliers de personnes avaient fui vendredi la ville de Yabroud dans l'ouest de la Syrie, bombardée par les forces gouvernementales dans ce qui semble être le prélude à un vaste assaut terrestre.
 
D'après Al Manar, la chaîne de télévision du Hezbollah, mouvement chiite libanais combattant aux côtés des forces du régime syrien alaouite, l'armée syrienne gagne du terrain dans le secteur de Yabroud et elle a pris le contrôle de la principale artère de la ville ainsi que d'un poste-frontière avec le Liban utilisé, selon elle, par les rebelles, essentiellement sunnites, pour acheminer des armes en Syrie.